3.26.2016

Sur la semaine qui vient de s'écouler et la difficulté de cuisiner mon lapin








En fait je ne le vis pas si bien que ça. Je pensais que je traverserais avec un verre ou deux, quelques blagues, ma guitare et mon roman en cours.
Je pensais que je traverserais ça comme je traverse à peu près tout.
Mais c'est ça qui n'arrive pas à me traverser.
Je me demandais ce matin pourquoi je me sentais un peu down, pourquoi j'avais pas la motte pour faire mes exercioces, pourquoi je n'avait ni envie de rester à la maison, ni de bouger.
Là je viens d'écrire trois lignes du roman, de la merde et rien ne vient. J'ai rien écrit depuis cinq-six jours, déjà avant, alors je croyais que ça venait d'autre chose.
Tout va continuer. Tout continue déjà. Tout va reprendre. Je me connais. Tout va rouler.
Il y a du soleil dehors mais je n'ai pas envie de sortir. Je suis allé acheter du lapin pour cuisiner du lapin. Mais je n'ai pas envie de cuisiner mon lapin.
J'ai envie de jouer à Fifa et de gagner la ligue des champions. J'ai envie de boire du vin blanc en jouant à Fifa.
Je sais que la seule bonne réaction c'est de créer, de bosser, de penser, de construire. Mais j'ai juste envie de laisser ma guitare éteinte en haut, mon lapin au frigo et de fumer des clopes en attendant l'heure d'aller se coucher, en regardant le vent dehors avec un morceau en repeat one dans mes oreilles avant un autre morceau en repeat one dans mes oreilles.


Je ne crois que ce soit particulièrement parce que c'est Bruxelles qui est touchée, que je connais les lignes de métro, que je les prends, que je connais les quartiers, que j'y vais, que je connais l'aéroport.
Je suis juste fatigué d'entendre les mêmes conneries, les mêmes décisions qui sont des absences de décisions, des bombardements et des mesures sécuritaires, des plans d'urgences et des flics et des flics et des flics. Fatigué d'entendre qu'il ne faut pas ou plus chercher à comprendre mais qu'il faut frapper et frapper encore comme si une idée, une idéologie ça se cogne avec des poings et des balles de 9mm. Fatigué de voir les média du monde entier nous bouffer comme de la pornfood et verser des larmes de rimmel sur des dessins à la craie. Je ne crois pas que ce soit parce que je connais cette ville, que j'y vis et que j'y bosse que je n'ai pas la motte de reprendre le roman ou ma guitare, mais que nos gouvernants sont tellement englués dans leur idéologie capitaliste qu'il préfère continuer à tuer le travail, à tuer les acquis sociaux, à se réjouir de la baisse du chômage quand les inscriptions au cpas se multiplient, qu'ils croient que toute cette merde vient de rien et de nulle part ou qu'ils savent très bien d'où elle vient mais ne veulent rien abandonner du grand rêve ultra-libéral.

Leur rève est un mur. Un mur entre l'Europe et le reste du monde. Un mur entre ceux qui travaillent et qui devraient fermer leur gueule parce qu'ils ont bien de la chance de pouvoir travailler et ceux qui n'en auront pas. Un mur entre les communauté. Un mur entre la pensée et l'action. Le rève de l'Europe c'est du béton, le plus haut et le plus épais possible.

Voilà ce qui me fatigue. Je vais finir le championnat. Je vais regarder le vent. Et je finirai bien par cuire mon lapin.




























 

3.20.2016

Chronique d'un fumeur qui s'arrête- Jour +2













J'ai officiellement arrêter d'arrêter vendredi à 14h24.
Je ne vois pas de faiblesse. Mais des constats.
Je n'ai pas écrit.
Je n'ai pas pensé.
Je n'ai pas produit.
Je n'ai pas été concentré.
Je n'ai pas pu me concentrer sur autre chose que le tabac qui a obnubilé ma pensée.
Je suis donc pris et bien pris.
Et je m'y suis mal pris.


Je continuerai la chronique, gentiment. Je prépare la suite. Je n'ai pas renoncé à arrêter. Et je vais le faire bien.

Mais le tabac semble être un adjuvant nécessaire, encore nécessaire.

Je suis un nerfs. Une somme de nerfs. Peut-être que le fait d'avoir été électrocuté dans le ventre de ma mère, dans son bain quand elle m'attendait à quelque chose à voir avec cette tension qui me tord et me tend.
Mais quoi qu'il en soit cette tension est une réalité violente qu'il va falloir gérer et transformer.

J'ai recommencé parce que j'ai trop de chose à faire, trop de gens auxquels penser et que le contexte de vie dans lequel je suis génère un trop-plein de nerfs. Mais j'ai un plan.























