12.31.2011

la bilariose pour les enfants/8

Chapitre 8


C'est là qu'elle m'a demandé où j'en étais avec Johnny et avec le cul en général. Je lui est dit que Maurice allait bien, mais qu'il était en stage en Dordogne avec les pompiers sur une péniche. Mais pas à se la couler douce, enfin, à ce qu'il m'a dit. C'était pour mieux comprendre le fonctionnement de l'eau et dans quel sens, elle coulait, vu que l'eau, à part celle qui sortait de la pompe, ils savaient pas trop ce que c'était. Greta, elle m'a dit qu'il prenait quand même des douches, je lui ai répondu que, oui, bien sûr, mais les yeux fermés, sinon ça pique les yeux. Alors, ils y avaient jamais vraiment rien vu de près. Greta, elle hochait la tête de compréhension, mais pas trop longtemps parce qu'elle avait bien vu que j'essayais de me défiler avec Johnny. Alors elle a remis la planche sur le métier et je me suis sentie conne parce qu'après les choux-rouge j'étais allé aux tampons. Elle m'a bien fait comprendre que des idées, j'en avais mais de la suite j'étais pas prête de connaître le Ritz. On est resté encore un moment, là, les deux, toutes blettes, à regarder passer les toxs et les flics en civiles comme des vaches à bière. Greta, elle me taquinait bien du coin de l'oeil, le pourri, mais je bronchais pas, j'avais pas envie d'en faire un fromage et j'étais déjà assez mal de moi-même comme ça sans qu'elle en rajoute. C'est ce moment-là que Johnny a choisit pour poser ces choux-rouges sur les escaliers, deux marches sous nous.

12.29.2011

Derrière Lost, le virtuel et le monde déplacé

Depuis l'ouverture des flux et la dissémination des bits, nous avons déplacé le monde.

Le développement et la multiplication des moyens de transports avaient permis de condenser la distance en accélérant le temps, mais n'avaient fondamentalement rien changé à notre servage aux conditions et lois de l'espace-temps.

Le determinum commercial a agi comme une faille dans laquelle pénétra et se répandit le virtuel qui réussit à évoluer de telle manière qu'il devint une nouvelle condition, un nouvel état si puissant qu'il a pu se définir pour lui-même un espace et un temps propre.

Les données naissent puis errent sans qu'il soit possible à l'heure actuelle d'en définir, ni même d'en imaginer le terme. Le virtuel dans l'état actuel des choses est immortel.

Son espace s'est auto-déterminé comme monde à part entière,
avec sa biologie et son écologie, ses géographies, sa proto-histoire, ses gouvernements, ses zones de non-droit, ses religions, ses empires, sa sociologie et ses langues en mutation permanente, en déplacement permanent.

Et notre quotidien dans son va-et-vient virtuel-réel s'est établit de facto en ubiquité. Nous pouvons être là et là et là en même temps.

Il est peut-être aujourd'hui impossible de réaliser parfaitement, de concevoir ce que cela représente concrètement. Mais des limites acceptées et résignées de la physique sont d'ors et déjà devenues obsolètes.

L'ordre est renversé. L'homme est en marche pour défaire l'univers. Et, tel un dieu, le refaire, non pas à son image, mais à celle de ses frustrations.

Nous vivons la seconde étape d'un espace quantique à notre échelle.

12.21.2011

la bilariose pour les enfants/7

Chapitre 7



En général, faut pas chercher. C'est comme ça que j'ai trouvé Greta au rayon tampon, vu que temps en temps, on a les règles ensemble. Elle avait l'oeil gauche tout poché. Greta, quand elle posait trop de question, c'est là qu'elle recevait les réponses. Jamais dans les dents parce que ni Gérard, ni Momo ne pouvaient cracher le dentiste. Et comme l'un comme l'autre, ils étaient dans l'amour de Greta, ils l'auraient jamais laissé douiller toute seule. C'est pour ça, qu'y avait toujours un steak qui traînait dans le frigo, vu que Greta, elle en avait toujours des questions dans la vie. Même Momo qui touche pas le porc mais les allocutions familiales d'un premier mariage foireux, il avait son petit steak pour les visites de Greta. Là elle m'a dit que c'était Gérard. Je lui ai fais remarqué que le steak devait pas être de première fraîcheur vu que c'était en train de moisir sous la paupière, elle m'a répondu que c'était celui d'il y a deux semaine, la fois où elle avait pas pu poser de question, vu que Greta, c'est une fille bien élevée qui parle pas la bouche pleine et que Gérard, il était pressé vu qu'il avait un match à la buvette du stade. Alors je l'ai accompagnée acheter l'alcool pour l'oeil et quelques bières pour le coeur au ventre et on est allé mélangé tout ça à deux pas, là où il y a du soleil sur les marches et une église sans clocher.

