10.31.2014

Haïku d'images-14/Ego Trip on Hot Tuna




In this world I'm livin' in, I see the light
Sins are gone, now I know what is wrong and right
Mornin' came on slowly, pushin' back the night
It's good times now that I can see the light






je suis celui que

je voulais devenir, reste à devenir

celui que j'étais



Haïku d'images-13/ Mum's sleeping




For Tomorrow
All Tomorrows
For Tomorrow





She's a twentieth century girl

When Monday comes around

So we hold each other tightly

Haïku d'images-12/Video Killed the Radio Star





In my mind and in my car, we can't rewind we've gone to far.
Pictures came and broke your heart, put the blame on VTR.

You are a radio star.
You are a radiostar.
Video killed the radio star.
Video killed the radio star.
Video killed the radio star.
Video killed the radio star.




Somewhere

Someone

is Something

10.30.2014

la grammaire est sexy/ La qualité des silences





























D'autres personnes pour d'autres chemins.



Toutes les questions qui commencent par un conditionnel passé n'ont pas de sens. Tout ce qui aurait pu être possible ne l'était pas.
 Ce qui est possible est ce qui est. La possibilité n'a qu'un présent, la possibilité n'est qu'au présent. 



De même, toutes les questions qui commencent par un conditionnel n'ont pas de sens, ce qui sera, sera. Et ce que nous faisons là, 
le plus infime geste ne fait qu'ouvrir des chaînes.



Et toute notre vie s'étend entre le "déjà" et le "pas encore".
 L'ici libère l'ailleurs.



Celui de l'avant qui doit être notre joie puisqu'il n'est plus qu'à relire et l'après qui ne peut être que senti, le passé qui n'est qu'un poème à réinterpréter et l'avenir qui est une nuit à craindre ou à jouer.




La seconde du choix, c'est l'écho des conséquences et l'enceinte qui nous contraint et les portes que l'on créera. 



En même temps, ce sont les portes de tous les vents à toutes nos voiles et les murs qui s'érigeront le long des routes qu'on trace.




La seconde du choix c'est la seule éternité qui est le mouvement, toujours, du rien au rien. Le vide ne se perd qu'en vide et ne se transforme qu'en vide. 
L'action n'est qu'un vide un peu plus plein de lui-même.





C'est l'illusion du remplissage qui génère la nécessité de la société de l'accumulation, la génèse artificielle de l'angoisse, l'abondance de besoins nouveaux.




Alors qu'il n'y a qu'une qualité du silence, jamais de quantité.


































10.29.2014

Haïku d'images-11/Mum's Happy (1)






She loves you, yeah, yeah, yeah
She loves you, yeah, yeah, yeah
She loves you, yeah, yeah, yeah, yeah
 
 
 

Tough uncredited

she bears an uncanny resemblance

with me


Haïku de route-15/Hesperia's Garden






















Cajon Pass, probablement le Eatbound, d'autres filants doivent être en train de tracer des marchandises infinissantes, de San Bernardino à LA ou plus au nord,tant qu'on aura besoin. On était sur Glen Helen Pkwy et j'écoutais dans l'avion, dans la nuit artificielle sur le Canada la lettre à Helen par Bill Evans. Blackberry, Sycamore, des rues sans arbres, toujours Lennar qui fascine et enferme, un amas comme une mâchoire, tous les jardins étaient cachés dans l'arrière. La 15 dans Hesperia, la nymphe du couchant paradoxe d'un ciel qui s'ouvre enfin, pas de jardins majestueux, mais l'entrée rêche d'ocre terne et le gris des pierrailles, la végétation se manque de plus en plus, des buissons ou arbustes râblés et hystériques, figés comme un nerf.


Les bribes du Mojave laisse la passe derrière nous et dans l'habitacle sécurisé flotte la sérénité de l'asphalte où on s'est étiré sur la faille de St Andrea sans savoir. Il y a un monde sous nous qui est comme le lac et qui comme nous fait juste ce qu'il a à faire. On enjambe le California Aqueduct toujours sans savoir, la caillasse et le sable et la chaleur qui vient et le ciel tendre. Eglé, Erythie et Hespérie desséchées et faméliques, je ne les vois nulle part, elle rampe dans l'eau rare toute l'esthétique de l'os et chaque colline est un dragon soumis. Victorville et la croisée de la 18 vers Oro Grande au nord, on s'en fout, la 15, on aimerait bien voir Baghdad.


