2.25.2016

My Song's Lyrics/ So





















I'LL SEND IT TO SOMEONE
I'LL SEND IT TO SOMEONE
I'LL SEND IT TO SOMEONE
I'LL SEND IT TO SOMEONE
I'LL SEND IT TO SOMEONE
SO
SO SO SO
SO
SO SO SO
I'LL SEND IT TO SOMEONE
I'LL SEND IT TO SOMEONE
I'LL SEND IT TO SOMEONE
I'LL SEND IT TO SOMEONE
I'LL SEND IT TO SOMEONE
SO
SO SO SO
SO
SO SO SO
I'LL SEND IT TO SOMEONE
I'LL SEND IT TO SOMEONE
I'LL SEND IT TO SOMEONE
I'LL SEND IT TO SOMEONE
I'LL SEND IT TO SOMEONE
SO
SO SO SO
SO
SO SO SO
I'LL SEND IT TO SOMEONE
I'LL SEND IT TO SOMEONE
I'LL SEND IT TO SOMEONE
I'LL SEND IT TO SOMEONE
I'LL SEND IT TO SOMEONE
SO
SO SO SO
SO
SO SO SO
I'LL SEND IT TO SOMEONE
I'LL SEND IT TO SOMEONE
I'LL SEND IT TO SOMEONE
I'LL SEND IT TO SOMEONE
I'LL SEND IT TO SOMEONE
SO
SO SO SO
SO
SO SO SO








































 

2.24.2016

Mantra/ ความรัก (Love)























 
ความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรัก
ความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรัก
ความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรัก
ความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรัก
ความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรัก
ความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรัก
ความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรัก
ความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรัก
ความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรัก
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ความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรัก
ความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรัก 
ความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรัก 
ความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรัก 
ความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรัก 
ความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรัก 
ความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรักความรัก 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
      
     
        
 

2.19.2016

Haïku d'images-86/ Strange Days










































































La poésie est un langage clair/ De Cully à Lausanne à pieds

























Un tiers en déclin
une terrasse diurne
pour un tamis terré


La lumière baisse
dans un ciel de sol
trois décis sur le lac noir


Les hauts tirent des draps de bitume
dont les plis disent
les sueurs à venir


Gestes bâtards
des ciels de bures
quand il y a du sel dans le soleil


Fallots frêles de l'ami
mûrs dans les ficelles d'eau
le vin même des mots morts


Et le vent de crasse
le veau d'or
dans les masses de vaudair


Léman et l'ami, l'orage
dans les débuts, presque ivre
à marcher d'épaules
vers où être.







































La poésie est un langage clair/ Une syllabe sure


























Une syllabe sure
dans un bar clair
pour un temps raté
des dos lourds,
la rèche dans les lombaires.



Moi je t'aime
et je veux le chaud pour demain,
la honte, le matin
et la gorge dans le ventre qui rogne
et revenir,
glabre,
dans la joie,
par la marche et les mots glabres du monde
qui me bouscule
à être
et
à t'aimer
et redescendre dans le jour
et
redescendre dans la nuit
vers les hontes du matin.





























Haïku de route-120/ Two Rats

























Je crois qu'il y a une histoire de rats avec des trucs comme ça. Deux rats qui vivaient en collocation. Un jour, l'un des deux décide de courir dans le monde pour trouver le bonheur et l'autre s'en fout un peu du monde et préfère rester peinard chez lui à boire des bières dans son sofa. Je ne sais pas si ce sont des petits rats ou des rats rachitiques ou des gros rats comme ceux qui traînaient le long de l'Arve sous le pont de Carouge dans l'hiver 98. Mais je ne crois pas que ce soit si important. Le truc c'est que le rat qui était parti faire le monde pour dénicher la cachette du bonheur était revenu un jour chez lui et l'avait trouvé, ce bonheur, en train de faire la sieste devant sa porte. Et il s'était retrouvé bien con. Mais moi je ne suis pas sûr que j'eusse été plus heureux si j'étais resté sous l'autre arbre, à côté de celui de ma mère à la place de courir vers la Lower Yosemite Falls. Et ça n'aurait pas changer grand chose si je m'étais arrêté avec les mini-shorts. Il y aurait toujours eu quelque chose à penser. Il y aurait toujours quelque chose qui démange. J'avais jamais bien compris cette histoire de rat. Ou plutôt, je l'avais comprise de travers. Je pensais que c'était le rat qui était resté à boire des bières dans son sofa qui avait décroché la timballe en se la coulant douce, avec le bonheur à portée de main, sans effort. Tranquille. Mais en fait, aucun des deux rats ne l'attrape ce bonheur. Ni celui qui lui court après, ni celui qui ne pense même pas à ouvrir la porte pour aérer un peu la pièce.


