6.18.2011

Tu as de la chance

"Tu as de la chance" 
quelle phrase inepte, subissante, quelle phrase si pauvre, quelle vie en attente...


Il n'y a jamais eu une seule seconde de chance dans ma vie, rien qui dépendrait d'un Fatum quelconque, encore moins d'un dieu, plus quelconque encore.

"Quand tu veux tu peux"

quelle marque de volonté mince et terne qui dans sa sémantique alignent entre le vouloir et l'action tant d'étapes incertaines, vaseuses, miel indécis, soudure hésitante, tremblotante avec cette part de soi qui toujours cherchera à nous faire éviter la vie.

Quand tu veux tu fais.

Chaque mouvement comme terreau de toutes ses conséquences, dramatique jouissive de l'effet qui seront tant de nouvelles causes d'une vie en devenir. Peu importe que l'on agisse à gauche et que les portes s'ouvrent à droite, tant qu'il y a des portes.

Nous sommes cette urgence d'une physique, d'une chimie qui nous constitue et qui est la totalité des coups dont nous caressons le monde.

Combien d'atomes échangés dans une poignée de main, dans un baiser, combien d'électrons dans tous les frôlements des rues, combien de particules partagées même sans contact?

Le Faire déplace l'univers.

Quel dieu alors plus puissant que mes paupières s'ouvrant au réveil?


Et si je fais le bien c'est sans retour attendu, ni là, maintenant, ni dans quelque paradis ou vie ultérieure, ce bien donné me détermine un état et une conscience qui me construit immédiatement en joie et en puissance. Et les réactions qui s'ensuivront.


Agissant je suis l'éternité des possibles, la résurrection permanente de la vie.

 

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