12.29.2011

Derrière Lost, le virtuel et le monde déplacé

Depuis l'ouverture des flux et la dissémination des bits, nous avons déplacé le monde.

Le développement et la multiplication des moyens de transports avaient permis de condenser la distance en accélérant le temps, mais n'avaient fondamentalement rien changé à notre servage aux conditions et lois de l'espace-temps.

Le determinum commercial a agi comme une faille dans laquelle pénétra et se répandit le virtuel qui réussit à évoluer de telle manière qu'il devint une nouvelle condition, un nouvel état si puissant qu'il a pu se définir pour lui-même un espace et un temps propre.

Les données naissent puis errent sans qu'il soit possible à l'heure actuelle d'en définir, ni même d'en imaginer le terme. Le virtuel dans l'état actuel des choses est immortel.

Son espace s'est auto-déterminé comme monde à part entière,
avec sa biologie et son écologie, ses géographies, sa proto-histoire, ses gouvernements, ses zones de non-droit, ses religions, ses empires, sa sociologie et ses langues en mutation permanente, en déplacement permanent.

Et notre quotidien dans son va-et-vient virtuel-réel s'est établit de facto en ubiquité. Nous pouvons être là et là et là en même temps.

Il est peut-être aujourd'hui impossible de réaliser parfaitement, de concevoir ce que cela représente concrètement. Mais des limites acceptées et résignées de la physique sont d'ors et déjà devenues obsolètes.

L'ordre est renversé. L'homme est en marche pour défaire l'univers. Et, tel un dieu, le refaire, non pas à son image, mais à celle de ses frustrations.

Nous vivons la seconde étape d'un espace quantique à notre échelle.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire