12.28.2010

histoire de signification

On pourrait imaginer que penser sur la signification et y accorder du temps reviendrait à branler des nouilles dans le sens où cela n'aurait aucun intérêt par rapport à nos problèmes quotidiens, n'aurait aucune espèce d'incidence politique ou sociale, ne servirait en somme dans le sens utilitariste que nécessite le monde actuel à rien.
Je crois qu'il n'en est rien. Et je crois, bien au contraire.
Je ne ratiboiserai pas le champs éculé de nos possibilités effroyables de communication actuelles, ni le fait que nous avons plus de faciliter à nous y complaire de manière distanciée.
La communication est la nécessité-base de la vie en société, de la vie sociale en général quelque soit la taille du groupe et la signification du "mot", de la phrase P, de la phrase complexe hors du langage non-verbal la détermination même du message, de la matière de la communication.
Disons que pour s'entendre il faut pouvoir se comprendre et ce n'est pas une mince affaire.
Je parlais de pomme dans un envoi précédant, je reviendrai à cette pomme pour l'étendre et la trancher.

Pour l'instant je ne sais rien, je me demande, j'essaie d'isoler.
Un émetteur, un récepteur, un message (simple).
Une référence. Ou plusieurs. Celle qui image ce que veut dire l'émetteur, celle que le récepteur interprète et une sorte de référence 0, celle qui engloberait la signification totale d'un terme, c'est-à-dire, tout ce que pourrait signifier un "mot".
On pourrait se dire qu'il ne devrait y avoir que la référence 0, qu'il ne pourrait pas y avoir de référence disons 1 et 1'. Ou plutôt que quelque soit la référence émise par E et reçue par R elles seraient de toute manière englobée dans la référence 0.
Alors il faudrait réfléchir à ce qu'est une référence, comment elle se représente en nous. Ma pomme n'est pas ta pomme même si nous nous accordons globalement sur ce qu'est une pomme. On parlerait ainsi de représentation de la référence. Dans ce cas-là, puisque la représentation que je me fais de quelque chose est forcement différente de n'importe quelle autre représentation de cette chose (je pense qu'elle est verte, tu penses qu'elle est rouge (quelle nuances?), il pense qu'elle est encore sur l'arbre, elle pense qu'elle est sur un plateau, etc etc...), nous pouvons parler de représentation 1 pour l'émetteur et de représentation 1' pour le récepteur.
On peut toujours réfléchir à la possibilité que la signification dépasse le sujet, soit hors de lui. Mais c'est un point de vue qui me dérange, parce que je ne pense pas que la question de la signification soit complètement séparée de la question de la représentation puisque la représentation que je me fais d'un objet concret dans une phrase simple que l'on considérerait comme vraie est déterminante dans le message que je cherche à transmettre. Et qu'une des problématique de la transmission d'information réside dans l'impossibilité de communier les représentation que l'on se fait de cet objet.
Bien entendu l'extension de la phrase P et les notions abstraites sont des complications en plus.

Je reviendrai à tout cela évidemment avec d'autres références/textes. Mais disons que ce pré-texte représente un énième point de départ...

12.22.2010

Sur la signification et les rêves qui n'en sont pas

Je rêve de choses splendides. Le retour d'anciens, des rencontres que la distance empêche, des verres vaporeux ou des ballades spongieuses, mais toujours denses. La famille, les amis, les morts. Mais ça dépend les jours bien sûr. On a de tout.
Le réveil remonte la quotidience, son absurde, sa roue libre et son ennui ou sa joie même mais absente de certain(e)s, son ailleurs trop réel.
Les cauchemars par contre sont défaits par le retour au monde. Le réveil est le salut, le souffle, l'apaisement. Le jour détend de la nuit, éloigne les monstres.
C'est une inversion alors. Ces cauchemars n'en sont plus, pareils les rêves. Le bonheur de la nuit est pesant au jour, lourd, c'est un éveil désespéré.
Les cauchemars sont absous, pour un temps castré, mis à bas, loin.
Les rêves sont des cauchemars pour le quotidien.
La signification s'inverse.
Mais pour quelle référence?
Si, dans ce cas c'est l'être, alors rien ne change, l'état se définit par la présence, le changement d'état définit celui qui le précède, le contraste alors est efficient, le cauchemars ou le rêve ne concerne que la nuit. L'éveil différencie.
Mais si la référence est le devenir, alors c'est l'état présent qui définit celui qui le précède.
Il y a lecture et changement de chapitre.
Ou lecture et analyse.
Ou plutôt, il y a toujours analyse, mais le différentiel est dans le choix du référentiel.
La signification est un concept obscure. Non. Un concept dépendant.
Il y a de toute manière signification, mais volatile au référentiel choisi par l'un ou l'autre des protagonistes de la discussion. Dans le cas du rêve. Entre moi et moi. Entre deux états du moi.

