2.04.2012

Sur Twombly et l'exposition photo-graphique au Bozar

L'intérêt de parler d'un artiste que l'on ne connaît pas ou peu, c'est le pucelage que l'on porte et la naïveté d'une critique qui pourrait ressembler à une fraîcheur.
Avant d'entrer en photo-graphie, j'ai remangé de sa peinture, vite oui, toujours trop vite, oui. Mais attentif.

De certaines photo-graphies produites et présentées qui ne portent et n'apportent rien qu'un flou laxiste et quasi touristique, une nonchalance vacante, une indifférence sérielle, voire une latence enfantine, je ne parlerai pas ou simplement dans l'incompréhension du choix de leur présence sur les murs des Bozar,
photo-graphies tardives, finales, vieillissantes, d'un oeil vacillant et déjà retourné vers d'autres moments de lui-même. C'est un retour ces photos-là, pas un travail.

C'est une ligne Twombly, à priori. Une trace, oui, mais un contenant, un entoure, l'avant-explication ou plutôt l'absence d'explication, l'impossibilité du sens et la question de cette impossibilité. La vacuité d'un fond que l'on atteindra pas, les éléments d'une pensée qui sont une distance à cette pensée et au-delà de Wittgenstein, l'impossibilité même de se forger une image.
Nous ne sommes ni dans la réalité, ni de le réel, ni dans les possibles et en même temps, nous sommes dans le creuset de ce réel, quasi absent, tragiquement intouchable.
Et c'est là que le flou de certaines photo-graphies prennent une ampleur particulière et explicitent une peinture,
là où il n'y a plus d'intérêt à voir les lignes des Untitled de 1970-71, mais bien la coulée, le frottement, l'étirement qui s'étirent de ces lignes, le flou qui est le réel exprimé de ces toiles.
Ce flou qui est pour moi, l'axe déterminant du "dire" de Twombly on l'entend dans les photo-graphies "Lemon" de 2008 et "Flowers" de 2005 qui sont l'écho direct et la ligne de lecture de toiles comme les Untitled de 1985.
Si la ligne est connue, la trace, la tache appliquée, ce qu'il faut sentir et assimiler, c'est bien le flou, le détour,
non le trait mais la traînée
et l'image timide, haletante, gamine
la possibilité de l'impossible
et au-delà, non pas la mise à jour du mensonge, mais l'impossible du mensonge.
Twombly ne parle pas de vérité, ni ne la cherche. Il nous dit que l'on ne peut pas dire, pire, que l'on ne peut rien dire.

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