Un jour ma mère était venue me rendre visite, en hiver, comme d'habitude. Il ne faisait pas si froid. C'était pas si gris. On avait pris le train vers Ostende, histoire de voir la mer du Nord, cette mer plus triste encore que la mer Morte. On était arrivé en fin de matinée. On avait passé le pont avec les bateaux et vaqué un peu dans les rues, par Kaaistraat et on avait rejoint Christinastraat qu'on avait suivie vers l'eau au fond. On s'était un peu balladé sur la promenade, on avait longé le Casino et hésité sur les restaurants. Je ne me rappelle plus exactement où on s'était arrêté manger, le Bottarga peut-être ou le Savarin. Ou un autre, je ne sais plus. Je ne sais plus ce que nous avons mangé. Le soleil donnait ce jour-là. On regardait la mer. Et on est allé faire la sieste sur la plage, sur des transats entre des coupe-vents. C'était février ou novembre. Ou peut-être que je me trompe et que j'ai tout oublié et que c'était un avril tardif et froid. On ne disait rien. Ma mère avait fermé ses yeux. On prenait le soleil. On évitait le vent. On sentait le soleil par les narines de la peau. Devant, sur la plage, je regardais entre deux yeux clos, un couple assez jeune, couché sur le sable, enlacé. Je regardais les mains du mec fouiller sous le pull de la fille et ses cheveux à elle recouvrir son visage à lui. Puis je refermais les yeux et les rouvrais un peu après. Je regardais ma mère qui somnolait, je regardais les mains du mecs sur les seins de la fille qui essayait de les cacher de ses cheveux et, parfois, elle relevait la tête et regardait autour et alors lui aussi, il levait la tête et il regardait autour. Puis il replongeait dans ses seins. Et moi je plongeais en eux puis je plongeais en moi et entre je regardais ma mère, en balance et tout était bien.


On remonte le chemin et on rejoint la Ford. On achève la Southside Drive et on bifurque à la hauteur du Curry Village Recreation pour prendre la Northside Drive. On passe devant le US Probation and Parole Office. Puis il y a tout un village avec des choses attirantes, un ATM, un Sport Shop, un Shop et d'autres trucs qu'on ne verra jamais. La Northside c'est comme la Southside, à l'envers. Les gens roulent gentiment, au pas, se laisse passer. On passe les Loges. Toutes la vallée est usée et préservée, léchée, fonctionnelle et belle. C'est terrifiant. On arrive à la hauteur de l'arrêt de bus au moment où les mini-shorts traversent la route. On les laisse passer. Elles ne savent pas que j'existe. Mais j'ai rien fait pour. J'aimerais écouter l'album Stoned Age Men. Mais je ne l'ai pas. Je n'ai pas envie de tenter la radio. J'écarte les pans de la carte du parc, sur mes genoux, comme j'écarterai des cuisses, je glisse mon doigt le long de la Northside Drive. Je redemande à ma mère si ça ne la tenterait pas quand même et si elle aurait le courage de pousser le détour vers Glacier Point. Mais elle ne semble pas très motivée. Je trace alors la route pour sortir du parc et descendre vers la plaine et Fresno. Je lui dit que nous avons le temps de traîner un peu. rien n'a l'air vraiment loin, vraiment long. L'après-midi commence à peine. On suit la Merced.





