Mais le référentiel est également un problème. Surtout lorsque dans la conversation, il opère en tant que représentation.

Comment pensez-vous une pomme vous?

De toute manière autrement que moi.

Et là nous sommes dans du concret. Basique.

L'abstrait est une autre histoire...



p.s. Au pire lisez Frege, Russel, Quinn et d'autres...

12.21.2010

pour une nouvelle langue

nous aimerions sur des câbles tirer d'autres noms, communs si possible, tant les propres ne peuvent plus rien signifier.
Il ne reste de rien de ce qui pouvait encore définir le nom propre, une certaine idée de l'identité, une référence spécifique à chacun que le nom seul suffisait.
Maintenant il faudrait tellement de précisions et de mises à jour permanentes pour tenter d'être clair et de savoir non seulement qui on est bien entendu et de ce côté nous ne pouvons qu'être plus perdu, mais à qui on a affaire, quel est l'état de l'autre qui nous fait face.
Le nom propre ne porte plus rien qu'une image et si vague encore et souvent si consciemment faussée et jamais ou si rarement et si pauvrement rééditée, toujours tronquée, désirée ou abhorrée, exagérée ou paresseusement floutée.
Nous avons besoin de nouveaux noms pour nos métamorphoses, des noms indéfinis, génériques, des milliers d'adjectifs en plus, une nouvelle syntaxe de l'être.

12.10.2010

Hors des chiens

C'est à se demander pourquoi on néglige autant l'éducation par ici, avec tellement d'énergie, focalisant l'élite au lieu d'éliter la masse.

Une société qui se débilise et se scinde par la classe et une société qui s'afflige elle-même et s'asphyxie. Regardons calmement les scores Pisa et certaines politiques européennes en matière d'éducation. Rien n'a de sens si l'on pense développement global de la société.
C'est toujours le même égoïsme minable qui ne dépend d'aucune classe, mais d'un individualisme terrorisé, ainsi aveugle, projeté sur rien et si court.
Vivement la dictature de l'élite pour tous.
La base est la base, fondamental, langue principale, mathématique, et l'histoire bien sûr et l'éclairage des idées et les langues qui sont toutes l'image de la culture, la grammaire, qui est la philosophie d'une culture.
Une société éduquée est une société qui peut évoluer.
L'ignorance est une fin de règne.

Oui je me balade. Je suis libéral, oui, pour certaines choses. Oui je hais l'Etat, oui je hais le contrôle quel qu'il soit, oui j'aime la liberté, insoutenable, oui j'aime le choix et l'assumer, les responsabilités, oui je veux un monde sans maître
mais c'est un idéal si loin, que je ne verrai jamais.
Le seul but est de trouver le moyen de créer les conditions.
Alors encore l'Etat mais qui n'assure que l'essentiel, l'éducation et la santé. Rien d'autres. Pour le reste, livrons-nous aux chiens.

über alles/1

La peinture c'est déjà de la politique. Le reste aussi. C'est l'acuité. La volonté de l'acuité sur aujourd'hui avec un regard normalement acéré sur l'histoire et des rêves ou pire, des désirs... Mais c'est déjà ça...
Alors.
L'effroyable du vide qui réalise nos conditions depuis trop longtemps.
Le manque d'art  n'est pas son spectacle, mais son absence de perspective.
Mais c'est fatiguant de prospecter sans retour.
A part ça Kunst über alles, comme d'habitude...