J'aimerais bien une terre vierge et la peindre à plat et mettre des lignes pour aller quelque part. Trois lignes et des blocs de bétons et entre, l'aride et devant, toujours quelque chose. Dans une ancienne vie je la faisais à pied, j'avais les poings serrés pour garder ma force et je fixais le sol dur, la rocaille, je tournais des yeux autour des cailloux, je déconstruisais la ligne droite et l'espace plane en vaticination, je créais des courbes pour saloper l'ennui et il faisiat tellement chaud. Ma mère et moi, on commence à avoir faim, on dépasse Barstow vers Yermo et on revient au sud vers Dagget, on veuT un truc de route entre le gras et la verdure. On dirait un camp de l'armée.










































10.28.2014

Haïku d'images-10/ Clean Clear (featuring Black Sabbath)





They need someone to show me the things in life that They can't find
They can't see the things that make true happiness, I must be blind











Et les Lignes claires

Clean Clear

Se sont Eclaircies

10.27.2014

Haïku d'image -9/ Jon's Liquor











Like the epic work

Which it visually reflects

We rip into the very fabric of American society









































Haïku de route 14/ Flip Houses

Flip Houses. On longe les rues pures de la communauté, au bout d'une arête d'interstate, au bas d'une colline, dans un rien resserré, on glisse et remonte, maison après maison, pas de shop, ni mall, pas de station-service, juste des gens, des familles, à se mettre ensemble dans un au-delà lisse et séparé, un homme décharge et sa femme, les enfants, un espace plastique, une existence idéale et plissée, Lennar, le camp clair d'un paradis en annexe, fonctionnel, un vivre en joie androïde. On roule au pas, ma mère voudrait que je demande et je ne veux pas, continue, on sort d'ici, on peut encore reprendre et voir plus loin. On retrouve le carrefour un peu perdu dans les priorités, la langue est crasse et étirée des bandes cassées et traîne à 20 miles à l'heure entre les collines. On choisit l'annexe, on se retrouvera bien.


Ma mère oublie parfaitement sa jambe gauche, le ciel ne s'est toujours pas levé, buissons drus pâles sur les flancs, on approche de la voie quand la barrière se baisse. On oublie si vite que c'est le train qui ouvrit ces terres et acheva la vie sauvage. Les rails posés, on les releva pour les clôtures, la terre errante tranchée, les océans eurent le même goût. Tout sera fait pour arrêter l'espace, la plus grande erreur de l'humanité, c'est la sédentarisation. Voyez. Maintenant que l'espace est ouvert et le temps contrit, les villes s'uniformisent et aller là ressemble à aller là ou là. L'extension du même. J'ouvre les yeux pour en sortir, les aiguise à gratter et ronger dans le lisse, le grain d'autre et je regarde l'interminable filant de marchandises, les wagons taggés, les wagons jaunes qui tirent du soleil défraîchit sur la gange grise du ciel, un train long et lent, des monticules de gravats de chaque côté de la route. Je serai bien sur son toit.


Crossing Railroad, les barrières s'ouvrent, 300 mètre plus loin on voit la station Arco et un lapin dans un champs. Quatre pompes glauques et deux satellites sur le toit, on s'étire un peu, je m'écarte pour fumer, un panneau me demande de faire attention aux chevaux, une station Shell juste en face. En fait, je viens de me rappeler, on avait pas besoin d'essence, juste un café, celui dont on aurait eu besoin pour sortir de LA et de l'eau ou des conneries américaines à boire, une joie chimique pour la route rêvée. Food Mart, j'achète des cartes, le plus petit café, un Dr pepper, de l'eau, je passe le coin pour aller pisser. Un autre train sans fin ennuie le décor Barstow sur la gauche, l'embranchement avant les machines de chantiers endormies, comme s'il n'y avait rien aujourd'hui et les belles roses de la maison devant Shell où le panneau nous rassure d'une communauté qui se surveille.

