9.25.2015

La grammaire est sexy-9/ A chacun sa place


























Détails d'une journée vers demain. 
Je chante le singulier.
Je suis parfois le pronom de ton ennui, mais toujours le complément qui précède toutes tes actions, le complément indirect de tes besoins et de tes destinations.
Les plaines,
tu les vois?
L'objet second des plaines, ses bras ouverts vers l'appel
et les trois dimensions du large, le temps qu'on conjugue pour oublier qu'il n'existe pas.
Etat second de l'objet quand je tremble loin de l'action et la chose silencieuse qui luit l'heure.
Le cas dense qui prédit ce que je te mange et t'envoie,
ce lien collé en chien des chants de la langue,
de mes langues,
de ta langue
où le bison va vers la louve, dessiner des codes à être,
à l'entente et l'écoute
et le temps de là, toujours de l'autre.
La messe morne martèle, mutile et annone, rampe et effile les sèmes qui se disent
et imitent la planche lasse et lascive des journées blanches de juillet.
Je chante le singulier où toi et moi existons, loin de la foule asexuée qui lape tous les neutres et le terne du partage.
Et si la langue était enfin laissée aux langages?




























9.15.2015

Imagier/ Sisyphe/1


































































La carte n'est pas le territoire















Les territoires, les territoires, les territoires, les territoires, les territoires,
de
l'imaginaire
de
l'économie
de
la politique, de
de
nos là
de
leurs là




et
toutes les cartes, toutes les cartes, toutes les cartes, toutes les cartes, toutes les cartes,

de facebook
des
commentaires de 
facebook
des
articles de presse
des
images d'images d'images 




des images de territoires, des cartes de territoires, des commentaires de cartes de territoires et des commentaires de territoires




et


des doigts passés sur des cartes, sur le plat des cartes, sur les plis des cartes


et

les critiques des cartes et les déconstructions de cartes et les impressions de cartes et les impressions sur des cartes



et


les opinions sur des impressions sur des cartes, et
les opinions sur des commentaires de commentaires, de commentaires de cartes de territoires imaginaires, économiques, politiques, des là et de nos là





Vos gueules.





La carte n'est pas le territoire.








Sortez voir. 




Allez vous faire voir.





Sur le territoire. 
Sur lui. Sur le territoire.
En lui.













Oh my.



































9.12.2015

Haïku d'images-59/ Oh My!







































































Vernissage de l'expo Louise 186/ Whaow!!!















C'est bien d'essayer d'éviter d'écrire à chaud, raison pour laquelle je n'ai rien écrit hier soir sur ce vernissage au 186 Avenue Louise, dont on promettait tant qu'il y eut la faune paillettée d'usage, toujours très attentive à se faire voir plus qu'à regarder.

Mais là, faut-il bien dire qu'elle avait, la meute lisse, bien raison. Pourquoi la curatrice n'a pas simplement laissé ce lieu en friche, beauté de béton, tranquille au lieu de l'engorger de vieux vides, pièces surannées ou nouveautés plates et déjà vues depuis des décennies ou des millénaires pour certaines terres cuites?

Je dois bien entendu avoir tort et n'y rien connaître puisque le beau monde de l'art d'ici y était en masse adoubant le rien, d'un étage l'autre dans le miel des belles chemises et se soutenant dans les choix boueux de la paresse exposée. Janssen préférant d'ailleurs s'y paraître plutôt que de s'ennuyer dans sa propre galerie où le pop mou peine à arrêter le public.

Au moins je me suis fait les jambes en gravissant les étages à défaut des yeux et du ventre, je ne parle même pas de la tête, jouissant tout de même du ravissement du lieu quand on lui foutait la paix.

Que notre doux occident soit à l'accumulation de la paresse, dans la vitesse de la bonde du court-terme, que la joie se décrive hors de la critique et que l'on bande de déconstruire sans même avoir appris à construire, n'impose pas nécessairement aux artistes de gloser sans fin autour d'un vide à représenter vite et pauvrement, en recyclant dans l'ennui ad nauseam une histoire de l'art bâclée.

Rien. Donc. Une vidéo de 2006 qui passerait pour brillante encore aujourd'hui. Un cactus. Et au sous-sol, peut-être, l'image de cette exposition la mieux transcrite. Des mains en plongée, cadre fixe de la chute, pétrissant une terre, creusant des yeux, malaxant un menton, reprenant et reprenant encore. Ces mains sans visage, sans idée(s), sans désir(s) obligées de s'occuper parce que telle est l'occupation que l'on s'est condamnée à porter, alors que parfois, il vaudrait mieux foutre la paix à la création.