12.09.2010

les lignes/1

Oui Mondriaan n'était pas loin.
C'est la ligne. Et ça reste là. D'avant à maintenant et bien entendu plus loin, pour longtemps, ce que nous savons représenter et le reste pour l'imaginaire, de l'horizontale à la verticale. Oui aussi les diagonales. Oui oui. Et rien d'autre.

11.29.2010

la force factice du populisme

Bien.
Ayant commencé et n'ayant pas envie d'arrêter de rappeler la société de la jeunesse de l'absence spectaculaire,
nous pouvons nous amuser à constater sans surprise les résultats merveilleux du populisme dans notre belle Europe.
Le spectacle de la consommation, l'ennui et le désir permanent n'ont pas suffit à éteindre la populace dans le rêve d'une middle class ad vitam aeternam, mais l'ont au contraire contrainte à s'absenter consciemment de la res publica (oui oui.. latinisons...) ou de s'y impliquer en manifestant et sa peur et sa volonté d'un réel probablement plus désiré que voulu d'une présence nationale, d'un confort identitaire, d'une fierté décalée et bancale que l'élite aurait négligée.
La dictature idéal nourrit son peuple non dans la subtilité tamisée de la consommation spectaculaire, mais dans un doux mélange d'identification à un mythe ou à un idéal et un effondrement béat dans le proto-luxe du bien-être pauvre (potentialité d'accéder à la totalité médiatique et pouvoir d'achat moyen mais constant et constamment excité, pain et eau, électricité, temps libre ou temps mort).
L'occident s'est voulu spectaculaire et tentaculaire dans l'amalgame marchandise/individu. La Chine tente un autre modèle de société spectaculaire, construisant un calibrage bureaucratique du désir, ce qu'à échouer la société soviétique.
Sans une guerre, la Chine ne saura garder la tension patriotique, pendant nécessaire de l'amolissement consumériste.

11.20.2010

Trente ans/1

C'est facile de prendre le lieu pour la perte,
il y a des distances incommensurables.
Ce n'est que jongler et être le moins pire possible.
Les rêves? Il n'y a rien devant, c'est jouer les anciens en essayant de montrer que l'on a compris quelque chose et que l'on pourrait faire mieux.
Le progrès est passé, il n'était pas pour nous, juste savoir jouer avec les jouets déjà là.
On a déjà largement vu, lu notre vie dans tant de possibles, de directions, on a le choix, à adapter, à nuancer.
Nous sommes la première génération à n'avoir rien à inventer, à penser. Nous devons tenter de savoir faire, consciemment, volontairement, sans se plaindre, sans regrets de quelques sortes. La seule exigence, c'est la meilleur copie à rendre.

11.17.2010

pourquoi faire

Il y a des jours où l'on pensait régulièrement différemment. Et c'est pas vrai. Comme pour sauver quelque chose que l'on se dit ça. La révolte vague était un jeu à nous même, non-politisée, histoire de se justifier d'être jeune, d'en pouvoir quelque chose, d'y faire quelque chose.
Elle n'avait pas de nom, encore moins de programme. Si ce n'est l'ennui, à décorer. Et le désir.
A 16 ans on ne voulait rien quoi qu'on ait fait.
Ce n'était même pas une question de résignation. Pas vraiment. Parce que de toute manière il y avait toujours eu autre chose, nos professeurs nous l'avaient appris, alors...
Non. Les Idées s'achevaient avec le siècle, la foi était dépassée, l'art disait le vide dans sa forme. L'absurde n'était plus une théorie possible. Il était. Point barre.
Nous avons trente ans. Rien n'a réellement changé.
Une des raisons du fouilli. Parce qu'entre autre, nous courons et nous voulons, n'importe où, bientôt n'importe quoi.
Je n'ai jamais proposé qu'une chose.
Faire.
Sans destinataire, ni raison, ni axe, ni fond.
Faire juste pour être et être hors de. Reprendre en main, même de façon bancal ce que l'on n'a pas l'impression de contrôler, être notre propre temps au monde, brûler notre propre énergie dans nos propres centrales pour illuminer tant soit peu nos propres villes.
Ne serait-ce que pour être maître de notre ennui.
Une révolte profondément égoïste, miroir d'un être qu'on nous a parfaitement éduqué à être  vaguement.

