Un geste
Il y a une
joie du monde, éthérée et solitaire, sans signe, ouverte et absorbée, un rien
qui s’ouvre par l’oeil sur une totalité sans nom et sans sens.
Mais c’est
l’essence de notre vivre ensemble qui se détermine par ce que l’on se signifie
et le médium que l’on oppose à l’autre pour se dire son langage et tenter de le
transmettre sans trop de secondes décalées.
Tout est
sous-tendu par le sème et l’émerveillement primal n’en transparaît que l’écho.
A quel degré de précision est-ce que tu me comprends?
On peut
imaginer qu’avant le verbe qui dit, il y avait le doigt qui pointe, avant la
parole, le geste, avant le mot, l’image nue.
La richesse
qui interprète est alors un vertige où l’échange rampe dans des canaux de nuit
et d’argile.
La bouche
alors cherche à cesser de creuser pour avaller un vouloir et le recracher.
Et c’est le
mot qui montre et le verbe qui agit descendant de cellule en cellule nous
ouvrir une perspective par une histoire.
La critique
est dans le mythe parce que, dans tout ce qu’elle ajoute, elle retire un même
pour s’ouvrir le monde.
Ce que mes
images présentent, c’est un nu.
Ma
photographie est un geste.
Les titres
transfèrent un manque et décuplent l’information, ils participent, dans
l’interprétation, des multiplications du vrai. Ils sont dans cette supercherie,
la critique d’un monde où le vrai n’est plus seulement un moment du faux, mais
où le vrai est devenu une possibilité réel du faux.
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