6.14.2011

La distance

La distance rend les choses claires, le temps limité, évidentes.
On dépasse le choix, les calculs du choix.
On sort des vaticinations.
On connaît tous les groupes, les bandes, les rencontres qui nous arrêtent, les discussions que l'on prend et dont on se fout, mais pour nourrir le temps ou essayer de se sentir seul en commun comme deux vieux dans un cani qui boivent sans rien se dire.
Ces espaces effroyables de l'ennui où l'on s'oblige à s'intéresser, à écouter, à participer à des choses, des moments, des conversations ineptes ou fades ou vides ou celles si répandues qui reviennent si souvent.

Il y a toujours la déception, un goût triste de ne pas voir, de ne pas avoir eu le temps d'entendre, de sentir certaines personnes nécessaires parce que le temps était trop court et que l'on ne voulait pas faire de l'amitié un agenda d'hommes d'affaire mais simplement pouvoir avec certains étaler le temps.
Oui, une odeur qui manque, des conversations avortées depuis des années. Oui, c'est chiant et ça pèse au ventre.

Mais l'évidence est si belle quand le temps est si court d'entendre des voix qui doivent résonner et des histoires communes qui deviennent de l'Histoire, la nôtre.
Oui. Pas de choix, parce qu'avec la distance il n'y a pas le choix, qu'avec l'urgence il n'y a pas de choix.

Après il y a des envies, des désirs qu'on ne comble pas, des arrivées que l'on tait, des rues qu'on évite pour éviter de se faire dire
"va te faire enculer"
Et quand on nous le dit, ben voilà.

L'amitié comme l'amour sont des pensées constantes qui essayent parfois de se manifester, de se créer corps.

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