suite de la chute

Nous ne pouvons pas penser la Chine comme elle est aujourd'hui. Oui, elle me taraude cette Chine. Il y a ceux qui jouent bien.
Sa vitesse s'est son unité, factice et bureaucratique. Bien entendu qu'il ne peut y avoir de démocratie, si on veut nous rattraper nous. Combien de partis pour plus d'un milliard d'individus? Quelle représentation? Fédération? Bipartisme?
Ridicule. Et tout se tiendra tant que la vieille classe tient la rampe et qu'elle sait transmettre à qui de droit.
Mais déjà la Chine dans quarante ans ne sera plus la même. Qui mise sur le bordel à venir?
Il faut savoir penser loin.
Il faut plus de participants dans le préau. 

10.15.2010

la chute cachée

Ou en est l'union?
Nous n'avons pas d'union.
Mais nous avons la paix.
La Chine est un silence. Un monologue intérieur qui radote entre désir et contrainte, l'éternelle conversation du combat, de nous à nous, la vingtaine fringante qui ne connaît nulle chute, qui a détérioré par l'absence tous les risques de l'après.
Et l'Europe geint comme un hospice où les classes sont mélangées, tamisées par l'absence de choix et l'absence de possibles, un hospice sans directeur.
Personne ne voit rien. On s'y ennuie, alors que dans d'autres ailleurs on y pense pas.

10.11.2010

Grève

Quelle grève pour quelle idée quand les chiffres disent tout le contraire que nos si belles aspirations à ne rien foutre ou à foutre autre chose.

Oui, tout est là, à prendre, à redistribuer, même le papier qui s'est tant éloigné du capital qu'il n'y a plus de lien.
Plus personne ne travaille décemment avant 30 ans, les actifs ne sont activés que par incartades qui ne rapportent qu'au capital. Qu'on le crève donc l'Etat et à chacun au chien puisque nous ne sommes pas plus adulte que ça.
La société en général s'appelle Kerviel. Un fusible qui saute au ralentit. La Russie elle-même est en train de disparaître.
Décroissons. Crevons en masse. Laissons des terres franches, l'humanité en friche.
Cessons de sortir pour demander à finir encore plus lentement. Enfermons-nous pour créer du vide.

10.08.2010

le sexe des mots

Il n'est pas de poser une nouvelle grammaire,
il n'est pas de se figer
mais d'amorcer une rupture
pour remettre les choses en place.

Il faut s'atteler à dépister les erreurs majeures, les troubles sémantiques majeurs,
se renommer,
se réapproprier une langue
la rediffuser.

Il s'agit pour moi également de nous insérer dans les murs pour nous introduire dans les nerfs des jours,
reprendre à la langue ce qu'elle nous doit
et pirater le quotidien.

C'est-à-dire, trouver de ces phrases insidieuses qui se chargeraient de redéterminer le sens d'une journée.
Qui inciteraient à ne pas participer au spectacle ou à y participer différemment.

9.28.2010

Nos références

La collectivité va s'éteindre parce que l'on nous a multiplié. Et l'on s'est multiplié parce nous avons adoré l'idée, parce que d'une certaine manière il nous a fallu nous effacer. 1945. Entre autre. Sarajevo, encore. Mais seulement parce que c'est encore l'Europe. Nous n'éloignons pas nos références.
Et le libéralisme merveilleux qui devait entrer l'individualisme, notre libération, et qui ne délite qu'une chose, l'individu. Ou qui le joue. Le multiplie pour n'en faire qu'un point et plus loin, gentiment, l'intervalle entre ce point. Comme un étirement.
Nous marchons séparés, spectaculaires. Concernés par une mythologie à faire. Un détail. Un temps mort.
L'errance. Sur internet ou extranet. Les fils ou la rue. Un bar est un facebook comme un autre. On ne veut que s'étirer.