12.13.2011

Folie meurtrière sans fou(s) ou l'absence Breivik

La folie seule n'a jamais su résoudre les désarrois d'une société mais s'officialise logiquement comme première ligne et citadelle des manifestations de ses crises.
Elle est la conscience absente non de celui qui se décadre mais de tous ceux qui restent sans comprendre et, pressés par les contingences d'un temps qui n'en a pas, se doivent d'affirmer pour préserver une cohérence qui s'érode.
C'est l'individu lui-même, terrorisé et en manque de spectacle qui s'oblige à tuer médiatiquement et ces meurtres quoi que l'on puisse en dire, sont sans classe, hors classe, non destinés et non définis, des signifiants sans signifié autre qu'un discours de soi à soi, d'une violence l'autre.
Ces meurtres de masse sont des produits de zones de paix mais socialement non pacifiées, socialement compartimentées et socialement spectaculaire.
Mais la notion de folie n'a pas sa place ici. Ou plutôt elle est utilisée comme fin de toute critique et de tout possible de compréhension. Le cas du procès Breivik qui n'aura pas lieu est particulièrement significatif de cette société qui s'absente à se penser et à mettre en face de ses contradictions, toutes critiques aussi abjectes qu'elles puissent être.

12.12.2011

la bilariose pour les enfants/6

Chapitre 6



Johnny, j'ai fini par le retrouver, au centre commercial vers les barquettes de choux-rouge râpés et des sauces toutes faîtes à 50 centimes avec un oeil sur les choux blancs et un autre sur un cul. Pas le mien.

12.06.2011

Nouvelle/7 : Dans les bars






















Une déconnexion pour un retour mais vers où?


Deux landaux, trois femmes, décolorées et grasses, encore jour, trois bières, des paquets de clopes à quatre euros derrière le comptoir.
Un connu par coeur qui ne rapporte rien mais ramène à des situations si acquises mais qui, dans l'habitude s'effacent si vite. Rien ne change et comme c'est sécurisant.
Encore une heure d'écran sur des tables d'une autre classe, un enfermement apparemment serein, on peut toujours payer par carte.
Et de toute cette misère, on ne peut espérer aucune culture.
Longue prise de vue, coupée et reprise, une méthode de travail, d'observation de cette longiligne de la détente qui est un joli filage de l'ennui, de tous les ennuis qui s'échafaudent à distance, se nient et se critiquent, pour s'imbriquer finalement.
Les histoires exceptionnelles sont une beauté du détail, un insipide cependant, devenu, certes, un décalage du sécurisé.
Même la possibilité de la mort ou sa participation comme un tiers qui s'invite n'entrave pas la routine et c'est comme si tristesse et joie sont des émotions interchangeables, réellement jouée sur le même mode, sur un simple tracé musculaire différentiel dans une même compagnie pour une même finalité.

Je les connais très bien les bars d'occident, j'y ai digressé les uniformes, je les ai entamé par classe, conscient des poses et des liens proposés et de leurs interactions viscérales avec ce qu'est totalement la société.

Tout ce qui croit nous différencier et la totalité de nos liens. Il n'y a pas de classe.






































12.02.2011

la bilariose pour les enfants/5

Chapitre 5

Bob, on l'appelle comme ça parce qu'il a des cheveux longs, raides et toujours sales. C'est pour se foutre de lui mais il comprend pas et il rigole avec nous. On l'aime bien parce qu'il est toujours d'accord avec tout le monde. C'est un type qui a pas l'air d'avoir trop d'amour-propre, ni de morale, ni d'honneur comme les serbes et les albanais et les italiens et les autres comme ça, ni de cause à défendre. En fait, il a pas l'air d'avoir grand chose mais il a toujours un bon mot pour nous faire rire. On le voit plus trop parce qu'un jour ses parents ont appelé l'asile et y a des infirmiers vraiment en blanc qui sont venus le chercher. Mais bon, les parents de Bob devaient avoir fait le bon choix vu qu'ils savaient des choses de la vie en étant allé tous les deux dans l'université. On pouvait vraiment pas les traiter de con vu qu'ils gagnaient chacun au moins 10'000 balles par mois. Depuis il a prit du poids et on a plus réussi à le voir sourire. Mais heureusement il boit autant qu'avant, c'est que ça doit pas aller trop mal. Greta, elle m'a dit un jour qu'elle en pinçait pour lui, mais pas suffisamment pour lui prendre la main et aller faire un tour derrière l'école primaire pour se faire peloter les miches. Jean-Jean m'a dit qu'il y était allé avec une fille de 16 ans qui cherchait l'amour alors que lui cherchait juste à perdre son pucelage. J'en sais pas plus et je sais pas non plus comment Jean-Jean savait tout ça. Mais dans les petits bleds si tu fais pas les choses à quatre heures du matin quand les vieilles dort et que ceux qui sont encore debout vomissent derrière le pub, tu peux être sûr qu'il y aura toujours quelqu'un pour ramener sa gueule sur ton histoire. Et tout ça c'est bien beau mais ça m'aide pas à trouver Johnny.