2.26.2015

Nouvelle-36/ Karl Roots Rudy






Sonic Railways avait pondu son chiard dans les plaines coextensives de la nécessité et de la to do list à midi, dans le cadre concret d'une guesthouse de Chiang Mai avec Rudy Shanti routard famélique et rougeaud, i-phone, i-pad et Dreads calvitieuses, électricien à la banque nationale et vacancier roots dans les guillemets du rôle. Elle mijotait dans l'apathique de l'assistance de métier, prieuré fardée des lèvres et coupe taillée dans l'informe, la robe basse et le chemisier design light. Sonic Railways, assise à même le sol face à la poubelle dans l'entre qui séparait les compartiments du train-tram avachissait l'oeil sur le plastique en face et semblait oublier l'existence du morveux bileux qui l'ignorait dans sa poussette bas-de-gamme, un jeu électronique à la main, tâtonnant des boutons pour faire bouger un champignon, minutieusement, de rien à rien. D'un game over l'autre. Scenic Railways rentrait chez elle. Elle venait de passer sa journée à assister des cas qui aurait pu être elle s'ils avaient postulé quelques jours avant. La frontière est tenue entre le psychiatre et son patient. Une simple question de diplôme et des aléas fumistes. Scenic avait récupéré le chiard dans une crèche éclairée de l'écoute totale et mutuelle, biaisse de l'aigreur babos et hors de prix dans un quartier de l'alternative réellement vécue dans le discours. Elle manoeuvrait l'ostantatoire de la lutte en râclant ses fesses sur la parfaite constitution des trains omnibus.

Rudy Shanti morclait une mise au sol défectueuse. Le temps passait moralement. Le courant alternatif était sa cause. Le restaurant de la banque, sa manière de suturer les classes dans le panorama de sa touffe, un partage chaviré des costumes de séance, l'uniformisation de l'espace dans sa division par regroupement. Rudy s'asseyait toujours aux pontes. Et finissait toujours par parler football avec eux. Il aimait profondément Sonic. La migration des 16 ans et du réalisme baroque les iradiait de joie et les liait au cosmos du spectacle. Depuis qu'ils votaient PTR, ils étaient enfin devenu propriétaire d'une minuscule maison en périphérie. Le chiard était leur joie et leur réussite. Il n'en faisait pas grand chose, le laissait, la semaine à la crèche et le week-end chez les grands-parents sauf quand ils invitaient des amis. Ils le laissaient alors baver et chier d'aise.


Leur vie est une basse grasse, affalée et une imitation claustro d'une paix de nerf, un cloître de pierres rêches et amoureuses des priapes mouillés, dissimulés dans les caches silencieuses des chênes massifs et clos. Leur vie est un cul parfaitement curé, une cuisse épilée sur un mollet velu. Le petit, ils l'ont appelé Karl Roots Rudy. Ils salent leur aigreur de Riddim et rêvent de castration gigantesque, ils sont le cool du cool, ils auront un chien et des tissus chères qu'ils laisseront pourrir d'un moisi doux et juste. J'aime totalement Sonic Railways. Je me regrette en Rudy Shanti. Le train freine. Karl Roots dit gnagnagna et sa mère lui répond shhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh.













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