9.14.2010

doucement

Je devrais avoir des cartes de visites. L'ambition qui traîne derrière. Le grand jeu. Les cadeaux entretiennent l'amitié. Il faut des souvenirs enchanteurs.
Jamais d'histoires vraies.
Glisser au plus haut, glisser entre. Redescendre, repasser la porte, doucement. En étant chez soi, partout. Avant c'était les concierges, maintenant les réceptionnistes. Bien entendu il faut être capable de parler de tout et ressembler à rien en se montrant le plus branque possible. Et engranger. Manger avec les yeux, garder, reprendre, revenir. Doucement.
Et tenir les liens, toujours de loin ou à travers, de travers. Le bout du pouvoir. Et toujours savoir se détourner, changer ses yeux.
Prendre des images. Savoir que ce ne sont que des images. Laisser les nerfs au loin, les laisser descendre, attendre, reprendre puis redescendre, sortir, repasser la porte. Doucement.
Personne ne doit vous prendre au sérieux.

les musées

Je brûlerai les musées. Sans autre. Sauf les miens bien sûr. Alors que ce devrait être les premiers. Pas pour recommencer. Un singe.
Raconter, changer, chaque jour, refaire, reprendre, détourner. Rien n'est vrai. On flotte. Le père de Fernande n' a pas été fusillé. Elle, elle n'a jamais été déportée. Et alors? Si elle se construit ainsi. Et si on l'accepte. Tout a déjà été vécu. Tout revient. Alors? Jouons.

9.09.2010

une bête

On a freiné. Il faisait nuit. Personne n'était ivre. Je suis descendu pour voir. Il y avait le cheval dans le champ. J'ai marché sur la route. Il était sur le bord. Il n'y avait pas trop de sang. J'ai regardé sa gueule, ses yeux. Ils étaient grand ouvert. On est monté vers la ferme, mais il n'y avait personne. Un digicode sur la porte. On est redescendu. On est allé sonné vers les maisons le long de la route, au bord du champs. On nous a répondu. On a dit. Puis on est rentré. Le lendemain matin il était toujours là. Dans l'après-midi quelqu'un l'a mis dans le champs, dans les herbes hautes mais on le voyait encore bien depuis la route. Ca a commencé à sentir un peu plus tard, entre les pluies. Puis il a disparu.

Long échange

S'asseoir dans une nouvelle pièce. Aller et venir d'un lieu à l'autre. Répéter sensiblement les mêmes choses, les imager de la même manière, trouver des nuances, les tirer de la langues, du contexte. Recontextualiser les quotidiances, les habitudes, s'écarter, affiner, préciser. Reculer.
S'asseoir dans une nouvelle pièce, regarder le saule en face, s'apaiser.
Regarder un matche de tennis, une manière étrange, en contre-temps. Passer à autre chose. Une vidéo d'une lapidation. Les âges sombres, la barbarie, l'abjecte. Avoir la nausée, vraiment, être perturbé, vraiment. Arrêter la vidéo.
S'asseoir dans une nouvelle pièce. Regarder dans la nuit le saule en face. Penser à autre chose.
Se lever, fermer la porte, penser toujours à la vidéo, ne pas en sortir, regarder le tennis, penser à autre chose. La nuit du monde. La saleté. Nouvelles balles, beaucoup de vent. essayer d'être cynique, mais personne à l'horizon pour quelques bonnes blagues grasses. En sortir. Double faute.
S'asseoir dans une nouvelle pièce, regarder en bas, la vierge en pierre, entre deux routes. Long échange. D'autres nuits. Le monde aux néons.

