8.31.2010

le regard des morts

C'est quand même fou qu'on soit autant encore vivant, malgré tout ce rien et ces fausses fêtes qu'on a décimées pour nourrir quelques interstices à se rappeler.
On a joué les intervalles. On est resté. La trentaine. Pas un souci. Pas un suicide. quelques accidents de la route. Mais globalement on peut dire qu'on a réussi. Pour l'instant. Continuons. Il y a encore des ambulances à entendre avant la nôtre.
Mais ce qu'on aime y être. Toutes les secondes à venir.
Je pourrais m'amuser à faire des critiques ou réagir et politiser. Mais c'est bien ce que je fais. Mine de rien.
Les morts commencent à ne plus être, ils s'écartent, disparaissent de plus en plus souvent, s'allongent les absences, rendent les présences plus denses. Et ils sont encore si rares.
Des transactions. Des mises en demeures. Des grands Jeux. Des détails.
Je résume. Des liens. Des mots-clés. Suivez. Intuitiez.
Oh et puis merde, c'est pour moi. Je ferai bien un langage clair de temps en temps...
Et des commentaires aussi, c'est si à la mode...
Peu importe les affaires et les baises diverses, elles sont normales, elles sont le jeux, on n'est qu'assez grand pour s'occuper de la manière, pour le fond on est trop con. Sarkozy c'est une caille, et une en-dessous, un petit cagné, comme Berlusconi. Mitterand bouffait pareil. Mais c'est la classe qui crée l'admiration ou le respect simple, sans autre.
Voilà le regard des morts.

aimons

La politique, le spectacle, c'est savoir user tout ce mensonge que l'on utilise quotidiennement, aimer enfin l'assumer sans honte, s'en réjouir et être aimer et respecter pour.
Aimons alors.

8.28.2010

Psychanalyse

C'est une photo en fait. N'être ni surexposé, ni sous exposé ou le vouloir, sans forcement savoir. Et ne pas subir ni qui que ce soit, ni quoi que ce soit d'autre que ce que l'on s'est choisi à être, ne serait-ce qu'un moment. On peut mourir, vivre de rien, sans précédent, pour rien, juste une ligne de flottaison. Pas besoin d'être déterminé, défini ni distant non plus.. Une présence. La psychanalyse ne concerne que ceux qui veulent un rôle, un Hollywood intime.
"Sois ton propre mythe". Jerry Rubin. Tout l'achèvement du protestantisme. Le dernier acte de la pensée chrétienne. Le dernier refus. Fin de partie. Les juifs résistent tant bien que mal par le sang, mais commence déjà à se vendre, comme l'islam, comme le catholicisme. Nous n'aurons bientôt plus d'autre choix que de vouloir vraiment autre chose. Les studios vont fermer.
Parle moi de Maryline.

Erreurs

Il n'y a pas d'erreur. Nous ne pouvons pas faire d'erreur. Tout est juste. Tout ce que nous faisons, tout ce que nous avons fait est juste. Sans justification. Juste comme ça. Simplement. Pas de tant pour les conneries.
Mais il faut savoir s'en vouloir, dépasser. Reprendre. Vouloir. Adorer se planter puisque l'on ne se plante de rien.
L'exigence pour autre chose. Toujours ailleurs. Toujours pour après. Toujours maintenant alors.

8.27.2010

Skiffel

C'est la fin d'un film. Il faut tout recommencer. Du jaune, des couleurs. Et merde. Chercher quoique ce soit dans des discussions instantanées. Mais la mer. Et le soleil.
On passe à autre chose. Aucune envie de rester en province. Le centre est bon comme une gangrène, c'est toute l'envie dont on théorise le dégoût et que l'on veut tellement, toujours, viscéralement. Niais comme une chanson d'Hermann's Hermitt.
Le rationnement des produits alimentaires a pu dans certaines régions d'occident durer jusque dans les années 50, un des facteurs de la naissance du rock et de la fête permanente. L'humiliation dans l'abondance, la découverte qu'il ne peut n'y avoir jamais de fin.
Nous sommes nés avec la crise et l'héritage. Nous ne pouvons pas nous dissimuler. Dans "Bonjours Tristesse" l'ennui est un jeu délicat, un possible, une pause. Mais c'est notre rigueur autant que l'envie, notre alcool n'a pas le même goût, ni nos gerbes. Nous n'avons pas tous la chance de ne pas revenir entier d'Irak ou d'Afghanistan.
Nous perdons la paix. La jeunesse ne sait même pas ce que c'est, la paix. On a pas tous la chance d'être Yougoslave.
"C'est nous, on est d'aujourd'hui, si ça te défrise, dégage et va voir tes potes, les losers. Ou rejoins-nous et sois bath!" Pas loin des années 60. Skiffel.
On s'avait s'ennuyer dehors. On manquait de télévision, d'internet.
Aujourd'hui nous commencerons à manquer de guerre ou autres conneries...
C'est toujours composer. Un feu d'artifice dehors. Qui dure.
J'ai appris trop vite l'ennui de la fête.
Qu'est-ce qu'il peut bien rester quand même les manifestions de la joie sont chiantes comme le soleil?
On devrait nous interdire de rêver pour rendre le réel possible, lui redonner du vrai goût, rendre la réalité à nouveau réel.