10.24.2014

Haïku d'images-8/Legal Heroin



I wish that I was born a thousand years ago
I wish that I'd sailed the darkened seas




La plus grande qualité

était le mélange

harmonieux de la modernité

Haïku de route-13/ Lennar Corporation












LA s'effile là, dans les échangeurs, les longues raies du no life land, la bordure et la terre qui pèle et commence sous un ciel de langue morne, je pointe Barstow, point le plus gras sur l'espace rare vers Vegas, il y a quelques années, mon frangin roulait sur ce lisse que nous roulons. On doit penser à l'essence. Les première trace de freinage, la gomme vers la bande, des histoires et des grillages, des terres prises visiblement, dans le sans-rien, des jantes, restes de pneus, de l'éparses de machines et des travaux qui resserrent et nous rapprochent tous. Le quotidien d'une route est le quotidien de toutes les routes dans l'extension de toutes les filées, files et les mêmes ennuis, les mêmes ralentissements, les mêmes yeux devant, les mêmes rétro, la même solitude des trafiquants et le même devoir à serrer sur le volant, d'aller quelque part pour y faire quelque chose et en revenir. Truisme de la fuite dans les concentrés de bitume et la joie en carne métallique, les vitres fermées, le silence de tous les silences. Ce n'est pas nous, mais la caverne où l'on s'enferme qui hurle les extérieurs.


Quand j'étais plus petit, je descendais et remontais à pieds, d'entre les vignes vers le grand village qui grossissait, je passais par la route qui ouvrait l'autoroute et faisait un pont qui le surplombait et ça rognait en-dessous comme si on me creusait. Souvent au retour surtout, je m'y arrêtais et il y avait les heures d'hiver où c'était que de la lumière et des étoiles vraies qui filaient sous moi, et le son, les rythmes décalés, ça jouait un berceau bègue. Je me demandais pourquoi les gens devaient aller quelque part et à toutes heures et quand ils travaillaient et quand ils mangeaient et quand il voyaient leurs familles ou leurs copains, des centaines de milliers de passage sans passagers, tout le temps. Tout le temps.


Je vois un panneau et une sortie qui devrait mener vers quelque part d'habité, alors probablement une station-service. 13 Innovative Models Open Daily. La qualité Lennar dans le perdu, la communauté réjouie dans laquelle on se perd et tourne des rues impeccables, le bonheur est si simple quand il n'offre rien, le rêve aspetisé où sont les Mall, où sont les bars, où est cette station-service? On glisse. Lennar, 1954, tu m'ouvres toutes les générations, tu sembles l'île.




















10.23.2014

Haïku d'images-7/Go Ride the Music (Aka Wooden Ship)




Cause that is something everybody everywhere does
In the same language






We are leaving

You don't need us

Go Ride the Music (C'mon Ride it child)








10.22.2014

Haïku d'images-6/ Les enfants au pouvoir



Atelier avec mon beau-fils et la petite voisine (choix des images et des textes, eux)
La poésie est un langage clair










la route en descente,

la route mange Dcho le coyote

et le monde

10.16.2014

Haïku d'images-5/ Two Flags (Us and swiss)













Mon pays ce n'est pas un pays c'est ton pays
my country is not a country it's your country


































Stripes (rouge/red)

and stars and  (blanc/white)

Stripes (rouge/red)




















































Haïku de route-12/ Interstate





















La haute route et la rejoindre sur les genoux, les lignes qui traversent LA, qui transpercent l'Amérique, le cadeau quadrillé à la liberté de Einsenhower. Rejoindre la 105 East jusqu'au croisement de Willowbrook et prendre la 110 North vers le croisement de la 10 North vers Ontario International Airport puis prendre la 15 vers l'Est. Prairie Avenue qui s'inscrit dans la trace à mille voies sous nous quand on prend le virage long, les enchevêtrements où tout doit pouvoir aller partout, LA des maisons sans étage qui s'écoulent en-dessous ou le long, dans les entre, des deux voies qui en deviennent 6, Toyota 8E74988 qui nous prend à gauche, ces gens existent vraiment, ils sont vraiment allés quelque part.


