1.30.2014

Nouvelle 24/Tony Boy 1

Tracks la nuit, on y est comme on peut.
Tony Boy grignote, ils sont bien comme je suis, un game? Ou un porno?
La nuit dehors, tout est là, à disposition, Tony stagne et hésite.
Un écran, un autre.
Il passe et revient.
Des commandes en attentes. Dehors encore, la nuit, il fait chaud en été. Il fait froid en hiver. Il fait quelque chose entre.
Dedans, il fait.
Tony Boy tchatte, looke, mate, grise, zappe, le temps défile, mais ce n'est qu'une lumière qui change.
Un écran. Un autre.
Aucun ne se lève, ni se couche. La vie non-stop.
Intérieur jour (lumière artificielle), un living, bordélique, le canapé affalé, une table plombée, pleine, l'accumulation des jours, une bibliothèque, des livres lus, non-lus, un sol, entassé, du blanc fort, du bois, du reste en couleur à-peu-près.
Tony Boy lit ses messages, répond, attend, répond, télécharge, dehors est un pourquoi pas mais si tu passes c'est cool.


1.28.2014

Mort de l'image
































L'image mourra d'overdose.
C'est le recyclage sans fin d'un même qui l'affadit,
la réduit sans la condenser
et l'image
de l'image
de l'image
multiplie dans un syphon sémantique un léthargie du désir.

La marchandise aura a changer de sens, l'information se concentrer sur d'autres sens,
la diffusion se matérialiser différemment.











































1.27.2014

Dieudonné et Soral, les bons soldats de la république du spectacle

Soral et Dieudonné, ustencils serviles et appliqués du spectacle parfait dont même les hauts-fonctionnaires,
qui sont et font l'état français

(qui croit encore que Hollande existe, que Sarkozy a existé?)

n'osaient rêver,

préparent l'un dans le virtuel, l'autre dans le réel, minutieusement le chaos idéologique des extrêmes

(avez-vous seulement écouté Soral? Emotionnellement partout, en logique nulle part),

la consolidation UMPS (oui, j'utilise ce terme, hors FN, hors Modem),
la division totale des opposés
et le mélange des critiques et des interprétants,
l'amalgame des bagages et des voyageurs à vide.

Rarement en France on a eu une opposition aussi disparate, aussi insensée, aussi pathétiquement dénuée ou atrophiée ou compartimentée de références,
épuisée à penser, incapable de critiques, achevée de proposition.

Pendant que l'ena et polythech se branlent un changement dans les termes du même,
 que les masses veulent des lasagnes surgelées de boeufs d'élevage à 3 euros,
que les bobos veulent des voitures électriques sans centrales nucléaires,
 que les banques reçoivent des subsides des états,
qu'un traité va se ratifier entre l'ue et les usa,
l'enfant de kim kardash est paraît-il affreux (ou pas)
 et Soral fait des pompes entre des concepts qu'il ne comprend pas (ou dont l'incompréhension le sert médiatiquement)
et Dieudonné ricane sa petite entreprise délocalisée.

1.23.2014

Statement(s) 5/les lignes errées

















Dans le gel du signifiant, nous repérons notre mythologie et ce que le cinéma dénote en urgence, la photographie cherche, en quelque sorte, à le stabiliser.

Nos lignes de fuite(s), sont des lignes errées dans un espace que l'on croit devoir forcer, non seulement pour être défini, mais également parce qu'il a été laissé vacant au(x) signifié(s).

L'option qu'il me reste dans le monde de l'image, ce n'est pas d'être l'image de ce monde, mais l'image que j'aimerais t'être
et ce poids que je te transfère, je te le livre sans grammaire ni lexique
et je te laisse libre de savoir ce que je veux que tu me voies.

Ce que cette exposition vous montre, ce ne sont pas des images, ni des lectures d'images, ni des interprétations ou des critiques
mais l'absence de toi et de moi dans le trafic d'images qui, dans le réel et le virtuel, est le point nodal, le point d'intersection et le point de fuite de nos rapports humains.







































1.21.2014

Dieudonné ou une question de temps

Ce n'est pas un problème de dire, encore moins d'interdire.
Ce ne sont ni les mots, ni le rire créé qui sont le problème, mais l'écoute et la réception de l'écoute.
Une question de bagage.
Dans une société où l'on devrait pouvoir tout dire, l'on devrait pouvoir également tout entendre,
je veux dire
avoir les outils nécessaires pour faire dans cette écoute, la part des choses
et se compartimenter, une histoire d'histoire et donc une histoire de temps.

Il n'y a pas de problème Dieudonné. Il fait ce qu'il a à faire sur un terrain qu'on laisse volontairement en friche depuis tant de temps.

Qui est Faurisson?

