4.18.2011

La joie

La création. C'est toujours l'éternité avant la joie.

La joie. C'est toujours la défaite de la vie.
Non la résignation, mais l'instant où la pensée s'absente.

Et la pensée est la seule entrave que je chéris parce qu'elle me libère du monde, en le nommant et en le liant, le seul moyen de condamner l'univers d'être et d'entamer quelque peu l'absurdité de l'existence.

nécessité de l'errance

C'est l'errance qui est la modalité de notre pensée en mouvement, en aucun cas la carte.
Une mise en scène (au théâtre, dans la vie, d'une idée) ne se définit jamais sur le papier, mais en réaction à une volonté qui comme une ville est un choix, mais également aux possibilités que cette ville nous offre, à l'attrait d'une trajectoire, à la nécessité d'un arrêt, d'un sommeil.
L'errance est une culture rigoureuse parce que l'apprentissage qu'elle nous impose nous enjoint à adorer notre perte et d'être éminemment conscient et présent pour, non pas s'y retrouver, mais toujours y trouver un détail de nos désires.
C'est en quelque sorte l'envers de la conscience, qui n'est en aucune manière l'inconscience, mais cette connaissance en acquisition, cette acuités aux aguets, cette joie de la chasse en territoire inconnu.
C'est cette précision dans l'angoisse qui détermine notre humanité.