Florence à un demi miles, Gage Ave, Slauson, ma mère est impeccable, on oscille d'une bande l'autre, les sorties surgissent où elles peuvent, tenir la rampe, ils sont là, en fait, les vrais feux de la rampe qui filent la gloire qu'elle doit filer, seule et enfermée, la voiture, la cage idéal et automatique, tout notre monde. Facebook est la voiture du 21e siècle. Il devrait être tout lisse et léché ce béton, mais ce sont des Atlas tachés, ces pilastres bras ouverts qui tiennent là-haut le reste qui fuit ou va, simplement, de là à là. Mauvaise peau d'un monde qui dure court.


Chair lisse à traverser des chairs lisses qu'on voit, partout, la chair émigrée et le miroir de la chair, les routes qui s'entrelacent et se surplombent, l'érotisme du béton, la masse lisse et fatiguée, rongée du béton qui tient toutes les traversées du désirs américains, on roule, nous, là, dans notre Ford, ma mère impeccable jusqu'à ce que je me trompe, dans les gauches, les droites, les sorties et les annexes. Malgré la simplicité, on peut encore se perdre et ma mère qui freine et s'arrête dans l'interzone de l'intersate, au noeud du Y. On reste là, penaud, dans la filée des branches, tout à fait arrêté. C'est à gauche, je sais, on aurait dû continuer. Comment tu pars, comment tu reprends quand ça va tellement vite autour de toi et qu'il te faut juste un peu d'élan?





































10.15.2014

La poésie est un langage clair- 23 / Ego-trip






          

                                       e                                                                            ,







   ai               .                             








                                                                       é                ,                                                        
                             


                           é,                                                                                                 ai




                                           


          .                                                                 i                      








                           it              




 ,                                              







                  e
 



                                                                                      



                                                                                  s                  .                                      




   

 ais,                                    


  

                                                            ais





                                                                                                        é                
                  ,                            i






                                 s                    




      .                                          ai                       









            .

















10.13.2014

La poésie est un langage clair/ le sens de la vie









,







          à








,











               




                                             de








,















10.12.2014

Haïku d'image-4/ Right Lane Must


Comme ça, puis comme ça, puis comme ça, puis comme ça
jusque
et là
reprendre
comme 
ça







Right Lane

Must

Turn right

Nouvelle 35/Dansaert-Louise

Méthodologie de la brume et de la pose, quartiers du dépôt d'être où apparaître n'est qu'à part être et y fouiller,
perçant,
assidu et insistant, des velux à tomber pour lapper entre les côtes,
un fond de chair, douce ou rance, peu importe, rien de vrai tant il ne sent rien,
juste du
sûr,
même flou ou branlant, tortueux ou rêche,
un pan,
même errodé.
Quartiers du dépôt d'être où les façades sont des lisses sans teints, des glissières de givre, des peaux roses de bébés rasés, le show gelé et maté,
scruté, des défilés
et ce bois sans écorces,
la parade
à vif,
la chair d'amour des étals à vif
le nerf tendu
d'urgence tendre
à vif
Quartiers du dépôt d'être.
Je pose et essaye de tenir droit, je nie les cloches, je ne réagis pas quand le gars au lapins se fait pousser hors par le serveur, je donne du feu au serveur, je hausse les épaules quand il vire le type à qui je n'ai pas donné de clope et que celui-ci lui fait un bras d'honneur.
Le monde m'a appris à être au monde ce que chaque lieu-code me demande d'être.

10.10.2014

Haïku de route 11/ R puis D
















Kilomètre 0. Tu te rappelles Aymon, mon arrivée au Caire avec le taxi que j'avais pris, noir comme les zones sans lumières quand on survole la ville et la tranche de rire que tu avais eu, le matin quand on s'était retrouvé? Ici, je paye le tiers qu'à l'avant-veille. Toujours cette trappe de brume et le hall lumineux, ample du centre de location dans la zone industrielle de LAX, les pachs de touristes, un couple pas loin de nous. Un employé asiatique nous tend le bras vers l'homme moderne, au centre. Je regarde l'écran du bloc métallique où l'on bipe les instructions, les suivant, nécessités, options, adresse, permis. Sur la gauche, léchant le fond, quelques guichets humains pour les problèmes non-binaires. Il n'y a plus vraiment besoin de chair, de sang et de nerfs, juste des machines pour en louer d'autres et, vaquant là, un maître de cérémonie aux gestes robotiques.