Que s'est-il passé en 42?
En 39?
En 33?
En 22?
En 18?
En 17?
En 14?

La compréhension de l'histoire, ce n'est pas une capacité à répondre aux questions de "Questions pour un champion". Ce n'est pas une accumulation sans lien.

Il y a eu un temps où l'on s'interrogeait sur "comment traiter, concevoir, penser l'Histoire". Est-ce une question de point de vue? Dois-je interpréter les fait? Les rendre tels quels? A quel point je désobjectivise mon propos en le disant?

Il n'y a pas un problème de public non plus, pas de décence ou d'indécence à y aller, à y rire. Il y a un comment du rire, une question de distance, de nuances et de capacités à se sécanter et ce, entre autre, par une certaine forme de connaissance.

Il y a un échec dans le temps.
Bien entendu, en généralisant, il y a clairement un problème du savoir, du comment de la transmission, de ce qui est présenté (en histoire, en géographie, en mathématique, en logique, en philosophie), de comment ce qui est présenté est entendu, abordé, digéré.

Un problème socio-économique qui dérive l'intérêt, neutralise l'analyse, oblige à réagir.

Mais avant tout, il y a un problème de temps.


Parce que, le fait de réfléchir est un fait d'arrêt, un mouvement dans la station, l'analyse est une extension par réduction, un mouvement dans l'étendue, toujours un temps pris.

Parce que ce monde-ci ne peut pas perdre son temps. Il doit courir.
Il doit se protéger.
Il doit se lever.
Il doit réagir.
Il doit être en phase de réaction.
Il doit être là.
Là.
Il ne peut se perdre à s'étendre. Il ne peut se perdre à se perdre.

C'est cette vitesse obligée qui crée dans les talk-show ou les pseudos-débats, l'impossibilité spectaculaire de développer une critique, mais uniquement de se positionner par réaction.

Lorsque l'on légifère à chaud, quel que soit le sujet, on légifère aujourd'hui pour demain. Et ce que demain nécessitera, nous n'en avons aucune idée. Mais le choix répressif, d'interdiction manifeste toujours un échec, précipité, un manque du dialogue dont on ne pèse aucunement les conséquences.

Je répète, il n'y a pas de problème Dieudonné. Il y a un problème majeur de société où le spectacle a faim et mange toujours entre les repas.

Parfois, en tant que professeur de français, je me pose la question.

Est-il encore nécessaire d'enseigner le passé composé, l'imparfait, le futur et le conditionnel
dans un monde qui n'a décidé de fonctionner qu'au futur proche et au passé récent?



1.20.2014

Statement(s) 1/Rien n'est neutre



























Rien n’est neutre, encore moins l’image. C’est la genèse d’une réflexion qui se digère déjà

parce que l’image qui est notre maison-mère semble maintenant s’achever sans se ternir

comme si elle était fatiguée d’avoir à se représenter et se mouvoir de nous à nous dans

un miroir qui ne sait plus quel même montrer. Dans le spectacle quotidien que nous

sommes, les cernes manquent de fard et le lisse que nous nous devons de présenter

s’ennuie au monde.

Mais c’est la vérité qui ne peut plus se réveiller sans parure.

Les images qui fondent, génèrent et justifient la marchandise que nous devenons ont

annihilé toute possibilité de critique parce que le seul moyen de se survivre est de

s’interpréter et de construire la mythologie qui nous sauvera de notre médiocrité. Le

réel qui pleure joue en écho dans le virtuel qui nous rassure, c’est la cage adorée et

multipliée, le confort d’un faux qui n’a plus de moment du vrai.

Nous ne sommes plus propriétaire de nous-même. Dans l’image recyclée, lue et relue,

prise et reprise, nous avons disparu. Nous sommes le béton fleuri d’un printemps sans

goût.

La seule réalité de mon travail photographique est ce que je suis à vous.









































Statement(s) 4/Interprétation contre critique






















De l'image qui dit tout, ne dit rien, dit toujours autre chose, il nous faut extraire quelque chose.
Parce que l'on ne peut faire autrement.

Ce que je reçois est une glissière, la rambarde qui rassure ou la marche ratée, la chute ou la remontée vers une porte.

Ou une autre.

Ou une autre.

Du message de A à B, est-ce que B s'intéresse à ce que A veut dire ou B s'intéresse-t-il à ce qu'il veut entendre du message de A?

Dans le premier cas, il s'agit d'un chemin vers, une écoute pour réduire la distance, un temps pris sur la proposition, à lire, à démembrer, décortiquer, un temps à s'introduire et ce temps pris ne jouera pas uniquement sur la réflexion/réponse de A,
mais permettra aussi à A et B de s'extraire de l'échange pour se concentrer sur le message.