 

3.17.2016

Chronique d'un fumeur qui s'arrête/ Jour 4/
























Bon. Je devrais pas écrire dans ces heures. Je devrais écrire dans les heures plus calme. Là, c'est presque le moment le plus dur de ces jours alors que cette journée était une des plus facile.
Quand j'avais 17 ans, dans le quartier de Haje dans les sud de Pragues, j'avais défini un truc qui m'est toujours resté, la conversation du combat. Le combat entre des moments de moi et des moments de moi, des combats entre des lieux de moi et des lieux de moi et des moments contre des lieux et des lieux contre des moments. Tous ces trucs qui sont dans le conscient, l'inconscient, l'autour, tous nos nous.
Là, je n'ai plus d'arguments rationnels à offrir à mon inconscient. Il gagne. Il est clair. il est cool. Il est très cool. Vas-y mon gars, smoke ta gaule, c'est tranquille, c'est normal, c'est toi. C'est juste ton toi à toi. Accepte.
Mon inconscient a raison.
C'est moi. Je suis un fumeur.
En fait, c'est plus complexe. C'est plus hiérarchisé.
Personne n'est capable de supporter la vie telle qu'elle est. Peu, en tout cas. Peu, à la supporter sans rien. Juste seul. Seul à seul.
Ensuite se crée un hiérarchie dans les adjuvants, dans les lignes de résistances.
Il y a ceux qui prennent des anti-dépresseurs et des somnifères.
Il y a ceux qui ont besoin de se booster, d'excitant, de confiance full full, de master full, de bonne cock, d'extas fanta, de caféine et encore un petit express, d'amphètes, de bonnes chimies bien tendues,
il y a ceux qui ont besoin du verre, des verres, des pré-verres, des post-verres, des apéros, du verres de l'amitié, du verre de l'ennui, du verre de la joie, du verre de la peine, du verre de et du verre de et du verre de et,
et ceux qui ont besoin de cool, de smooth, de cool smooth, de let it down, de let it slow, ceux qui veulent de la good smoke, de la bonne ganj', un shilom dans le train du matin, un calmant de Novartis, un flow d'aube douce,
et ceux qui veulent un petit dragoon, un petit fix', une pipe d'opium (si ça existe encore une vraie pipe de vrai opium), de la morphine dans le cancer, avant le cancer, après les grosse brûlures, dans les grandes douleurs du corps, une descente coupée, un arrêt progressif à la métha, "chuis jsuste à 30 cc, c'est super...
ceux qui courent 20 km trois fois par semaine, qui adrénaline leurs matins, adrénaline leurs soirées, qui boostent les nerfs, qui fouettent dans les salles de sports les pids, qui suent et tendent et martèlent chaque micro-sillon de muscles pour dégager des micro-dose de bonne adré et le reste des -lines,

putain,
on est tous des bons, beaux, braves camés.

Il y a ceux qui restent dans les limites de la loi et de l'industrie pharmaceutique et tabacologique
et ceux qui vont off-shore dans des adjuvants non-taxés.



Mais globalement, on se dope tous.






Je n'ai pas d'arguments à donner à mon inconscient. Sauf que je veux juste lui niquer un peu sa gueule.
Etre juste un peu, pas trop mais un peu, plus fort que moi.



Viens-la Mathias, viens essayer de me snaker, viens me draguer, viens me descendre.

Viens, connard, alors.... Viens. On va danser un peu tous les deux. Il ya des nez qui vont couler tout rouge.


Viens.


On va danser un peu.







































3.16.2016

Haïku de route-124/ Glacier Point Rd

















C'est un peu flou sur la carte, je ne suis pas très sûr et c'est pourrait bien  être là, mais ce n'est pas indiqué et j'ai oublié de calculer les miles et des les regarder sur le compteur. La Wawona continue droit devant et sur la gauche, ça mon,te dans l'ombre des arbres. Il y a des bâtiments des deux côtés du carrefour et une puissante envie de pisser. Je demande à ma mère de s'arrêter. Les deux maisons semblent vides et derrière elles c'est vert et dense et presque noir, aussi sombre qu'à l'intérieur, derrière les vitres sales. Je cherche un arbre pour me soulager et je regarde la route qui monte en face de moi. Je suis presque sûr que c'est elle, mais je n'arrive pas à être totalement sûr, c'est souvent comme ça, un fond de doute qui m'alourdit toujours les décisions à prendre. Je traverse la Wawona. L'autre bâtiment semble vide, lui aussi. Je monte un peu le long de la route, jusqu'à voir un panneau. Alors le doute s'allège et je cours comme un gosse dans l'air de sapin pour rejoindre la Ford. "Alors... C'est bon?" Oui, c'est tout bon. Tout est léger, mon ventre, ma vessie et mes nerfs et l'air autour que je fais entrer dans la voiture en ouvrant ma fenêtre alors qu'on attaque les lacets de Glacier Point Rd, coupant Avalanche Creek, coupant Brideveil Creek et ses milliards de molécules d'eau qui ne se doute pas de la chute à venir et qui descendent, réjouies, se jeter sur d'autres joues et baigner d'autres pieds.