Tout est indiqué, la clarté de l'encre sur un ticket long qu'on ne devra pas perdre. Tournez à gauche et allez tout droit et prenez celle que vous voulez. Ma mère regarde le service sans gens, demande où on peut avoir les clés, MC Robot plisse, sur la voiture, évidemment! Des bans de parkings tout alentour et les machines qui nous attendent, disciplinées, silencieuses, stèles sages, on filera à l'américaine, en Ford, j'en aimerais une longue et bien grosse, bien polluante, mais ma mère choisi la plus petite, je feuillette le guide du routard à la page du B.A. ba de la conduite automatique aux Etats-Unis. On a une lettre de différence, pour le reste ça a l'air d'aller. Je rêve déjà que ma mère me laissera conduire, juste un peu, sur les longs tronçons droits.


Il n'y a pas à se presser, nos valises sont dans le coffre. On a déjàoublier d'acheter de l'eau, on a déjà envie d'un café. Oncle Jo nous a donné plusieurs cartes. Des cartes en papiers. A déplier et replier. L'option GPS était trop chère et nous, avec ma mère, on aime bien encore lire et tenter de se retrouver, quelque part, tout seul. Je déplie la carte de LA et trace dans les I, les 5 et les 10. Pas de parking pour une mise en bouche, ce sera sur les 6 voies que ma mère devra se faire la main. C'est passé 10h, l'air tremble, toujours maussade. Pied droit, R puis D, allez, trouvons la sortie.

























10.09.2014

Nouvelle 34/ L'oeil lent

Il y a le spectre, pour écrire la lumière, le champs dense et dans l'éclair, le sillon et dans nous, des plis ouverts et des plis d'amour et dans un bus qu'on monte des banquettes vides.

Le tissu est vieux, hexagones répétés et étirés, Rennes se rapprochant de Marseille, loin Bordeaux de Lyon, les trois couleurs d'une soirée chaude et fatiguée;
En vis-à-vis, elles attendent la forme qu'elles épousent de colonnes saines et de lignes courbes pour calciner les points, les chutes, les variations de nos os d'ondes et les histoires transportées en perles, la chaleur d'un chalet de bois cuit, un restreint de lisse et les visages à errer dans les noeuds et l'ennui ou la plaine alors, à la porte d'une ferme rose et sans bêtes, le sérail d'un monde d'or, la floréal en friche de mots, leur latence, un arrêt vers un autre dans les filées des diodes bleues silencieuses qui nient les gens des voies qu'elle transpercent, le tendu à l'affaire, les encognures rougies, strillées, tissées qui escaladent en se brisant les arêtes où s'enferment tous les vents de vie.
Trappes diurnes laissées à l'abri des ors dans les fallots frêles et scindés, des étincelles de crasse vive dans les bordures à nuques, pellicules de tous les retours, bioscopes des après-aubes dans l'entasse et la serre et le reflux de peaux, cuivres, plâtres, grains de blafards décorés et carences des repos, alanguis sur quelques traces dans le défilé contraint de tant de câbles.

Ce sont vos voyages. Ce sont vos bus. Ce sont les oeils lents, l'exercice de l'oeil lent.

10.08.2014

Daech est un Etat à nier/Petite histoire du pétrole/ Contre l'intervention en Irak et en Syrie

Il n'y a évidemment jamais eu de guerres humanitaires, ni d'interventions pieuses, contre la "barbarie" qui ne signifie rien ou les droits de l'homme, si vague.
Dans ce post, je me suis demandé pourquoi les gouvernements de la coalition, la France en particulier, était si timoré à utiliser le mot "Etat" pour parler de Daech.

Pour commencer, un bref rappel de l'histoire du pétrole et des liens tissés dans cette zone depuis le milieu du XXe siècle.

Notre modèle capitaliste, celui qui prédomine depuis plus d'un siècle, celui qui à gérer au moyen du spectacle, de son propre spectacle, notre existence d'occidental sous tous ces aspects est une histoire de l'automobile. La liberté individuelle par la propriété privée.