8.31.2010

le regard des morts

C'est quand même fou qu'on soit autant encore vivant, malgré tout ce rien et ces fausses fêtes qu'on a décimées pour nourrir quelques interstices à se rappeler.
On a joué les intervalles. On est resté. La trentaine. Pas un souci. Pas un suicide. quelques accidents de la route. Mais globalement on peut dire qu'on a réussi. Pour l'instant. Continuons. Il y a encore des ambulances à entendre avant la nôtre.
Mais ce qu'on aime y être. Toutes les secondes à venir.
Je pourrais m'amuser à faire des critiques ou réagir et politiser. Mais c'est bien ce que je fais. Mine de rien.
Les morts commencent à ne plus être, ils s'écartent, disparaissent de plus en plus souvent, s'allongent les absences, rendent les présences plus denses. Et ils sont encore si rares.
Des transactions. Des mises en demeures. Des grands Jeux. Des détails.
Je résume. Des liens. Des mots-clés. Suivez. Intuitiez.
Oh et puis merde, c'est pour moi. Je ferai bien un langage clair de temps en temps...
Et des commentaires aussi, c'est si à la mode...
Peu importe les affaires et les baises diverses, elles sont normales, elles sont le jeux, on n'est qu'assez grand pour s'occuper de la manière, pour le fond on est trop con. Sarkozy c'est une caille, et une en-dessous, un petit cagné, comme Berlusconi. Mitterand bouffait pareil. Mais c'est la classe qui crée l'admiration ou le respect simple, sans autre.
Voilà le regard des morts.

aimons

La politique, le spectacle, c'est savoir user tout ce mensonge que l'on utilise quotidiennement, aimer enfin l'assumer sans honte, s'en réjouir et être aimer et respecter pour.
Aimons alors.

8.28.2010

Psychanalyse

C'est une photo en fait. N'être ni surexposé, ni sous exposé ou le vouloir, sans forcement savoir. Et ne pas subir ni qui que ce soit, ni quoi que ce soit d'autre que ce que l'on s'est choisi à être, ne serait-ce qu'un moment. On peut mourir, vivre de rien, sans précédent, pour rien, juste une ligne de flottaison. Pas besoin d'être déterminé, défini ni distant non plus.. Une présence. La psychanalyse ne concerne que ceux qui veulent un rôle, un Hollywood intime.
"Sois ton propre mythe". Jerry Rubin. Tout l'achèvement du protestantisme. Le dernier acte de la pensée chrétienne. Le dernier refus. Fin de partie. Les juifs résistent tant bien que mal par le sang, mais commence déjà à se vendre, comme l'islam, comme le catholicisme. Nous n'aurons bientôt plus d'autre choix que de vouloir vraiment autre chose. Les studios vont fermer.
Parle moi de Maryline.

Erreurs

Il n'y a pas d'erreur. Nous ne pouvons pas faire d'erreur. Tout est juste. Tout ce que nous faisons, tout ce que nous avons fait est juste. Sans justification. Juste comme ça. Simplement. Pas de tant pour les conneries.
Mais il faut savoir s'en vouloir, dépasser. Reprendre. Vouloir. Adorer se planter puisque l'on ne se plante de rien.
L'exigence pour autre chose. Toujours ailleurs. Toujours pour après. Toujours maintenant alors.

8.27.2010

Skiffel

C'est la fin d'un film. Il faut tout recommencer. Du jaune, des couleurs. Et merde. Chercher quoique ce soit dans des discussions instantanées. Mais la mer. Et le soleil.
On passe à autre chose. Aucune envie de rester en province. Le centre est bon comme une gangrène, c'est toute l'envie dont on théorise le dégoût et que l'on veut tellement, toujours, viscéralement. Niais comme une chanson d'Hermann's Hermitt.
Le rationnement des produits alimentaires a pu dans certaines régions d'occident durer jusque dans les années 50, un des facteurs de la naissance du rock et de la fête permanente. L'humiliation dans l'abondance, la découverte qu'il ne peut n'y avoir jamais de fin.
Nous sommes nés avec la crise et l'héritage. Nous ne pouvons pas nous dissimuler. Dans "Bonjours Tristesse" l'ennui est un jeu délicat, un possible, une pause. Mais c'est notre rigueur autant que l'envie, notre alcool n'a pas le même goût, ni nos gerbes. Nous n'avons pas tous la chance de ne pas revenir entier d'Irak ou d'Afghanistan.
Nous perdons la paix. La jeunesse ne sait même pas ce que c'est, la paix. On a pas tous la chance d'être Yougoslave.
"C'est nous, on est d'aujourd'hui, si ça te défrise, dégage et va voir tes potes, les losers. Ou rejoins-nous et sois bath!" Pas loin des années 60. Skiffel.
On s'avait s'ennuyer dehors. On manquait de télévision, d'internet.
Aujourd'hui nous commencerons à manquer de guerre ou autres conneries...
C'est toujours composer. Un feu d'artifice dehors. Qui dure.
J'ai appris trop vite l'ennui de la fête.
Qu'est-ce qu'il peut bien rester quand même les manifestions de la joie sont chiantes comme le soleil?
On devrait nous interdire de rêver pour rendre le réel possible, lui redonner du vrai goût, rendre la réalité à nouveau réel.