On ne sera pas seul. On dépasse des barres noires de touristes, on se fait dépasser par des monstres aux vitres fumées, on se traîne derrière d'autres cars, de virage en virage, la file s'allongeant, au pas, derrière nous, comme nous. Le soleil fronce entre les cîmes. Mono Meadows Trailhead, Sentinel Dome Trailhead, Washburn Point. Partout des gens qui s'arrêtent, qui repartent et la monotonie des lacets, la beauté monotone qui se répand devant, autour de nous et la balance des courbes, toute une danse pour la Ford. Les routes de montagne c'est le bal des bagnoles. Je fumerais bien une cigarette. On doit à nouveau approcher les 3000 mètres. On arrive en file indienne, finalement, derrière les monstres, au pas et le bus, devant qui peine sa manoeuvre à l'entrée du parking qui ressemble à une bite molle à demi tendue dans la touffe des arbres. Pour les cars, c'est tout de suite à la naissance de la queue, directement devant le chemin qui mène au point de vue. Les voitures ont l'embarras du choix sur le pourtour. On descend jusqu'au gland et on remonte un peu, se parquer entre deux veinures de peinture blanche fatiguée. J'allume une camel. J'aspire la première bouffée longuement, je la recrache longuement puis je respire à pleine narine l'air des trois milles, cet air qui n'a plus d'arbres au-dessus de lui, cet air qui est l'air de la haut, l'air d'un ciel qui ouvre les bras à l'en-bas qui s'exhale à lui et nous entre les ciels et les sueurs qui s'évaporent de la vallée, des pins et des bus, de la Merced et des parfums de nous tous.


Du vent en vrac et des peaux qui traduisent la saumure des intérieurs des bus et les sueurs massées de l'air conditionné. Le parking est gras et les corps vont et viennent. Si je devais créer une ville, je commencerai par mettre un parking. Même si je devais créer un site naturel ou la nature tout court, je commencerai par poser un parking avant les arbres et les falaises à pics avec les cascades au loin. C'est ainsi. Comme si tout devait être fait pour nous séparer et en même temps nous réunir dans des lieux-dit fonctionnels. Des smartphones qui nous restreignent à l'autre et des supermarché où l'on se frôle dans les rayons. On est frôlé et liké et on regarde, assis sur les terrasses l'écran plus que les jambes et on lit plus les étiquettes des vêtements que les mauvais livres qui se publient à la pelle. Et on se frôle encore sur des pages communes et on s'engouffrent dans des cars vers des points gras sur des cartes adoubées. On s'ignore un peu partout. On est là, ensemble, virtuellement et réellement, amassé et contrit et un peu obligé de se partager sur les commentaires et les likes et les rayons et les sites naturelles et on se survit en s'ignorant doucement, activité facilitée par les écrans qui s'accaparent les jolis regards, même bovins qu'on pourrait se lancer en sortant du parking, alors qu'on se frôle en s'engageant sur le chemin. Elle était bien l'eau de la Merced, elle nous a réveillé. Les yeux sont là, ils sont prêts à regarder. 






























