4.22.2013

Abondance

C'est un même toujours renouvelé parce que le fond de la recette est simple et ne demande rien de plus. Ce n'est pas la fin de l'histoire, mais sa pause parce qu'elle est suffisante et qu'elle se contente d'observer son manque et l'attente de la satisfaction de ce manque.

L'économie de la qualité n'est pas a retrouvé parce qu'elle était une division, une simple inversion, mais toujours une autre satisfaction d'un autre manque.
L'économie de la quantité qui a pu jubiler dans l'abondance réelle et se reproduire par une globalisation d'un même manque pour se maintenir dans une même satisfaction toujours plus appauvrie ne peut se perdurer que dans la création continue de nouveaux désirs, toujours dans la même extension de nouveaux vides à combler, mais cette fois-ci, virtuels parce que ce qui se raréfie dans la matière semble infini dans l'immatériel.

C'est l'enjeu principal de toutes les formes du capitalisme d'aujourd'hui (spectaculaire, spectaculo-bureaucratique, bureaucratique, théologique) de rendre réel le virtuel et de multiplier les strates de la séparation.
L'échec de second life n'est que provisoire parce que la vie réelle avait encore quelque chose à nous vendre, c'est-à-dire à nous faire désirer.

La logique est une accélération sans fin de la création et de la production d'un nouveau ou pseudo-nouveau (tablette et nabilla) mais qui doit toujours pouvoir se ménager un temps de latence pour générer l'ennui et régénéré le manque. Nous ne seront bientôt plus assez nous-même, c'est-à-dire que nous ne nous suffiront plus nous-même pour suivre ce rythme et la nécessité de se dédoubler rejaillira, de nous créer un double aussi frustré et content que nous.

La logique de l'abondance matériel se mêlera à son extension, l'abondance virtuel et l'interzone dans laquelle nous nous trouvons déjà.

La vie humaine qui n'a cessé d'être séparée de la vie jusqu'à être séparé de sa propre vie continuera à glisser vers le plus flou, le plus absent. L'aliénation du travail, puis celle des loisirs, puis celle sociale par le développement des voitures, se concrétise aujourd'hui par l'enfermement volontaire et l'interaction qui ne se suffit que d'un échange par l'intermédiaire d'une machine.

La vraie vie n'est pas ailleurs, elle n'a jamais été qu'ici et maintenant.

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