4.30.2012

La Bilariose pour les enfants/ Ch.14

Vivre c'est une affaire bizarre. On sait pas vraiment pourquoi on fait des efforts, puisque tout ce qu'on sait c'est que demain ce sera comme hier.
Mais personne n'a envie de mourir. Pire, les gens comme moi ils n'arrêtent pas d'essayer de se reproduire, allez comprendre...
On se suicide pas des masses chez les pauvres, faut pas croire. Pour se tuer il faut avoir le temps de penser, de se faire toute sorte d'idée. C'est un luxe le suicide, c'est réservé à ceux qui ont pas à courir après les traites, pour remplir le frigo. Si on se tue beaucoup par chez nous, je parle dans l'occidental en général, c'est parce qu'on passe moins de temps à essayer de survivre.
On lit des bouquins. Quelle drôle d'idée. On cogite dans des fauteuils puis on se trouve un pont.
Moi-même, il a fallu l'assurance-invalidité pour que je commence à me demander ce que je foutais là. Après j'ai découvert le Jumilla au litre et j'ai rencontré Greta.
Depuis j'ai plus à me plaindre.
Mais là, ce soir, elle me manque un peu Greta.
J'aimerai bien hésiter à l'appeler mais j'ai plus un raque sur mon portable et si elle le fait pas c'est que c'est probablement pareil pour elle.
Ou alors elle est en train de se faire fourrer par Johnny, ce qui lui met la tête ailleurs.

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