11.07.2011

Abolissons la dette de la Grèce/1

On ne va pas revenir sur ce qu'on leur doit.
Ou peut-être peu.
Une histoire.
Où pour prendre la mer, on a dû passer par Milet et lire les étoiles, entre autres, ne pas se perdre
et moins couler,
on invente de rien une science, on trace des cartes d'Anaximandre à Sophocle, les étendues à survivre et les territoires de la psyché,
les parhélies de la mer Noire d'Anaxagore et les choix perdus d'Oedipe.
Et dans cette force qui contemple et caresse, conquiert et y meurt l'eau qui l'entoure, on y invente un dieu qui la sublime et n'en est pas un, juste homme et c'est Ulysse qui rentre chez lui.
Nous tremblons des fuites et des sols qui s'effacent, nous cherchons Parménide, à le croire, nous voyons d'Héraclite un mouvement qui nous terrifie et nous excite.
Et malgré la pauvreté des textes, c'est Démocrite que l'on raillait et qu'on l'on s'est absenté de traduire pour sublimer ce qui sera le fondement et la soudure de la chrétienté en occident, Platon, Plotin, qui nous a ouvert l'Espace, infime et sans limite.
Sans certitude. Hypothèse. Un terme de plus qui n'a qu'une source.
On marche pour s'entendre et se comprendre, on se parle des langues qu'on affine comme une fonction à vivre et à dépasser ce vivre,
Hérodote, Sapho
on crée l'origine, on s'apaise en s'unifiant, on justifie tous les meurtres, toutes les morts,
on interpelle la condition,
Hésiode.
On découvre le rire dans les pires temps, comme une respiration, une cachette, une soupape,
Aristophane.
On reprend au tyran la subtilité, les feintes, les menteries, les jeux de droit, on jongle avec le peuple, on le replace dans les enjeux,
Solon.


Pour en revenir à un certain délire qui voudrait sans histoire et sans mémoire abolir et avilir un peuple pour des attitudes tant sues, tant connues et même voulue depuis des décennies,
pour des questions sombres de milliards et de matière

il s'agirait de se rappeler que nous ne serions rien,
rien
et rien
sans les Grecs.
Que l'Europe EST grec,
qu'ils ont amené la lumière et le doute
Et qu'ils sont le début et la fin de notre Histoire.

Abolissons la dettes de la Grèce et donnons-leur 100 milliards d'euro en remerciement pour qu'ils se détendent quelques années à nos frais.

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