2.17.2016

Haïku de route-119/ Almost Sleep










Je remets mes pompes, c'est pas tout ça. C'est décevant. C'est juste décevant. C'est simplement magnifique. Et sans plus. Quel attrape-con la beauté. On penserait qu'elle suffit. Comme une fille. On penserait qu'il faut qu'elle soit juste belle et tout le reste est fait et advient. Belle ou chienne, c'est la même histoire. Et ça ne devrait être vraiment que comme ça. Une cascade. Un air qui sent rien d'autre que les pins et l'eau. Une fille avec des yeux à amener partout ou à rester chez soi sans rien faire d'autre que les regarder. Un cul qui suce quand on claque des doigts, des lèvres, celle d'en haut et celle d'en bas qui lape quand il faut. Pourquoi c'est pas comme ça? Je rouvre les yeux et je reviens sur mes pas, sans me couper les pieds, sans glisser sur les faces gorgées d'eau des rochers. C'est facile d'être là. Ce n'est que lorsque l'on rêve qu'on se tranche quelque part, qu'on marche dans les chiures de chiens, qu'on oublie l'heure. J'enjambe le gros caillou, le rocher, je passe les dalles en frôlant les grappes, les sacs des vieux, sorry sur les rides, sourire de sorry sur les rides, sur les joues flasques, sourires sur les mini-shorts en stand-by sur le pont, en jouant des coudes doux entre les groupes, les filles, les enfants. Je sens les parfums comme si on les avait écûmer des pins, comme si tous ces gens étaient des pins. J'écoute les voix, de bribes en bribes comme si c'était ma chute qui riait, qui criait, qui alpaguait, qui traitait, ma chute qui se répétait pour que tout soit bien clair et je reprends l'avenue à piéton sur le bitume et les brindilles, en courant presque.


Je me retourne, une ou deux fois, il faut bien. C'est beau. Ca doit se voir et se prendre et se revoir et se reprendre à plein dans les yeux ce qui est beau. C'est obligatoire. C'est comme les jolies filles dans les rues. Comme les monuments. Comme les images dans les musées dans les salles avec la lumière en évidence. On ne peut pas s'échapper comme ça. Se retourner, ça n'a rien de naturel, personne ne se retournerait normalement. Normalement, on marcherait et il y aurait devant et il n'y aurait que devant et il n'y aurait pas de raison qu'il y ait derrière sinon on se serait arrêter. Et on serait peut-être reparti mais ça n'aurait rien changé parce qu'à partir de là, ça aurait été devant et juste devant. Personne ne devrait se retourner. Seulement les rares qui ont quelque chose qui traînent derrière, comme un passé ou des souvenirs, des trucs comme ça. Je dépasse à peu près tous ceux qui sont devant moi. Je passe la cabane, la North Drive et je retrouve ma mère, assise sous l'arbre dans l'après-midi qui commence à prendre. Il fait bon. Sur le ban de sable des gens ont remplacé les gens. Là, quand on n'y pense pas ou qu'on pense à autre chose, on n'entend presque pas les routes. "Je me suis presque endormie". Il n'y a plus les cinq minutes. Il n'y a plus l'heure. Elle est bien. Il y a le temps qui court et le temps arrêté.. Elle a passé un joli moment. Un bon moment. Elle a laissé passer les gens, la North, la South, elle a laissé passer la Merced. J'ai ralenti avant le pont. Pour reprendre le souffle. Pour faire comme si c'était comme à Brideveil, avant les sandwiches. Pour faire comme ci. pas pour prendre l'air doux et le monde arrêté. Pas pour faire la sieste, pour faire comme si j'avais fait la sieste,, une sieste en mouvement. Non. j'ai repris mon souffle pour faire comme si j'en avais.