En 1871 est fondée la Standart Oil par John D. Rockefeller. Cet homme brillant se basait sur le remplacement progressif de la bougie par la lampe à pétrole. Cet homme brillant a également compris la nécessité de contrôler la totalité du processus, de l'extraction au raffinage, en gérant le transport et ce, contre les compagnies de chemin de fer. Il fallait libéraliser les strates du commerce. Puis atteindre une taille suffisante à coup d'acquisitions plus ou moins sauvages, de guerre des prix, afin de pouvoir peser de tout son poids à Washington. Gérer les différents acteurs du marché, les prix, les choix stratégiques. Cette méthode, que l'on s'appelle Bush ou Obama, n'a pas changée et ne changera pas de sitôt.

Le développement du moteur diesel et de la voiture en général a considérablement boosté la production pétrolière (4 millions de tonnes en 1880, 50 millions en 1913).
La première guerre industrielle (qui n'est pas qu'une guerre de cousins et d'empires européens mais également une guerre entre deux modèles économiques capitalistes, le modèle allemand et le modèle américain) démontra la nécessité vitale de gérer l'approvisionnement pétrolier et d'avoir la main-mise sur les zones productrices.

L'enjeu du Moyen-Orient commence avec l'Irak où Français et Anglais se livrent une bataille, non militaire mais tout aussi intense, pour contrôler les gisements. Ce seront les Anglais qui tireront leur épingle du jeu, mais les Américains ne se laisseront pas doubler sur ce terrain, même si, à cette époque et pour encore longtemps leur production domestique pouvait s'avérer suffisante pour remplir leurs besoins.
Ils miseront sur les émirats du golfe et sur l'Arabie saoudite, miser étant un terme judicieux puisque rien ou peu d'éléments leur garantissaient le succès. Pourtant, le succès était là.

Je passe sur la seconde guerre mondiale où le pétrole n'était pas l'enjeu principal, mais dont il a, néanmoins, largement déterminé la fin, du moins en Europe.

Après 45, le contrôle des zones productrices pour les deux blocs fut l'enjeu majeur, malgré les diatribes et justifications idéologiques qui font de jolis drapeaux, le corps et l'âme du conflit était l'or noir.
En Iran qui était alors le troisième producteur, les Anglais avait depuis le début du siècle un quasi-monopole sur le pétrole. Mais les Russes mirent leur grain de sable et obligèrent le gouvernement à fonder une société pétrolière mixte où eux, les russes, possédaient 51% du capital. Les Anglais réagissent en inventant des troubles qui annuleront l'accord mais en 1951, Mossadegh fait voter par le parlement, la nationalisation des avoirs de l'Anglo-Iranian.
C'est la CIA cette fois, commençant une longue tradition interventionniste, qui créa une révolte populaire dont l'issue fut l'emprisonnement de Mossadegh, l'obtention par la Compagnie nationale des pétroles d'Iran de la propriété des gisements et surtout les droits d'exploitations et de raffinage confié à un consortium international dont les Américains possédaient 40%.

En Arabie saoudite et dans les émirats, les Américains créent l'Aramco, tambouille ou velouté comme vous voulez des grands pontes du secteur qui s'échigne à prospecter, puis exploiter. C'est à ce moment, au tournant des années cinquantes, que la production de cette région explose (53 millions de tonnes en 1950, 500 millions en 1970). C'est la fin du règne des Français et des Anglais dans la région (et la vraie naissance du nucléaire français, mais ça c'est une autre histoire).

Maintenant nous arrivons à ces merveilleuses Trente glorieuse qui ont construit nos parents et ont donné les Beatles à l'Angleterre, Dick Rivers à la France et la Chrysler Saratoga aux Etats-Unis.
Quinze années de prix très bas, la jouissance sans entrave en occident, un pillage sans vergogne, un usage sans conscience, une exploitation (quasi) sans code. De la dope, belle et bonne, pas chère dont nous ne parvenons toujours pas à sortir de la dépendance.

