11.17.2010

pourquoi faire

Il y a des jours où l'on pensait régulièrement différemment. Et c'est pas vrai. Comme pour sauver quelque chose que l'on se dit ça. La révolte vague était un jeu à nous même, non-politisée, histoire de se justifier d'être jeune, d'en pouvoir quelque chose, d'y faire quelque chose.
Elle n'avait pas de nom, encore moins de programme. Si ce n'est l'ennui, à décorer. Et le désir.
A 16 ans on ne voulait rien quoi qu'on ait fait.
Ce n'était même pas une question de résignation. Pas vraiment. Parce que de toute manière il y avait toujours eu autre chose, nos professeurs nous l'avaient appris, alors...
Non. Les Idées s'achevaient avec le siècle, la foi était dépassée, l'art disait le vide dans sa forme. L'absurde n'était plus une théorie possible. Il était. Point barre.
Nous avons trente ans. Rien n'a réellement changé.
Une des raisons du fouilli. Parce qu'entre autre, nous courons et nous voulons, n'importe où, bientôt n'importe quoi.
Je n'ai jamais proposé qu'une chose.
Faire.
Sans destinataire, ni raison, ni axe, ni fond.
Faire juste pour être et être hors de. Reprendre en main, même de façon bancal ce que l'on n'a pas l'impression de contrôler, être notre propre temps au monde, brûler notre propre énergie dans nos propres centrales pour illuminer tant soit peu nos propres villes.
Ne serait-ce que pour être maître de notre ennui.
Une révolte profondément égoïste, miroir d'un être qu'on nous a parfaitement éduqué à être  vaguement.

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