2.28.2017

Ecriture/ Pourquoi tant de mots, Mathias?






Dans un texte en cours, après des kilomètres de mots, j'écrivais "pourquoi faut-il tant de mots pour exprimer une idée clair?".

Le protagoniste répondait à un juge d'instruction dans une affaire de meurtre par amour.

Lorsqu'on me pose une question, étudiant, professeur, patron, ami, amour, j'ai dans ma tête, nourri dans la marche, toujours une réponse clair, évidente, simple. Quelques mots. Une ou deux phrases.

Dans ma tête, au cours de ces marches, je pars du principe, qu'en face de moi, la personne sera apte à comprendre. Facilement. Directement.

Je pense qu'elle sait, qu'elle me connaît, qu'elle a pris le temps de me connaître, qu'elle est curieuse et impliquée, qu'elle a une éducation, philosophique, sociologique, amoureuse et politique, qu'elle a de l'empathie, de la sympathie, une capacité, c'est-à-dire, un temps d'écoute, un désir d'écoute, une volonté et une tendresse d'écoute.

Dans ma tête, ces présupposés sont évidents.

Dans le dialogue réel, les premières phrases hésitent. Elles ont juste besoin de tous les critères pré-dits et d'un peu de temps.

Dans la réalité, la simplicité s'arrête.

Mon évidence est grise et essaie de transmettre le gris en mots simples.

En face, en général, dans la nécessité sociale d'interagir entre nous, étudiants, professeurs, patrons, amis, amours,
dans la nécessité de l'autre de résoudre les problème et/ou de se résoudre dans les problèmes,
la simplicité doit être noire ou blanche.

Alors, je m'embrouille. Je rajoute des mots qui n'ont pas le temps d'aller à terme. Et qui, coupés dans le dialogue, demandent un autre noir, un autre blanc,
qui deviennent pour moi, un autre gris.

 La clarté présuppose une éducation. Un savoir. Elle présuppose un temps et un rythme doux. Elle présuppose une empathie, alors une attention.


Je ne peux pas écrire "je t'ai tué parce que je t'aime" qui serait la longueur idéal de mon roman, parce qu'il n'y a rien, dans le groupe social, qui me le permette.











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