Chronique d'un fumeur qui s'arrête/ jour 3






















Bon, ça allait jusque là, ça va plus là. C'est presque comme hier. Hier c'est devenu tendu vraiment vers 20h30, là c'est plus tôt. Mais le soir c'est dur, c'est toujours dur, même en fumant, ça a toujours été des sales heures les heures de début de soirée, je ne m'en étais jamais rendu compte comme hier soir et là, maintenant, ces heures je ne les aime pas vraiment, elles me tendent, dans la vie idéal il n'y aurait rien entre 18h et 22h.
Putain ce que ça tire là. Toujours rien, pas de mâchage, pas de machouillage ou de vapotage. J'ai des moments de descente de tout comme une vie évidente et posée et calme où je pourrai jouer au grand sachem et faire chier tout le monde de manière fat et pompeuse puis les nerfs reviennent. Cette nuit je n'ai pas eu de vertige en me réveillant, mais je me suis réveillé le t-shirt trempe de sueur qui sentait bon la nicotine et le goudron. Je croyais être tranquille parce que je n'avais pas de cours aujourd'hui, j'ai passé une bonne partie de la matinée dans la salle de bain, mais les nerfs se sont réveillés avant le premier café, je me suis bougé le cul, j'ai répondu à des mails, j'ai bu ce café, j'ai fait du sport et je me suis rasé le torse sous la douche et j'ai attendu les miens. On a mangé, j'ai fini le sandwich du petit, nous avons marché, j'ai marché, beaucoup, je l'ai accompagné au cours je suis revenu, je suis retourné le chercher , on est rentré ensemble, je parle différemment, je lui parle différemment, ce n'est pas seulement le rythme, c'est le son et le ton. On est rentré, je sens que je suis un peu dur avec lui. Je sens que ça tend puis que ça se calme, ça se tasse, ça se tasse plus quand mes doigts occupe ma tête de manière compulsive, je vais me mettre au tricot. J'aimerais savourer chaque seconde de ma vie. J'aimerais me dire que c'est bon de sentir, là, son corps, de le sentir tendre à vouloir, tendre à désirer, tendre à vivre en somme et être heureux de le réaliser, j'aimerais trouver de la joie dans ce moment ou du moins une utilité, j'observe mes nerfs, mes réactions, mon corps en attente et en traque, je regarde quand et quoi et selon quoi et comment. En fait, excepté les aspects physiques et psychologiques, le manque est une expérience fascinante et fantastique à vivre.
Je vais passer les trois jours parce qu'un jour c'est une limite et que trois la seconde, que si on passe un on doit tendre à trois et qu'à deux c'est con d'avoir passer un et de ne pas aller à trois alors il reste quelques heures pour passer le troisième jour et je pense qu'ensuite nous parlerons de semaine, de la première semaine, parce que le plus important c'est de passer chaque jour avec la particularité de chaque journée et montrer au corps qu'à chaque instant particulier de chaque habitude de chaque jour particulier, l'on peut ne pas fumer et le vivre en le vivant simplement, même sans paliatif, en somme de montrer au corps et à cet autre corps qu'est l'esprit que l'on peut vivre sans adjuvent, que l'on peut vivre sans avoir besoin de quelque chose pour vivre, que l'on peut vivre de vivre, simplement vivre de vivre.
Putain, c'est beau la théorie... On verra demain si je n'ai pas craqué ce soir....
































3.15.2016

Chronique d'un fumeur qui s'arrête/ Jour 2




















Voilà, ça me traverse l'esprit juste quand je veux commencer à dire que ça m'a moins traverser l'esprit. J'ai une des formes de vertiges cette nuit, je me me suis réveillé et c'est comme si je partais et que ça descendait très vite puis je revenais et me retournais dans mon lit et ça recommençait encore quelques fois et je me suis finalement rendormi. Mon cerveau m'envoie de drôle d'image, comme celle d'un prof de gymnastique qu'on avait, enfin, moi jamais j'avais Merina mais un prof qu'on voyait et qui fumait entre un cours et un autre et il avait les cheveux grisonnant et grand, l'oeil bleu et la clope au bec sur le haut des marches devant l'entrée de la salle de gym. Mon cerveau me remontre ce film. Mon inconscient n'est pas con. Mon inconscient sait me tâter et me draguer, mon inconscient lèche bien. Je suis capable de courir une heure sans m'essouffler alors pourquoi arrêter? En fait je ne sais pas. En fait je crois que je veux être juste plus fort que moi. J'ai continué la même stratégie qu'hier malgré son succès relatif et ma léthargie pendant la journée. Je n'ai pas bu de café. J'ai pris cul sec presque un thé et un shake de protéine parce que j'étais à la bourre. J'ai bouffé un pain saucisse au Panos de la gare et mon premier café avant d'aller au Ministère. Mes yeux floutaient moins, moins de vertiges ce matin, moins cette impression d'être dans une bulle qui presse sur les pommettes. Moins de café, du vin à midi avec du boeuf et moins de pression juste une grande fatigue vers 15h, une qui ferme les yeux, je propose la pause à mes juges et je vais fermer les yeux trois minutes dans les chiottes. Et ça me traverse l'esprit. Mais il y a plus de moments qu'hier où je suis à ce que je fais. Hier j'ai senti chaque seconde de ma journée. C'est presque une réalisation dans la voie du guerrier de Shambala. Même si ce n'est pas le manque qui doit nous faire prendre conscience des secondes. Et qu'est-ce que je dis? C'est toujours là. C'est juste moins. Mais je crois que c'est pour endormir et revenir demain plus fort. J'essaie de me savoir si ce sera pire ou plus simple quand la nicotine sera sortie de mon corps. Est-ce que mes nerfs courront dans mon sang à la recherche des molécules absentes et râcleront et rongeront en me tendant la vie? Ou est-ce qu'ils se résigneront et passeront à autre chose? Est-ce que le "à sec" est une bonne ou une mauvaise stratégie? Est-ce que la disparition de la substance contribue à réduire le manque ou, au contraire, à l'augmenter? On verra bien. On verra bien. J'ai déjà envie de tenir 10 jours pour pouvoir dire j'ai tenu et puis recommencer... On verra bien... Bordel, on verra bien.

