Le phénomène ne suffit pas. Le monde tout seul ne suffit pas. Il entre dans tes narines et il est déjà passé à autre chose, il est déjà pensé dans autre chose. Il bat dans tes muscles, il les tend et t'as déjà envie de te liquéfier dans ton canapé et de caler tes bras le long de tes côtes avec les paumes sous ton pull, à plat sur ton ventre. Et quand tu penses aux pins, quand tu penses à cette paume ou au cul de la femme qui s'amasse sur le chemin devant toi, t'as envie de te lever et de déplacer une armoire ou la table basse, de respirer un burger ou les pots d'échappement de la North Drive ou de dépasser le legging flasque et passer à d'autres regards. Crier au sens, apprendre à les gorger les cinqs, croire qu'ils seront les uniques à te prendre par la main pour te raconter le monde, c'est susurrer doucement à la pensée pour qu'elle rampe et t'avalle et te recrache vers d'autres sens. L'oeil ricanne le nez, la bouche traduit la main. C'est dommage qu'on ne soit pas plus que des humains. C'est dommage qu'on ne soit pas que des chiens ou des singes. Le monde est un écho dans mes narines où ma tête tombe pour lire et me le dire ce monde, jusqu'à ce que je me rende compte que je ne sais pas lire, que je ne sais rien lire, que ne comprends même pas l'alphabète de mes sens. Je reste un peu sous son arbre. On devrait foutre le camp. Il y a tellement d'arbres entre lesquels foutre le camp. Se faufiler entre et filer et voir comment ça se passerait et revenir plus tard ou ne pas revenir ou s'arrêter dans une clairière en attendant que les hélicoptères nous retrouvent.




















































2.15.2016

19/ Casier 7/ Chapitre 10

























Avec Stéphane c'est deux gouttes d'eau mais dans cette assemblée de l'annuel hypocrite où sont les fous? Où est le fou? Philippe, doigt dans le cul de l'échasse, hilare, trois fois. Elle a peur. Nous taper et silence pour nous exiger, mais les fous n'en ont rien à foutre de la raison, car ils sont la raison qui n'en a rien foutre d'elle-même.




























19/ Casier 7/ Chapitre 9




























Alors Rebekka se lever loin de toi, j'ai attaché à un banc une créature sans loi :
Je me lève je vais chercher une cuillière pour la terre mais c'est le plan. Je m'esquive, je cours, toi, moi, trois pas et toi, d'accord, alors transport debout, face en moi et toi, la main sur du fer froid, moi sérieux comme à la fenêtre. Silence. L'est la vague, je, tu veux que je fuies, tu, oui, tranquille, moi marché.































19/ Casier 7/ Chapitre 8

























Un. Rebekka. Alors c'est pas si facile. Je passe la main dans mes cheveux et en bas du crâne, juste avant la nuque, un ganglion. Je t'avais dit lorsque moi barrière et toi : tu te jettes pas dans l'eau!
Que corps du haut est joli, deux d'en bas plus malade que les truites du lac.





























Haïku de route-118/ Face A-Face B















On est tous là parce qu'on avait à être là. On s'enfoule sans stress, sans souci, sans gène, on se colle entre le pont, on se partage en se niant doucement. La Lower Yosemite Fall c'est un mall comme un autre, une grande place comme une autre. Après le tronc et la grande roche ça s'espace et on s'éparpille tous, assez pour ne plus avoir à s'attendre et à se frôler. On se répand. Mais on reste tous toujours à l'oeil, soumis, pas loin, au regard de l'un d'entre nous tous. La tombée est une terrasse de pierre assez étendue, mais pas suffisamment pour que l'on puisse s'éviter des yeux. Où que je regarde, quoi que je regarde, où que nous regardions tous et quoi que nous regardions tous, il y en a au moins un dans le champs. Il faut baisser les yeux pour voir que de la pierre. Je regarde la cascade, je regarde les autres qui regardent la cascade et on se regarde tous un peu se regarder et regarder le cascade. Trois types, la vingtaines se détachent de leur groupe où les filles ont des cheveux attachés. Ils ont des habits vraiment cool avec des couleurs qui vont bien ensemble. Ils ne portent pas de sacs à dos comme les vieux qui sont restés sur le pont et qui doivent changer de couches toutes les demis-heures, une couche pour le matin, une couche pour avant midi, un pour midi, un pour après midi, une couche pour l'après-midi et toutes sortes de trucs pour ne pas se perdre et ne pas se désydrater. Je regarde les trois types sautiller sur les rochers et se rapprocher de la tombée. Ils gueulent des trucs. Sûrement des trucs cools. Et leurs potes leur répondent.


