5.30.2011

sur l'éternité

L'éternité semble violente mais il n'en est rien, de même le vide ou le néant qui n'en est pas vraiment un.
C'est la paix, la vraie paix, la fin des souffrances, des peines, des désirs, de l'ennui, de la peur, la fin absolue de tout.

Les paradis des religions sont encore emplis du coeur-même de nos vicissitudes, des conditions de nos terreurs. Ils gogent de l'autre, ils gogent de nous, plein de pommes d'or, de fleuves de lait, plein de nourriture, encore, de vierges, alors de queues turgescentes, de jour contre la nuit, ivres des imageries terrestres, du continuum matériel...
Je n'ai rien contre, au contraire, j'adore nos mouroirs, les genèses de nos crises. Mais je les laisse à la vie, au monde.
De même les mythes du retour, la réincarnation, ne nous retournent que sur nos considérations, nos imageries, nos cauchemars et oui, nos rêves aussi. Et alors?
Alors que la mort, enfin sans dieu(x), délivrée de l'après, de l'ailleurs ne nous ramène qu'à rien, qu'à la plénitude, à l'étendue calme.

Quant au corps s'il on veut encore penser à lui, il peut toujours s'achever en lenteur et en nourriture, jeu de mouches, terreau des vers qui ne deviendront, ne seront que d'autres nourritures, qui seront d'autres nourritures, ad lib. Notre corps pourrissant sera la condition de la vie à venir, une autre éternité mais mouvante celle-là.

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