1.14.2012

Sur le théâtre/5 La matière martelée

Nous construisons méthodiquement un habitus.
Le texte a été pris comme il est. Une partition. Décortiquée et lue et comprise d'une certaine manière pour être rendue.
Les ponctuations déplacées parfois. Et tout ce qui pouvait rappeler une poétique, telle qu'enseignée à scander, détruite, tamisée, neutralisée, quotidiannisée.
Il n'était pas question de chercher un historique aux figures représentées par les comédiens, ni une psychologie.
Il n'y a pas d'âme dans notre théâtre en amont du travail mais bien une matière martelée et réjouie, lentement décantée.
C'est la matière mâchée qui induit l'âme la plus incarnée.
Et revenir alors, encore et encore, inscrire une gestuelle à une voix, mais une gestuelle qui n'a pas à être décrite et appliquée, mais qui sourde sous le mot, qui devient une normale.
La justesse advient lorsque on oublie.
Lorsqu'enfin, on cesse de penser, on s'absente de réfléchir.
Et l'âme par la matière se manifeste comme une hypnose.

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