J'enlève mes chaussures. Je ferme les yeux. C'est comme si j'avais pigé le truc. C'est comme si c'était comme ça. Mais je ne retrouve plus la scène, juste une phrase fermée. Là, les yeux fermés, c'est une chanson perdue. J'entends toujours les trois types qui gueulent, les gens sur le pont. j'ai déjà froid au pied. Je pense à ma mère qui m'attend sous son arbre. J'ai déjà à nouveau faim. Et je sais que ça n'a rien à voir avec elle, que ce n'est pas de la faute de la Lower Yosemite, qu'elle est belle pour elle, qu'elle est belle d'être elle avec sa chute qui hoquète, la beauté drue, dense et maladroite. elle n'y peut rien. C'est pas comme ça qu'elle vient l'absence. Il n'y a pas un supermarché de l'absence où on n'aurait qu'à la prendre, la scanner et l'avaller. On peut y mettre toutes les fautes. Les trois types ou les mini-shorts, le cellophane, la South ou la North, Fresno ou ma mère qui m'attend. Je rouvre les yeux. Autour de moi, sur le pont, sur la terrasse de caillasse, les gens sont scellés de vie et ça coule d'ivoire dans leurs yeux, jaillis dans les vapeurs de soleil. On pourrait tous s'applaudir et se taper sur l'épaule et s'embrasser et se faire des hugs, on pourrait tous se dire que c'est fait, ça y est, c'est fait. On est bien. On est là et on est ensemble et on est heureux et on a pas envie de se massacrer. C'est fait. Mais ce sont des conneries. Ce sont mes conneries. Personne ne va applaudir personne. Personne ne va massacrer personne. On se regarde parce qu'on est dans le champ. On est content parce qu'on est là. On fait putain ce qu'on à faire. En fait, non. Ils font ce qu'ils ont à faire. Et j'aurais tellement envie que les gens ne soient que gras et que moi, je les survole sur des semelles de vent. Mais je me gèle les pieds au milieu de gens manifestement heureux dans un monde manifestement parfait.


Le mal n'est pas qu'un mauvais diable. Enfin.... S'il existait. Il faudrait laisser passer l'espace dans l'espace de la Ford, savoir le laisser juste passer sous l'espace des arbres, contre un tronc, devant une garce douce qui s'écoule au lieu de mettre ses jambes dans le temps et de courir presque sur les avenues d'asphaltes à piétons et à chaise roulante pour retrouver une absence qui était venue sans qu'on ne lui demande rien. Ce que les chutes te racontent, elles n'ont plus de silence pour te le répéter: " Ce n'est pas moi, ni elle, ni aucune autre". J'ai pris un tiens pour deux je me ferai avoir toujours et toujours et je m'emmerde presque à me forcer à me remplir les yeux pour trouver tout ça si beau et ne rien regretter, ne rien avoir à regretter, ne rien à penser devoir regretter en fermant les yeux encore une fois pour attraper ce train de l'absence. Mais c'est comme tous les bus que j'ai raté à vouloir vivre un extraordinaire quelconque en étant alors quelqu'un de quelconque dans les rues plus ou moins diurnes ou là, face à tous ces quelconques qui sont vraiment heureux, parce qu'ils ont là, exactement ce qu'ils attendaient et qu'ils le vivent exactement comme ils doivent, exactement comme il se doit, exactement comme on le leur a appris. La vie, elle est simple comme un sandwiche de Crane Flat, elle est simple comme un cellophane que l'on déballe pour du thon ou un jambon gouda où tout a le goût qu'on s'attend à ce qu'il ait. Tout devait avoir l'air tellement si clair quand rien n'était établi et c'est tant tout le contraire que j'ai l'impression de vivre à l'envers de la vie. Les chutes sont là. Elles s'effondrent. L'eau coule. Les pierres sont immobiles. Les gens prennent des photos. Les trois types gueulent. les mini-shorts sont sur le pont. Elles regardent la cascade. Pas moi.