3.14.2016

Chronique d'un fumeur qui s'arrête/ Jour 1



















La journée est pas finie, ça c'est évident.

J'avais mis une stratégie. Je me suis réveillé avant les oiseaux, mais ça ne faisait pas partie de la stratégie. J'ai fait un drôle de rêve. Des gens qui disparaissais sur une route et qui se retrouvaient enfermer dans une usine sans savoir où ni pour quoi faire. Ma stratégie c'était de ne pas boire de café, pour éviter les nerfs trop tôt et parce que j'avais lu un truc hier soir sur facebook à propos de médecine chinoise et des heures de la journée et du fonctionnement de nos organes durant ces heures et qu'en gros ce n'était pas super de boire du café entre 7h et 9h. Donc je n'ai pas bu le café du matin, à la maison et j'ai attendu d'être en ville. J'ai donné des cours de merde jusque vers 11h, heure à laquelle les cafés ont commencé à faire de l'effet et à tendre ma tête vers la tension. Là, j'y suis toujours. J'ai ma tête dans mon sang, dans mes veines et mes artères qui court chercher la nicotine stagnante d'hier, qui l'aggripe et l'arrache et qui fera pareil dans deux heures et probablement demain et après-demain.Mais il y a pire, bien entendu. Je relis les mots et les motivations que j'avais posées hier à la première page de mon agenda. C'est vraiment whaow, c'est vraiment les 10 sentiers mayas de la libération, c'est vraiment une source de courage et de force, c'est puissamment que de la merde de mots qui ont autant de magie qu'une boîte de tours pour gosse sans bras. J'ai toujours le goût de métal dans la bouche, sur la langue, j'ai toujours les yeux pris, j'ai eu toute la journée les yeux pris, comme pressé avec des pré-vertiges et toujours des images aux moments-clés (quand tu sais que tu vas sortir, que tu sais que tu vas attendre le train, que tu sais que tu vas finir de manger, que tu sais que tu as 10 minutes de pause, que tu sais que tu sais qu'il y a un geste clair pour ces moments-là), l'image, le geste, l'aspire et le goût. Et tu effaces et ta tête te contrit la poitrine et le ventre et tu as envie de chier un bon coup. Mais tu gardes tes nicorettes pour le soir ou pour demain et tu te dis que ce n'est en fait pas grand chose et que tu exagère et que tu surjoues et qu'avec un petit effort tu penserais à autre chose et tu te demandes pourquoi, en fait tu arrêtes, pourquoi tu ne continuerais pas, pourquoi puisque tu cours, tu danses, tu marches et tu souffles et que tu ne pues pas plus du bec que les gars du métro et que tu es de toute manière dépendant de tant d'autres trucs et que tu avais beau te dire à 15 ans que tu ne serais jamais dépendant de rien et que tu as raté et que ce n'est pas, quand même, juste la cigarette qui changerait quoi que ce soit à ta dépendance à la salle de bain ou à foutre le camps ou à l'air à respirer et l'eau à putain de boire, alors, à quoi ça sert de se priver d'un des rares trucs constants et clairs qui soulage et accompagne et raconte et partage et rassure et tend et rejoint et rallie et réjouit et



La journée est pas finie,....


























3.13.2016

Chronique d'un fumeur qui s'arrête/ Jour J-1
















Je viens d'en fumer une. Je flippe, j'avoue. Je ne me sens pas très prêt.
C'est décidé, ça c'est clair, j'ai tout noté, les motivations, les pourquoi, les bienfaits, tout, j'ai tout consigné en première page de mon agenda.
La théorie, c'est clair.
Mais je flippe quand même.
Demain, je me réjouis et j'angoisse. La clope avant le sport, celle après, les poumons libérés et ouvert et celle sur le quai de la gare.
Je dois pas trop réfléchir.
Je réfléchis trop. Je ne dois pas y penser et j'y pense.
Il y a toujours pire dans la vie, ce n'est pas grand chose quand on y pense, c'est énorme quand on y pense.
Je flippe. Si ça se trouve cette chronique se terminera avec ce texte. On verra bien demain.
















3.10.2016

A whores's Movie










The whore's film is a Stand-by film.
Whore my whore
In a Stand by waiting
On Ya man
The movement of Ya man
the movement of sadness.


