8.25.2010

Vider la cave

Je ne sais pas comment faire suffire l'imaginaire.
Sinon je me demande quel sera le premier pays occidental à réintroduire la peine de mort.
Sinon j'essaie de passer des scènes. Tout semble devoir se composer. Les liens. Les relations. L'entier social.
Sinon boire moins. Ecouter d'autres radios. Changer de cadre. Se composer.
C'est si simple de vivre en repeat one. Et si chiant. Et si bon.
Vider la cave.

8.24.2010

Il n'y a pas une seule seconde à rater. Nous avons toujours été là. Pas de " j'aurais voulu". Nous étions là. Bien vivant. N'importe où. N'importe quand. Nous sommes l'étendue, nous sommes l'unique continent. La mort est morte. On danse un peu?

Tabacco Road - Eric Burdon and the Animals

L'urgence d'un seul et même continent

Théorie facile de l'humiliation, tractation et mur-mur,
                                 souffle-là, encore, selon les chaussées de moindre-mort.

            Me manque ce nom sur lequel tu glissais. Je remonte à flot.
J'ai la main-mise sur les traits.

           On attend des guerres qu'on aurait mérité.

                                      Mais le théâtre était trop loin poussé. Alors.
On voulait la danse. Mais plus personne n'y pense.
                        Plus personne ne vient nous la raconter, l'illusion qui gigote aujourd'hui, se fait pâle à l'orestie, l'oeil nous raconte des jarres qui glissent et toutes ces jambes technoïdes iront au naufrage des océans.


                          C'est l'âge des douceurs, quand on se laisse déjà mâcher par la terre, qu'on est moitié humus et que la nature de notre monde ne nous permet pas de finir. De finir si simplement.
                      Parce qu'entre autre, on ne sait pas finir. Parce qu'on a trop fait de commencer.

Parce qu'on est du gaspillage, gaspillage de l'arène même du souffle et de la vie,
parce que gaspiller, c'est ne pas finir, ne plus savoir achever, ne plus savoir user jusqu'au bout.
Nous produisions hier l'urgence des délires futurs.
La peste est l'usage que ce monde sait nous dire et le terreau des jardins à venir.
c'est là qu'on ira jouer quand on deviendra petit.

Le monde a une tradition à préserver, celle de l'excellence dans le mépris et de la digestion constante de l'abondance.
                           Il n'y a que le besoin qui lie les gens,
                                        la fin de la survie est la fin de l'attraction fondamentale, nécessaire, vitale,
        elle est le début de la consommation fade de l'autre, du plaisir comme manque illusoire, du manque comme manifestation mièvre de la souffrance bourgeoise,
       de l'amour traduit, prit, considéré, déglutit, digéré, assimilé, comprit et voulu comme mode.

Nous semblons à ces tables, être à l'image des feuilletons, des séries, numérisés dans la pauvreté de nos rencontres qui compense la richesse de nos avoirs.

La colère est un matin qui revient.
Et le train que je prend et l'attente que j'apprend et qu'il faut refuser parce qu'elle est l'arrêt et la castration de notre vie.
Il y a tout les matins irradiés, tous les demains de calomnies et l'infinie douceur de cette femme qui embrasse son homme, une tendresse qui n'appartient plus à aujourd'hui. Mais son regard ensuite qui se mène jusqu'à moi, c'est déjà la défaite de leur avenir.


Mais alors peut-être que le monde commence et s'arrête dans la crise et que tout le monde y est content parce que le compte y est voulu, donné, accepté.

Hot Tuna - Jorma Kaukonen - Jack Casady - I See The Light

Il n'y a pas de risques. On peut tout faire. Même disparaître.