La décolonisation étant à la mode, l'OPEP est créee en 1960. Pendant la guerre du Kippour, l'OPAEP (l'organisation arabe des pays exportateurs de pétrole) par souci d'humanisme et de solidarité bien évidemment décidèrent de quadrupler en deux mois le prix des hydrocarbures. Cela fit plus de mal à l'Europe et au Japon entre autre qu'aux USA pour qui le poids de l'importation ne pesait que 6% de leur besoin.
Sautons allégrement jusqu'au second choc pétrolier, durant la guerre Iran-Irak (ahhh l'Irak, il nous font bien chier eux, non?). Je rajouterai presque le début de la guerre en Afghanistan où l'URSS allait se casser les dents, guerre justifiée par l'approvisionnement en gaz et pétrole d'Asie centrale.


La politique américaine n'a jamais changée d'un iota. Il n'y a ni démocrate ni républicain. Le fondement de la politique américaine, sa seule raison d'être est le maintien du prix de l'essence et l'opulence (des restaurant chic de la 5e avenue aux vendeurs d'empanadas de Fresno).

Cette politique n'a jamais été regardante sur la nature des régimes politiques avec lesquels elle traitait (démocratie au Canada, Pinochet au Chili, Prince saoudien,..) tant que ces régimes reconnaissaient les USA et contrôlait leur population d'un côté et le bon fonctionnement des puits de l'autre.

L'EI est tout à fait à même de gérer les puits qu'ils ont conquis et d'extraire le pétrole. Mais EI ne reconnaît pas l'occident. C'est étrange comme on n'entend ni la Chine ni la Russie sur cette intervention.
 La politique du pétrole a toujours été une politique d'asservissement. On vous laisse faire ce que vous voulez chez vous, on fait ce que l'on veut de vos richesses. Ce que EI refusera. Donc non seulement nous devons les bombarder, mais nous devons également les nier.






Je tiens à préciser, si ce n'est pas évident, que je ne défends pas EI, bien au contraire, mais je mets en avant quelques réalités factuelles, quelques logiques historiques qui devrait nous faire réfléchir, non pas sur cette intervention, mais sur notre dépendance à la consommation et au gaspillage.
Parce que c'est notre surconsommation qui en définitive justifie Irak 1, Irak 2 et Irak 3.


10.04.2014

Haïku de route 10/ Oublier la jambe gauche









Nuages le matin pour la chappe, la trame dense, nuage le soir qui reviennent, couvrent, tamisent les dialogues des lampadaires, des phares qui tranchent, le dialogue des enseignes, le ciel qui se basse entre les jours dans le mouvement des carnes, les masses denses du ciel qui enveloppent L.A. comme un burger, je me couche avec les poules, ma mère dans le lit à côté qui dort déjà, la porte-fenêtre entrouverte, les draps tendus, je m'enserre à dormir lourd, longue à la journée demain, on sort de là, les lignes éclaires des avions qui livrent sans discontinuer de la vie vive à la ville.


On se réveille tôt sans problème, la nuit traversée, douche chaude, douche froide, les valises presque prêtes, je rampe comme d'habitude dans la permanence d'oublier, on descend à la réception on l'on se cougne sur le canapé à manger nos donuts et corn-flakes. Les gens semblent énormes. On demande à la femme vietnamienne minuscule derrière la vitre de nous appeler un taxi, jaune cette fois, j'espère. On descend à ronger le ventre des cafés sans effet.


C'est le passé le soleil des jours, je regarde à l'arrière dans les lignes qui se plient et sourient les traces, le présent ne sert qu'à faire, dans l'avenir, des souvenirs joyeux, à grillager des lectures et soumettre des compartiments de sous-zone de la mémoire, l'ici et maintenant, la nécessité d'y crier pour les échos de la joie, Narcisse sans rivière. Je ne sais pas encore que toutes les rues de l'Amérique sont les mêmes, je ne sais pas encore qu'ici, le rêve des maigres c'est la graisse et je sens ma mère anxieuse, le taxi est arrivé. Nous allons chercher la voiture qu'elle a louée dans les sous-périphéries enchevêtrées de l'aéroport. Je n'ai toujours pas mon permis de conduire et ma mère n'a jamais conduit d'automatique. Oublier la jambe gauche comme nous a dit mon frère qui a fait la route longue tout seul dans la Californie après la mort de papa. Oublier la jambe gauche.




























