Rien n’est neutre, encore moins l’image. C’est la genèse d’une réflexion qui se digère déjà
parce que l’image qui est notre maison-mère semble maintenant s’achever sans se ternir
comme si elle était fatiguée d’avoir à se représenter et se mouvoir de nous à nous dans
un miroir qui ne sait plus quel même montrer. Dans le spectacle quotidien que nous
sommes, les cernes manquent de fard et le lisse que nous nous devons de présenter
s’ennuie au monde.
Mais c’est la vérité qui ne peut plus se réveiller sans parure.
Les images qui fondent, génèrent et justifient la marchandise que nous devenons ont
annihilé toute possibilité de critique parce que le seul moyen de se survivre est de
s’interpréter et de construire la mythologie qui nous sauvera de notre médiocrité. Le
réel qui pleure joue en écho dans le virtuel qui nous rassure, c’est la cage adorée et
multipliée, le confort d’un faux qui n’a plus de moment du vrai.
Nous ne sommes plus propriétaire de nous-même. Dans l’image recyclée, lue et relue,
prise et reprise, nous avons disparu. Nous sommes le béton fleuri d’un printemps sans
goût.
La seule réalité de mon travail photographique est ce que je suis à vous.
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