 




























































So many Eyes



























So many eyes
So
So many looks
So

At the train station
At 5Pm
At 8Pm
At the main central


Oh 
So many looks
Look at those eyes
Look at them
Look at those lifes
Look at thos looks



So many eyes
So
So many looks
So




Stop Walking, Guy
Stop a while
Stop and look
at those looks






































 

3.04.2016

La poésie est un langage clair/ Dialogue amoureux

















TSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS
CHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
Mmmmmmmmmmmmmmmmmmm
Mmmmmmmmmmmmmmmmmmm


Mmmmmmmmmmmmmmmmmm
Mmmmmmmmmmmmmmmmmm
CHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
CHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

Mmmmmmmmmmmmmmmmmm
Mmmmmmmmmmmmmmmmmm
CHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
CHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

CHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
CHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
TSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS
TSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS






























3.03.2016

Haïku de route-123/ Tireness on Wawona Road
















Mais c'est quand bien fait la fatigue. Toutes les fatigues. Celles qui viennent dans la tête quand papa vieillit et que maman dit qu'elle va dormir en haut parce qu'il ronfle et pas parce qu'il sent, celles qui ont trop bu et fumé et qui servent les clients quelques heures après s'être effondré sur un sol quelconque, celles qui écoutent une connasse raconter sa vie pour la prendre plus loin et filer après le café, celles qui sort de l'usine à 22h23 pour reprendre sur les lignes à 13h57, celles qui n'ont rien foutu aujourd'hui ni hier ni rien depuis quelques mois déjà mais ça passera, celles qui font février et qui collent celles de tous les autres de février dans la sueur des métros, celles qui ne reçoivent jamais de mails ou de coups de téléphone et qui sortent à 16h23 pour faire les courses, celles qui ont déjà trop de gosses avec un gosse et celles qui qui marchent main dans la main avec un homme ou une femme qui n'est pas votre homme ou votre femme. C'est bien la fatigue parce qu'elle guide, c'est elle qui mène dans la route et qui caresse doucement le visage pour dire c'est juste là, non... La rue suivante... Voilà... Là et qui ouvre des mots et des yeux qu'on chercherait à contrôler, à maîtriser sinon. Elle nous laisse tout seul, tout nu,elle fait la vie comme elle est, la survie comme elle doit; C'est crevé qu'on pense le mieux. C'est crevé qu'on a toujours pensé le mieux.


Eagle Creek suit nous jusqu'au lisse qu'ils grimpent de leur temps libre. On recoupe la El Capitan Drive et sa plaine jusqu'au dharma de Brideveil qu'on file sans s'arrêter dans la Merced qui reste fidèle à la North Side Drive. Mais on change de nom. On revient à El Portal même si c'est le même asphalte parce qu'il faut bien que tous les noms qui ont servi à faire exister les choses continuent à être quelque chose quelque part. On roule doux, on roule fatigué des hâchures que nous avons déposé sur la journée, on roule sans café dans les pieds encore frais de la Merced et des yeux fatigués, limpides de fatigue des conseils de la jolie Belge de la berge. Le soleil vient de changer d'épaule. Mais tout est lent. Et tout est encore long. On roule ce qu'on à rouler. On revient vers nous. On va vers le haut de la vallée pour la monter encore plus avant de tout tomber vers la plaine et les avenues de Fresno. Je ne plante pas la Portal, on laisse la Big oak pour d'autres voyages. La Merced nous reste fidèle comme toutes les femmes qui aiment et tous les hommes qui aiment, qui aiment vraiment et qui restent et qui accompagnent et qui mettent la main dans la main et qui regardent doucement et soufflent doucement et qui partent plus loin et qui laissent un peu et qui vont aimer plus loin et aimer ailleurs un peu et qui reviennent et qui reviennent toujours. La fidélité, c'est une pensée qui ne s'arrête jamais. Nous, on roule et on s'aime avec ma mère et moi je pense à ma femme et au petit quand on quitte la rivière pour prendre Wawona Road.


Tout reste en chiffre comme si les chiffres n'avaient pas d'histoires, n'avaient pas d'égo, n'avait pas à être ou ne pouvaient être que ce qu'ils étaient comme si le 1 n'avait pas d'autres choix que d'être un 1 et la 140, la 140 alors que cette même traînée de bitume pouvait s'appeler North Side Drive puis El Capitan puis El Portal et Central Yosemite Hwy et je ne sais quoi plus loin. On est dégueulasse avec les chiffres. Il n'y a que les fraudeurs et les escrocs qui ont la douceurs de les faire danser un peu. Je regarde sur la carte la route qu'ou aurait dû prendre pour tendre tout de suite vers Fresno. On aurait été ces noms sur la carte et un même chiffre, longtemps. Comme un salaud j'oublie la Merced dans le tunnel qui nous met de la nuit dans le soleil. Ma tête posée contre l'air qui file et je m'incline dans le jour. C'est à peine rien. Je regarde ma mère. Elle semble fatiguée et heureuse et heureuse dans la fatigue. Mais ce n'est pas la même fatigue que dans la mort ou celle quand papa se pissait dessus. C'est une fatigue douce, c'est une fatigue qui passe les coudes et les lacets de Wawona. Des arbres, des ouvertures entre les arbres, les lunettes de soleil de ma mère, des mots, pas trop, on passe au-dessus de Grouse Creek, Avalanche Creek. Et tout va bien. Ce matin est déjà si loin. C'est si long la vie.








































