9.01.2011

L'éternité, l'alternative et les squats genevois/1

Escale en pays trop connu. Qu'a-t-on envie d'y faire? Et quel soleil par contre... A l'inverse.
Je longe l'Usine, ce qui redeviendra le Rhône, l'apex du Léman, la Jonction puis je reviens.
La décharne qu'est devenu Artamis.
Oui. Qu'y faire? Qu'y faire à part retourner pas à pas sur d'ancien lieu, pélerinage vers jeunesse sous couvert de s'en défaire.
Cette démarche quasi religieuse est apologie de l'ennui de vivre, l'effet néfaste de l'éternité cherchée dans la pierre, dans les bitumes et ce retour en arrière en fait comme une éternité abolie.
Le Mamco ouvre à midi. Quelle alternative dans une culture qui ne se réveille pas le matin, lorsque c'est dur et que vaporeux nous sommes justement poreux et sans entrave, prêts à prendre comme me disait une amie à Berlin et les films à absorber sans défense les yeux en décollage.
J'enlève ma cravate, déboutonne ma chemise, oui je viendrai alors plus tard, donc oui je ne viendrai évidemment pas. Je laisse faire le soleil sur cette terrasse, encore 6 heures allusives, prisonnières au risque des abus d'envie dans Paresse et Complaisance.
Je n'ai étrangement appelé personne alors que j'avais bien entendu besoin de voir tout le monde.
Je me lève, je traverse la plaine, les cages du cirque, je remonte les Philosophes. La façade refaite a perdu sa corne, sur la porte de la Cave 12 un digicode, sur la porte du Bistrok la plaque du docteur Schlaudorff, chirurgien plastique, reconstruction et esthétique.
Je recule. Oui. Tout est reconstruit, un léchage esthétique et fonctionnel, une couche de vernis, un lissé plastique. Tout colle. Tout est logique et achevé.
Place de Jargonnant, j'ai évité la vieille ville et la parade de la protestance upper classe, je longe le jardin anglais, traverse le pont où l'on a tracé sauvage une piste cyclable.
Paquis putes déglinguée sous un soleil de tanne et remontée vers les grottes où j'avais déjà vécu la fin de la Sibérie et le reste. Un long temps amorphe et sans réaction devant la porte décapée au clous luisants du 10 bis.
Que reste-t-il à moi, là, de tout ça, s'il n'y a pas de destination? Un enchevêtrement de situations.
Je rentre dans Bruxelles où tout est si simple et officiel, naturel quelque soit le théâtre que l'on se donne.
Non je ne suis pas si libertaire ou si libéral que ça. Je crois aux contraintes et aux salauds nécessaires.
Pour devoir réagir. Je ne crois pas que la maison de repos soit un paradis ni même une simple éventualité à prendre comme dans le "Procès-verbal".
Quelle est l'alternative ici?
Je la préfère, même débile ou naïve comme elle a su l'être quand j'ai aimé la mépriser.


 

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