2.10.2014

Le populisme est une infection/le printemps brun de l'Europe

C'est toujours une question de temps
et de nerfs.
Des statistiques que l'on combinent, des histoires qu'on arrangent, une lecture qu'on dirige, un argumentaire qui doit se tenir en trente secondes, des mots cru qu'on cuit et recuit
et, dans un lexique simple et clair, nous jouer dans le ventre, dans les nerfs, dans le sang.
Le populisme est une infection.
L'incubation est lente, souvent et ronge, en profondeur.
C'est le poids démesuré de l'interprétation, la relecture, le moiré, le vitrage, la fumée,
les plis,
les interstices,
les couches,
où tout peut être vrai,
et l'image.
La force de frappe, l'immédiat et le réactif, les affiches de l'UDC, le langage de l'UDC, la syntaxe de l'UDC.
Du FN, de la Ligue du nord, du Jobbik, d'Aube dorée,...
Et même si ces populismes peuvent s'analyser et se catégoriser de manières différentes,
la grammaire (verbale et non-verbale) est la même.

Lorsque l'histoire enseignée est pauvre et consiste à avaler des dates, lorsque l'enseignement enfonce, gave et ne structure que le crachat des informations,
sans essayer de faire naître, une analyse et une critique, même seulement d'essayer d'en dévoiler les possibles,
lorsque le marché ne peut que jouer la peur, la flexibilité, l'adaptativité, le changement permanent, la vraie insécurité,
lorsque les technologies nous rendent totalement et en permanence disponibles,
lorsque le fatigue ou la lourdeur quotidienne, la multiplication des fleuves d'informations et le lointain toujours plus loin des sources conditionnent notre approche du monde à la surface,
lorsque le temps d'attention est limité

alors, les conditions sont idéales pour l'avénement d'idéologies limitées, en noir et blanc, un espace binarisé de la pensée,
un terreau de fracture
un printemps brun.

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