10.22.2016

C'était pas mieux avant, parce qu'aujourd'hui c'est toujours le même hier.












Dans une société sans syntagme, les paradigmes sont devenus inutiles.


Le plat du flux a intégré le subjonctif dans l'indicatif. Le vrai de la pensée est devenu le même que le faux de mon sentiment. Le faux de ma pensée mentante est le vrai de l'émotion que tu ne vis pas comme moi.
Le "peut-être" est un "déjà" autant que le "jamais" est ton "pas encore".
Le temps aboli d'un passé de la mémoire froide des mémoriales ou d'un oubli godardien, un futur éternellement présent, à acquérir comme un "déjà-là", un conditionnel du présent de la frustration, un conditionnel passé du présent de la frustration,
sont l'image d'un vrai insisté sur un faux accepté comme vrai.
Dans l'individualisme banal, le "je" sujet est compris que n'importe quel objet, n'importe quel objet devient mon sujet lu à l'aulne de ma priorité.
Ma propriété précaire est autant la mienne que le tienne. Elle est d'abord celle de qui dit, elle sera celle de l'autre.
L'objet indirecte est l'éloigné du coeur du "là", il est l'absent qui, potentiellement, peut exister comme "là" et comme sujet.

Dans cette société au syntagme neutralisé, le paradigme n'a aucun intérêt.


Trois personnes marchent dans la rue. Un manteau long. une coupe courte. Une jupe de créateur. Je change la coupe courte en coupe longue. Je change le manteau long en manteau court. Je change la jupe de créateur en jupe Zara.
Je pose un des deux hommes, assis dans la rue. Je pose la fille en tailleur serré.
Je pose les trois dans le duty free de l'aéroport de Zaventem ou de Laxx.
Je pose ma rue dans cette rue.

Dans le monde du pourcentage et de la statistique. Dans le monde de bit. Dans le monde là, vous êtes interchangeable. Parfaitement. Totalement. Humainement.


Dans une société sans syntagme, les paradigmes sont devenus inopérants.


















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