9.28.2010

Nos références

La collectivité va s'éteindre parce que l'on nous a multiplié. Et l'on s'est multiplié parce nous avons adoré l'idée, parce que d'une certaine manière il nous a fallu nous effacer. 1945. Entre autre. Sarajevo, encore. Mais seulement parce que c'est encore l'Europe. Nous n'éloignons pas nos références.
Et le libéralisme merveilleux qui devait entrer l'individualisme, notre libération, et qui ne délite qu'une chose, l'individu. Ou qui le joue. Le multiplie pour n'en faire qu'un point et plus loin, gentiment, l'intervalle entre ce point. Comme un étirement.
Nous marchons séparés, spectaculaires. Concernés par une mythologie à faire. Un détail. Un temps mort.
L'errance. Sur internet ou extranet. Les fils ou la rue. Un bar est un facebook comme un autre. On ne veut que s'étirer.

9.14.2010

doucement

Je devrais avoir des cartes de visites. L'ambition qui traîne derrière. Le grand jeu. Les cadeaux entretiennent l'amitié. Il faut des souvenirs enchanteurs.
Jamais d'histoires vraies.
Glisser au plus haut, glisser entre. Redescendre, repasser la porte, doucement. En étant chez soi, partout. Avant c'était les concierges, maintenant les réceptionnistes. Bien entendu il faut être capable de parler de tout et ressembler à rien en se montrant le plus branque possible. Et engranger. Manger avec les yeux, garder, reprendre, revenir. Doucement.
Et tenir les liens, toujours de loin ou à travers, de travers. Le bout du pouvoir. Et toujours savoir se détourner, changer ses yeux.
Prendre des images. Savoir que ce ne sont que des images. Laisser les nerfs au loin, les laisser descendre, attendre, reprendre puis redescendre, sortir, repasser la porte. Doucement.
Personne ne doit vous prendre au sérieux.

les musées

Je brûlerai les musées. Sans autre. Sauf les miens bien sûr. Alors que ce devrait être les premiers. Pas pour recommencer. Un singe.
Raconter, changer, chaque jour, refaire, reprendre, détourner. Rien n'est vrai. On flotte. Le père de Fernande n' a pas été fusillé. Elle, elle n'a jamais été déportée. Et alors? Si elle se construit ainsi. Et si on l'accepte. Tout a déjà été vécu. Tout revient. Alors? Jouons.

9.09.2010

une bête

On a freiné. Il faisait nuit. Personne n'était ivre. Je suis descendu pour voir. Il y avait le cheval dans le champ. J'ai marché sur la route. Il était sur le bord. Il n'y avait pas trop de sang. J'ai regardé sa gueule, ses yeux. Ils étaient grand ouvert. On est monté vers la ferme, mais il n'y avait personne. Un digicode sur la porte. On est redescendu. On est allé sonné vers les maisons le long de la route, au bord du champs. On nous a répondu. On a dit. Puis on est rentré. Le lendemain matin il était toujours là. Dans l'après-midi quelqu'un l'a mis dans le champs, dans les herbes hautes mais on le voyait encore bien depuis la route. Ca a commencé à sentir un peu plus tard, entre les pluies. Puis il a disparu.

Long échange

S'asseoir dans une nouvelle pièce. Aller et venir d'un lieu à l'autre. Répéter sensiblement les mêmes choses, les imager de la même manière, trouver des nuances, les tirer de la langues, du contexte. Recontextualiser les quotidiances, les habitudes, s'écarter, affiner, préciser. Reculer.
S'asseoir dans une nouvelle pièce, regarder le saule en face, s'apaiser.
Regarder un matche de tennis, une manière étrange, en contre-temps. Passer à autre chose. Une vidéo d'une lapidation. Les âges sombres, la barbarie, l'abjecte. Avoir la nausée, vraiment, être perturbé, vraiment. Arrêter la vidéo.
S'asseoir dans une nouvelle pièce. Regarder dans la nuit le saule en face. Penser à autre chose.
Se lever, fermer la porte, penser toujours à la vidéo, ne pas en sortir, regarder le tennis, penser à autre chose. La nuit du monde. La saleté. Nouvelles balles, beaucoup de vent. essayer d'être cynique, mais personne à l'horizon pour quelques bonnes blagues grasses. En sortir. Double faute.
S'asseoir dans une nouvelle pièce, regarder en bas, la vierge en pierre, entre deux routes. Long échange. D'autres nuits. Le monde aux néons.