7.02.2014

La poésie est un langage clair/1

Je reste au-delà du silence
la mort entière est en errance
La place est prise, le sourcil épilé
même la mort s'ennuie à ses côtés


Je trace encore et sans remord
les rues, les shops qui suent sans corps à corps
aminci, affaibli et sans souci
la bise cohorte quand j'étais tout petit


La masse en crise les catins assourdies
le flot furieux, affamé à midi
c'est végétal, immense et animal
la peur heureuse mue au nembutal


Les queues, le quai, le train divise la foule dense
les culs sanglots ne me mènent plus en transe
je brève Brecht, il reste Amalthée
le pis des chèvres sublimes nous ont allaités


Le micro tonne encore, je reste un porc
sur les sillons lents je fais des bords
le lac rumine les rime en -i-
mais la seule qui traîne, c'est toujours la nuit


Les monèmes du monde, c'est la gonade qui luit
la mire, le sel, attention, c'est minuit
femmes fécondes, tu danses et baises anal
rien n'est sale, mais c'est la fin du bal


Mais c'est rien, c'est le reste, tout va bien
en-dehors, la graine, peu importe le pain
C'est rien, voilà, à prendre
ou rien, tout simple, tout tendre


Si tu m'aimes dis-moi les mots ternes
les paradis mornes et les chats en berne
je vis la joie de toi au jour le jour
quoi que tu sois tu es mon souterrain séjour.

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