7.25.2011

l'homme dans l'eau

Ce sont dans les moments de fatigues prenantes, physiques ou psychologiques ou un banc des deux et en forçant un peu, encore, un ou deux parties de la machine que l'on est le plus en état d'une mise au clair d'une évidence
parce que la tension qui nous castre au monde, les contraintes qu'exige la représentation , s'étiolent, se fissurent et nous projettent par flash dans le mouvant
où notre conscience cherche à se dépêtrer, mal vêtue, mal mise mais glanant subrepticement des intuitions éparses, une seule parfois comme si elle buvait la tasse.

7.24.2011

l'espace des phases ouverts

Le groupe est une métaphysique. Mais non une idée à atteindre ou à construire pour l'insérer dans une réalité.
Il est en quelque sorte nécessaire de se laisser déterminer par le groupe, quelle que soit sa taille, de se laisser prendre par le mouvant des interactions et ce, sur mais également hors des zones où il s'active.
Mais s'y déterminer ne consiste pas à s'y former, à y prendre forme. Le groupe ne me sculpte pas. Plutôt à s'y fondre, pouvoir, informe s'y mouvoir et en absorber les intentions et les contraintes. 

En tant que metteur en scène je ne peux que définir des vecteurs et tenter de les faire être dans un seul et même espace qui serait le théâtre (non pas le lieu, mais la notion floue que le terme représente). Mais les variables je ne peux que les sentir. Nous évoluons alors dans un espace de phases ouverts.
Généraliser les rapports de forces qui jouent à l'intérieur des comédiens, entre eux, de moi à eux et de moi à moi est la première possibilité et la possibilité récurrente pour garantir d'abord une unité et de tendre cette unité vers un but.

Mais ce but n'est qu'un pré-but. La première intention. La pièce écrite est une pièce idéalisée.
L'enjeu de la pièce est sa réalisation et cette fin ne dépend que du jeu entre chaque protagoniste.

Le théâtre comme notion doit être le référentiel de nos rapports et nos rapports doivent découler d'une volonté individuelle puis commune qui est déterminée par un but que personne ne connaît, parce qu'il n'existe pas encore. La possibilité de la pièce existera quand la pièce sera réalisée.
Nous devons tendre dans une direction commune, encore inconnue.
La volonté ne peut être que personnelle, intrinsèquement liée à l'individu qui a décidé de participer au projet et cette volonté sera le sens du mouvement qu'il aura choisi de suivre vers cette fin.
La longueur de chacun des pas qu'il effectuera sera proportionnelle à l'intensité de la motivation qu'il est capable de mettre dans la manifestation de sa volonté.
Et lorsqu'une donnée est négative, c'est la volonté elle-même qui est faussée.

Chaque participant est son propre vecteur, mais le metteur en scène doit être la base, les origines, l'impulsion de ses différentes déclinaisons.

Observer, se fondre, revenir, construire, retourner.

7.17.2011

le mouvant

Le travail, c'est de la matière brute que l'on affine. Chaque nouvelle étape est un retour au bloc de pierre, de marbre, au tronc, à la feuille vierge.
Le travail c'est un point que l'on étire, des points que l'on assemble puis que l'on étend.
Les indications sont un écho, elles doivent résonner lentement, s'ancrer, se faire corps progressivement.
L'espace est une durée, la durée une étendue, le déplacement une intention, le mot l'appui. Il n'y a pas d'intervalles, ni d'arrêts, le mouvement est permanent et l'expression donne le rythme.