 

3.02.2016

Haïku de route-122/ Mercy in Merced River















J'ai fermé les yeux encore un peu, ce n'est jamais que quelques secondes. J'ai redecendu d'abord les lacets vers Finhaut où s'arrêtait à l'épicerie pour acheter le pic-nic et je les ai remonté dans la ligne droite de la Léchère et les deux ondes du Pas où on tournait se parquer dans les graviers, un peu plus loin que la grande maison. Je les garde encore un peu fermé. Je n'arrive pas à me rappeler si mon père nous accompagnait dans la ballade jusqu'au plateau de Fenestral, s'il était venu une fois ou deux puis avait cessé ou s'il n'était jamais sorti de la voiture avec nous et le pic-nic pour prendre le chemin avec le passage un peu étroit qui menait au rocher de l'ours. Il n'aimait pas tellement la montagne. Il n'aimait pas non plus tellement se baigner dans la mer. Je rouvre les yeux. Je n'ai pas réussi à le voir. On clignote et ma mère se rabat sur la gauche. On se parque. On laisse nos affaires dans la Ford et on descend un chemin de terre trop battu, un sentier de monde battu de trop d'humains sur une centaine de mètre vers le sons des petits rapides excités de la Merced qui rafraîchissent nos oreilles des moteurs lents de la North Side Drive. Nous ne sommes pas seuls. Sur le banc de sable, se retournant vers nous, il y a une femme, les cheveux attachés, en robe légère, bleue à motif, comme dans la trentaine avec ses deux enfants juste assez grands pour courir en riant et en se poussant un peu trop près de la rivière.


Je courais aussi, avant mon frère et mon frère pareil quand il a eu les jambes pour, le long du Besson, le torrent qui tranchait le plateau de Fenestral pour aller après, par les arbres jusque là où j'aimais passer des heures à faire des guerres sans fin sans jamais mourir ou en mourant mais en mourant bien, le fusil à la main ou l'épée pour revenir à la vie, vers d'autres histoires à venir, tout seul souvent, le plus souvent. On jouait au plateau, beaucoup, je jouais, beaucoup avant le pic-nic et que je sorte de l'eau froide les canettes de panaché bilz qu'on m'avait acheté à l'épicerie. J'adorais la panaché bilz. C'était comme de la bière mais tout sucré et elle était toujours bien fraîche. Parfois il y avait Andreas qui me faisait peur et puis mon frère, plus loin et quand on ne courait pas, on construisait des barrages, chariant des pierres, grosses puis des petites pour colmater les brèches d'eau, toute cette eau qui ne savait jamais se tenir tranquille et se soumettre aux pierres et à nos volontés d'enfant qui construisaient des barrages pour arrêter le cours des choses. tous les enfants veulent arrêter le cours des choses. Alors ils construisent des barrages sur les ruisseau, les torrents et les rivières. Quand on devient grand, on arrête de faire des barrages sur les cours d'eau parce qu'on s'est résigné à l'eau, à sa force. On s'est résigné au cours des choses.


Je n'ai aucune idée de ce que les grands pouvaient bien faire pendant qu'on arrêtait le cours des choses comme probablement ces enfants se chamaillant devant le cours gonflé de la Merced River ne remarquent pas que leur maman discute avec deux inconnus. Elle est jolie. Elle est vraiment jolie. Pas belle, ni mignonne, ni bonnasse, non, elle est juste jolie, un peu fatiguée sous les yeux, son long cou un peu rentré dans des épaules presque maigres. On parle français parce qu'elle nous a entendu parler en français. Elle semble en être contente. Elle est belge, d'un quartier pas loin de celui où j'habite. Elle est venue vivre à San Francisco par amour comme moi, quand j'ai quitté le lac pour vivre l'amour à Bruxelles. C'est drôle. Mais ça en deviendrait presque banales ces coïncidences à force de faire des routes. On les attend sans les chercher. Et elles viennent. On lui raconte le timbre du voyage, mon oncle, pour lui dire bonjour et adieu et le tour qu'on enchaîne, le fait et le à faire et la descente qui vient vers Fresno. Elle dit "dmmage que vous ratiez le Glacier Point, vraiment dommage.... Le détour est pas si long et c'est la plus belle vue d'Amérique." On a les pieds dans la Merced, moi jusqu'au au cheville dans le courant qui pousse et sautille en decendant vers l'entrée de la vallée. Je regarde ma mère. Je n'ai pas besoin de dieu, de destin, de hasard ou de ce genre de connerie pour entendre les signes. Il m'ont lancé à droite quand je pensais aller à gauche et même si je n'ai aucune idée de ce que cette gauche aurait pu me dire, ça a toujours été des droites belles et justes, des droites belles de vie, des lignes droites et claires de vie. Je regarde la femme et je souris et je regarde ma mère. alors?