10.02.2014

La Paix/ Contre l'intervention en Irak et en Syrie/2

Dans un autre post, j'expliquais pourquoi je suis contre toutes interventions parce que les raisons invoquées ne sont pas les causes, causes qui se trouvent à la fois chez nous et dans les pays concernés. Nos interventions ne faisant que rajouter d'autres causes à des conflits et tensions à venir sans rien résoudre.

Là, je voudrais juste parler de droit et de paix.


Donc la Belgique bombarde au côté de l'Arabie Saoudite, miracle des droits de l'homme, de justice et de justesse, pays qui décapite en place publique, qui a créé et diffusé le wahhabisme, d'autres Etats du Golfe qui traite les ouvriers des chantiers comme des esclaves et je ne parle même pas des conditions des femmes,
sans accord du parlement,
au sein d'une coalition qui n'a ni but(s) clair(s), ni stratégie(s) politique(s), aucune légitimité et aucune cause commune.
Rien.
Le "barbare" qui n'est que l'autre, sans autre définition comme ennemi et sur le vague appel d'un gouvernement irakien qui ne gouverne rien et celui d'un ou de Kurdistan qui n'a jamais été reconnu comme réalité et comme Etat.

Le 18 mai 1894, sur l'initiative de Nicolas II (un Russe entre autre, Tsar par exemple), une conférence se déroule à La Haye où 26 nations se réunissent pour tenter de "prévenir les calamités qui menacent le monde entier" et qui débouchera en 1899 sur l'adoption de trois conventions, entre autre, le réglement pacifique des conflits.

La philosophie-même de la création de Société des Nations était de faire de la guerre un ULTIME recours.

A San Fransisco, le 26 juin 1945 est signée la Charte des Nations Unies qui dit, entre autre à nouveau qu'est interdit pour les Etats signataires "le recours à la menace ou à l'emploi de la force, soit contre l'intégrité territoriale ou contre l'indépendance politique de tout Etat, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies". Et cela vaut également pour les pays non-membre.


Je rappelle encore la résolution 39/11 de 1984, proclamant "le droit sacré à la paix".


Irak II a généré sur des mensonges et des délires et pour assurer l'opulence et la stabilité du prix de l'essence aux USA certaines des causes principales de l'émergence de EI et la consolidation de la haine, même si cette haine est interconfessionnelle principalement, elle s'est exodée en occident, se mêlant aux terreaux fertiles de nos politiques du séparé et de nos "crises".

Nos poids et nos mesures dans une diplomatie internationale qui n'a su que suivre les logiques de nos stratégies économiques et de nos visions du monde engogées dans le court-terme, l'immédiat sans perspective et la réelle réalisation du "No Futur" punk ont défait le peu de contenance que nous pouvions encore proposer et le sérieux de plus en plus relatif de l'ONU.


Il n'y a que la paix.
La paix.
La paix!


10.01.2014

Le Défilé Chanel/ Mmmmmmhhhh!

Des images en fond, le Haussmann qui tranchait dans les rues des passages pour les soldats et que les touristes américains et japonais et.. et... trouvent si charming en les prenant, ces façades, en photo pour rien que prendre, et des passages de chairs d'idéal, des talons comme des bruits de bottes, des chairs sans chair qui passent en couches de teints sous leur blafard, l'überwoman.

Le défilé Chanel mouille dans les bras tendus d'I-phone d'une foule qui comme toute foule s'adore et s'adore se voir être et se savoir être et se partager de savoir être, le bras tendu d'I-phone qui piquent, prennent, râclent des images d'images d'images qui marchent en souriant sans savoir tellement pourquoi pour une classe bandée, la joyeuse et les bruits des talons comme des bottes sur des images projetées d'avenues faites pour les soldats.

Elles brandissent là des slogans qu'elles ne comprennent même pas, sinon elles ne seraient pas là,
réductions de la femme à une joie branlante, branlée d'un idéal de l'image, rachitique.


Rachitique(s).

Bruit de talons comme de bottes.

Bras tendus d'I-phone de spectateurs qui ne sont plus capables que de regarder l'image de ce qui est devant eux.