7.04.2014

la grammaire est sexy/La propriété ou qui a quoi et comment

La grammaire permet de définir le rapport que l'on veut, à l'autre et aux choses.
Elle pose, dans le lien les priorités.
Comment concevoir les rapports de propriété, puisque depuis le premier enclos cette question est apparue comme déterminante. Peut-être avant, déjà, évidemment, et je n'en sais évidemment rien,
mais à partir de l'enclos cette question devient déterminante.
Elle est la génèse des rapports humains en société, la cause de conflits, la cause de la nécessité de toute expension et de toute protection.
Dans un post antérieur je me demandais, sans être le premier à me poser cette question, si la sédentarisation n'était pas la plus grande catastrophe que l'humanité ait connue.
Mais je ne reviendrai pas là-dessus maintenant.

La grammaire est sexy donc revenons à ce qu'elle nous montre du rapport de propriété.

Comparons de manière simple l'anglais et le français.


Son, sa, ses.

Ces petits mots, adjectifs possessifs portent en eux trois informations.

Le -S- caractérise le propriétaire, non-sexué, indéfini. Ce qui est défini en français, c'est l'objet.
-on, -a, -es se portent sur lui.

Sa maison, c'est la maison de cet homme ou de cette femme peu importe. L'objet est primordial, le possesseur, second.

En anglais, qui ne considère pas la distinction de genre comme fondamentale, cette même maison pourra se traduire par
her ou his house.
Ce qui importe là, c'est un retour du genre, non pas sur l'objet, mais sur le propriétaire.

Presque l'invention du genre pour caractériser l'individu, alors que l'objet possédé n'est "qu'une" possession.

En simplifiant de manière exagérée et le disant sous forme de blague, on comprend maintenant facilement pourquoi le libéralisme ne pouvait naître et surtout se développer que dans un contexte anglophone, alors que le socialisme trouvait un terreau tout fait dans la grammaire francophone.

Pour ce qui en est de l'allemand et en continuant à poser une pensée légère et naïve, le rapport à la propriété est double. Je dois à la fois respecter le genre du nom et le genre du propriétaire. Ce qui permet Max Stirner et Karl Marx.

On rigole bien, non?

7.03.2014

la grammaire quantique/ Le genre ne sert à rien

En français, bien que fondamental, le genre est accessoire.

Observons non la langue castrée dans les codes et les manuels, mais la langue fonctionnelle, celle que tu utilises.

Le fait de dire, "le maison" ou "la maison" ne change en rien le sens de "maison".
Je comprends de quoi tu me parles.
Le problème que je pose plus haut de la référence et de sa représentation, le fait que ta maison( celle que tu imagines ou dont tu parles) et ma maison (celle que j'imagine et que je me figure en t'entendant) ne sont ou même ne peuvent pas être, n'est pas l'intérêt ici.

L'intérêt c'est que, dans la transmission du message, qui reste l'alpha de la langue, la question du genre n'est pas opérante.
Le genre ne sert à rien.

A rien d'autre que de poser et d'imposer une séparation non-égalitaire, une division dans la représentation
où le féminin (LE féminin!) est sous-tendu au masculin qui gère et opère, manoeuvre et conditionne le rapport hiérarchique au monde.

Le genre est donc une construction politique, une image imposée jusqu'au nerfs d'une vision archaïque et rationnellement fausse des rapports dans la société.

Le genre comme illusion est un outil de division.

Dans la langue qui doit nous servir à interragir de manière plus ou moins précise, simplement de se faire comprendre dans un but x, le genre est inutile.


7.02.2014

La poésie est un langage clair/1

Je reste au-delà du silence
la mort entière est en errance
La place est prise, le sourcil épilé
même la mort s'ennuie à ses côtés


Je trace encore et sans remord
les rues, les shops qui suent sans corps à corps
aminci, affaibli et sans souci
la bise cohorte quand j'étais tout petit


La masse en crise les catins assourdies
le flot furieux, affamé à midi
c'est végétal, immense et animal
la peur heureuse mue au nembutal


Les queues, le quai, le train divise la foule dense
les culs sanglots ne me mènent plus en transe
je brève Brecht, il reste Amalthée
le pis des chèvres sublimes nous ont allaités


Le micro tonne encore, je reste un porc
sur les sillons lents je fais des bords
le lac rumine les rime en -i-
mais la seule qui traîne, c'est toujours la nuit


Les monèmes du monde, c'est la gonade qui luit
la mire, le sel, attention, c'est minuit
femmes fécondes, tu danses et baises anal
rien n'est sale, mais c'est la fin du bal


Mais c'est rien, c'est le reste, tout va bien
en-dehors, la graine, peu importe le pain
C'est rien, voilà, à prendre
ou rien, tout simple, tout tendre


Si tu m'aimes dis-moi les mots ternes
les paradis mornes et les chats en berne
je vis la joie de toi au jour le jour
quoi que tu sois tu es mon souterrain séjour.