C'est un processus qui dépersonnalise l'échange pour faire de l'élément échangé le sujet de l'échange.
C'est la genèse d'une critique où, même si -je- reste, il tend à se dissoudre ou du moins à se limiter.

Dans le deuxième cas, il s'agit d'une station dans, un geste sourd pour une sécante, une isolation et la construction d'un refuge.
Quelque soit la réaction générée, elle sera un silence ou un murmure du message, l'érection d'un mur  ( ou sa consolidation) et la préparation de la pénétration de l'autre considéré comme autre.

En 1. le message subit une réduction centripète, ici une multiplication centrifuge.

Lorsque B cherche à savoir ce qu'il veut entendre, il crée une interprétation qui ne fait qu'ajouter une couche de fard en plus à perdre le sens déjà tant loin.
Là B se détermine contre le message et contre A, alors qu'en 1, A et  B tendent à s'annuler au profit du message, ils s'effacent en partie pour s'affiner.

Nous vivons les pleins pouvoirs de l'interprétation et jouissons de la défaite de la critique qui semble, dans ce monde-ci inopérante et inutile.

Et ce que l'interprétation résout de l'effort à vivre, elle le nourrit de l'isolation démultipliée des couches.








































1.19.2014

Statement(s) 3/le lire nu





















Tout art est exposition. Tout monologue, dialogue.

La question de l'échange donc du langage devrait alors, d'une manière ou d'une autre s'y inscrire.
Méta ou para, peu importe. Et que ce soit vrai ou non, il semblerait aujourd'hui que ce qui nous lie et ce qu'on se lit, se traduise en image(s).

Ce que je te dis se représente en toi et ce que tu vois, tu le lis quelque soit la diversité des médias, nos lignes de fuite de signifiés toujours multiples, nos dérives.

Il n'y a pas de langages sans image(s). Le réfèrent imaginaire, si flou, toujours échoué, cette pomme que je te dis, que tu te représentes et qui ne sera jamais celle à laquelle je pense.

Tout est image. Elle est le jalon et les murs où toujours je manque ce que je veux te dire, le signifié tremblant, dégradé de nos échanges.

Photographie, peinture ne luttent pas entre elles, mais glissent d'une frustration similaire et réagissent à un certain échec de la langue, cette entropie si puissante de la signification, comme si la langue était l'outil le plus faible parce que le plus imprécis de la communication.
La langue est le signifiant échoué de l'échange et cette communication qui fonde, détermine et vitalise notre vivre-ensemble est une hydre dont les têtes se moquent de nous, un labyrinthe sans Ariane.
Alors la photographie retourne au doigt qui montre, elle est geste, sans grammaire, se croyant neutre comme une nature gelée. Elle croit nous limiter en réduisant l'espace, un signifiant unique qui pétrifierait la multiplicité des signifiés.

Mais ce que tu vois, le lis-tu nu ou préfères-tu lorsque je t'habilles un peu?

 Ce que la langue perd dans le mouvement, la photographie le perd dans l'immobile.















































1.10.2014

Masque vide/avant la critique

L'image est notre monde.
Enrobage, masque vide,
 là où,
sur la colonne qui supporte,
la main glisse et feule une réalité qui génère ce qui l'accouche.
Il y a-t-il un langage de l'image?

Un phonème dans l'image, un monème des images, des couples, une syntaxe dans la photographie seule, une grammaire.

 Est-ce que ce geste me dit toujours cette impression?
Est-ce que je fonctionne dans le geste proposé?

Est-ce que la multiplication de la même pute (ou du même con) dans cette gestuelle conditionne ma manière de te comprendre dans cette même gestuelle?

Est-ce que ce que je lis dans ce que tu me montres est l'image de ce que je veux y lire ou mon acclimatation à une lecture que je devrais comprendre sans toi?

Où est ma liberté dans ce que tu m'imposes de voir?

Est-ce que, puisque c'est, c'est réel? Est-ce que ce qui est réel est vrai?

Je ne peux plus rien voir sans considérer ce que je vois comme une image
et
pour me sauver de cette image
je dois la lire avec mes yeux à moi.
Ce qui est proposé, je l'accepte ou le transforme dans mon langage,
parce que,
dans la société actuelle,
je ne peux que gagner.
Il n'y a pas d'autres choix.

1.08.2014

Man at Work (Qu'est-ce que le travail/Comment être productif)

Avant le travail




Pendant le travail


Après le travail



Ceci n'est pas une blague mais l'exacte durée, les sécantes de la durée d'un travail où réellement quelque chose a été produit. Cette image sera dialoguée d'une autre pour une image en discours, un geste dans la production, le moment d'une génèse et sa disparition.
On peut travailler dans la joie et être maître et de sa production et de sa méthodologie et de son temps et de son énergie.