8.25.2010

Vider la cave

Je ne sais pas comment faire suffire l'imaginaire.
Sinon je me demande quel sera le premier pays occidental à réintroduire la peine de mort.
Sinon j'essaie de passer des scènes. Tout semble devoir se composer. Les liens. Les relations. L'entier social.
Sinon boire moins. Ecouter d'autres radios. Changer de cadre. Se composer.
C'est si simple de vivre en repeat one. Et si chiant. Et si bon.
Vider la cave.

8.24.2010

Il n'y a pas une seule seconde à rater. Nous avons toujours été là. Pas de " j'aurais voulu". Nous étions là. Bien vivant. N'importe où. N'importe quand. Nous sommes l'étendue, nous sommes l'unique continent. La mort est morte. On danse un peu?

Tabacco Road - Eric Burdon and the Animals

L'urgence d'un seul et même continent

Théorie facile de l'humiliation, tractation et mur-mur,
                                 souffle-là, encore, selon les chaussées de moindre-mort.

            Me manque ce nom sur lequel tu glissais. Je remonte à flot.
J'ai la main-mise sur les traits.

           On attend des guerres qu'on aurait mérité.

                                      Mais le théâtre était trop loin poussé. Alors.
On voulait la danse. Mais plus personne n'y pense.
                        Plus personne ne vient nous la raconter, l'illusion qui gigote aujourd'hui, se fait pâle à l'orestie, l'oeil nous raconte des jarres qui glissent et toutes ces jambes technoïdes iront au naufrage des océans.


                          C'est l'âge des douceurs, quand on se laisse déjà mâcher par la terre, qu'on est moitié humus et que la nature de notre monde ne nous permet pas de finir. De finir si simplement.
                      Parce qu'entre autre, on ne sait pas finir. Parce qu'on a trop fait de commencer.

Parce qu'on est du gaspillage, gaspillage de l'arène même du souffle et de la vie,
parce que gaspiller, c'est ne pas finir, ne plus savoir achever, ne plus savoir user jusqu'au bout.
Nous produisions hier l'urgence des délires futurs.
La peste est l'usage que ce monde sait nous dire et le terreau des jardins à venir.
c'est là qu'on ira jouer quand on deviendra petit.

Le monde a une tradition à préserver, celle de l'excellence dans le mépris et de la digestion constante de l'abondance.
                           Il n'y a que le besoin qui lie les gens,
                                        la fin de la survie est la fin de l'attraction fondamentale, nécessaire, vitale,
        elle est le début de la consommation fade de l'autre, du plaisir comme manque illusoire, du manque comme manifestation mièvre de la souffrance bourgeoise,
       de l'amour traduit, prit, considéré, déglutit, digéré, assimilé, comprit et voulu comme mode.

Nous semblons à ces tables, être à l'image des feuilletons, des séries, numérisés dans la pauvreté de nos rencontres qui compense la richesse de nos avoirs.

La colère est un matin qui revient.
Et le train que je prend et l'attente que j'apprend et qu'il faut refuser parce qu'elle est l'arrêt et la castration de notre vie.
Il y a tout les matins irradiés, tous les demains de calomnies et l'infinie douceur de cette femme qui embrasse son homme, une tendresse qui n'appartient plus à aujourd'hui. Mais son regard ensuite qui se mène jusqu'à moi, c'est déjà la défaite de leur avenir.


Mais alors peut-être que le monde commence et s'arrête dans la crise et que tout le monde y est content parce que le compte y est voulu, donné, accepté.

Hot Tuna - Jorma Kaukonen - Jack Casady - I See The Light

Il n'y a pas de risques. On peut tout faire. Même disparaître.