11.29.2010

la force factice du populisme

Bien.
Ayant commencé et n'ayant pas envie d'arrêter de rappeler la société de la jeunesse de l'absence spectaculaire,
nous pouvons nous amuser à constater sans surprise les résultats merveilleux du populisme dans notre belle Europe.
Le spectacle de la consommation, l'ennui et le désir permanent n'ont pas suffit à éteindre la populace dans le rêve d'une middle class ad vitam aeternam, mais l'ont au contraire contrainte à s'absenter consciemment de la res publica (oui oui.. latinisons...) ou de s'y impliquer en manifestant et sa peur et sa volonté d'un réel probablement plus désiré que voulu d'une présence nationale, d'un confort identitaire, d'une fierté décalée et bancale que l'élite aurait négligée.
La dictature idéal nourrit son peuple non dans la subtilité tamisée de la consommation spectaculaire, mais dans un doux mélange d'identification à un mythe ou à un idéal et un effondrement béat dans le proto-luxe du bien-être pauvre (potentialité d'accéder à la totalité médiatique et pouvoir d'achat moyen mais constant et constamment excité, pain et eau, électricité, temps libre ou temps mort).
L'occident s'est voulu spectaculaire et tentaculaire dans l'amalgame marchandise/individu. La Chine tente un autre modèle de société spectaculaire, construisant un calibrage bureaucratique du désir, ce qu'à échouer la société soviétique.
Sans une guerre, la Chine ne saura garder la tension patriotique, pendant nécessaire de l'amolissement consumériste.

11.20.2010

Trente ans/1

C'est facile de prendre le lieu pour la perte,
il y a des distances incommensurables.
Ce n'est que jongler et être le moins pire possible.
Les rêves? Il n'y a rien devant, c'est jouer les anciens en essayant de montrer que l'on a compris quelque chose et que l'on pourrait faire mieux.
Le progrès est passé, il n'était pas pour nous, juste savoir jouer avec les jouets déjà là.
On a déjà largement vu, lu notre vie dans tant de possibles, de directions, on a le choix, à adapter, à nuancer.
Nous sommes la première génération à n'avoir rien à inventer, à penser. Nous devons tenter de savoir faire, consciemment, volontairement, sans se plaindre, sans regrets de quelques sortes. La seule exigence, c'est la meilleur copie à rendre.

11.17.2010

pourquoi faire

Il y a des jours où l'on pensait régulièrement différemment. Et c'est pas vrai. Comme pour sauver quelque chose que l'on se dit ça. La révolte vague était un jeu à nous même, non-politisée, histoire de se justifier d'être jeune, d'en pouvoir quelque chose, d'y faire quelque chose.
Elle n'avait pas de nom, encore moins de programme. Si ce n'est l'ennui, à décorer. Et le désir.
A 16 ans on ne voulait rien quoi qu'on ait fait.
Ce n'était même pas une question de résignation. Pas vraiment. Parce que de toute manière il y avait toujours eu autre chose, nos professeurs nous l'avaient appris, alors...
Non. Les Idées s'achevaient avec le siècle, la foi était dépassée, l'art disait le vide dans sa forme. L'absurde n'était plus une théorie possible. Il était. Point barre.
Nous avons trente ans. Rien n'a réellement changé.
Une des raisons du fouilli. Parce qu'entre autre, nous courons et nous voulons, n'importe où, bientôt n'importe quoi.
Je n'ai jamais proposé qu'une chose.
Faire.
Sans destinataire, ni raison, ni axe, ni fond.
Faire juste pour être et être hors de. Reprendre en main, même de façon bancal ce que l'on n'a pas l'impression de contrôler, être notre propre temps au monde, brûler notre propre énergie dans nos propres centrales pour illuminer tant soit peu nos propres villes.
Ne serait-ce que pour être maître de notre ennui.
Une révolte profondément égoïste, miroir d'un être qu'on nous a parfaitement éduqué à être  vaguement.

suite de la chute

Nous ne pouvons pas penser la Chine comme elle est aujourd'hui. Oui, elle me taraude cette Chine. Il y a ceux qui jouent bien.
Sa vitesse s'est son unité, factice et bureaucratique. Bien entendu qu'il ne peut y avoir de démocratie, si on veut nous rattraper nous. Combien de partis pour plus d'un milliard d'individus? Quelle représentation? Fédération? Bipartisme?
Ridicule. Et tout se tiendra tant que la vieille classe tient la rampe et qu'elle sait transmettre à qui de droit.
Mais déjà la Chine dans quarante ans ne sera plus la même. Qui mise sur le bordel à venir?
Il faut savoir penser loin.
Il faut plus de participants dans le préau.