Haïku de route-121/ A Swiss Day



















On prend la tangente, encore une fois. On roule lent, on prend le temps de le regarder passer. Toutes les voitures prennent le temps, il n'y a que les bus qui courent un peu. Cet après-midi d'air lisse joue le film au ralentit. La route courbe. La Merced tâte la South Side Drive, la lape, la frôle dans les coin et revient nous voir. Elle est gorgée. Elle a pris tout mai. On aurait bien pris un café, comme d'habitude. Ma mère aime bien boire un café après sa sieste. Un café plus petit que celui du matin. Quand elle est seule dans son appartement, elle se fait la petite cafetière italienne. Au matin, c'est la grande. C'est plus problématique quand je viens. On ne fait que des grandes cafetières et alors le café part plus vite. Il est compté et elle doit retourner en chercher. Parfois elle anticipe et il y en a vraiment assez pour mon séjour. C'est mieux quand elle anticipe, parce qu'elle déteste par dessus tout aller faire les courses bien qu'elle s'échigne à y aller les samedis matins et les lundis comme tout le monde alors qu'elle est à la retraite et qu'elle pourrait se simplifier l'existence en y allant les vendredis après-midi par exemple et les mardis matins. Mais non. Je le lui fait souvent remarquer, mais elle répond toujours "qu'est ce que tu veux.... C'est comme ça!" Et la conversation s'arrête là parce que c'est comme ça.


Bref. On aurait bien envie d'un bon café. Même un mauvais. Et on a dépassé le Curry Village et tous les villages sans y penser et maintenant que tous les magasins et les stations sont dernière nous, on y pense mais comme la North side Drive, tout comme la South Side Drive sont à sens unique, on ne peut pas rebrousser chemin et sur la carte, il n'y a rien avant quelques miles. On n'a pas penser à s'arrêter, tellement on venait de s'arrêter et que ce n'était pas possible de penser si vite à s'arrêter de nouveau. Je sens que j'ai marché. Il y a une léthargie qui m'avale et sur la route qui s'avance devant moi, mes yeux veulent se clore. Les journées sont si longues quand les minutes ne se ressemblent pas et que le même s'éteint de tous les autres, de toutes les autres choses, illuminées. C'est quand une chute d'eau est différente d'une autre chute d'eau et un arbre différent de celui à côté de lui et l'asphalte même, là sous nous, différent de l'asphalte du matin et quand on voit bien que la North Side Drive est différente de la South Side Drive. Dans les yeux qui se closent, ce sont des sens qui s'ouvrent. Mais je dois tout de même bien les garder ouverts. Ce serait quand même bien dégueulasse de m'endormir quand ma mère tient le volant de sa main droite, la joue appuyée sur sa main gauche, son coude contre la vitre. Je la regarde et derrière elle je regarde la Merced qui revient et qui s'ébroue. Plus loin sur la route, il semble y avoir un chemin de terre qui descend vers elle.


Je propose à ma mère qu'on s'y arrête et qu'on le prenne pour les pieds nus dans l'eau froide, à défaut d'un café. Et elle est d'accord, sans rechigner. On roule depuis à peine dix minutes. Ce ne sera que notre septième arrêt de la journée. On hoquète. On frustre la Ford. On lui fait miroiter des tracées chaque fois qu'elle sent le D et le pied droit de ma mère. Elle doit s'exciter. Elle doit s'ébrouer quand on claque les portières, frétiller ses lèvres de gomme sur la langue d'asphalte. On fait la pute avec la machine. Mais on a tant tendu il y a deux jours dans la vallée de la Mort. Hier c'était pour nos jambes, reposer les pneus pour les mettre, elles, sur les berges de Mono et le long de la rue principale de Lee Vinning. Aujourd'hui, on balance. On contente tout le monde. Un peu de nourriture pour les roues, quelques caresses pour le moteur qui a faim de route et on se caresse nous, pour nos jambes, nos sangs de jambes, un peu, dans les sentiers et les rochers, pour nos pieds sur les brindilles, les roches plates et l'eau froide et pour nos culs à asseoir sur des souches ou sur le sol sec sous des arbres en printemps, sous un ciel de soleil doux. On joue au compromis. Ce truc merveilleux qui rassemble et consolide et contente en frustrant tout le monde. On coule en somme, un jour suisse dans le parc du Yosemite.