5.20.2012

Sur "Shame" de Steve Mc Queen/3 ou Nouvelle 20/ La grotte de Lascaut

La vérité n'est qu'une donnée partielle.
Je peux tout jeter.
Je peux laisser entendre.

On prend les limites de la ville.
On prend la vue.
On entame les perspectives.
On décide de s'entamer. On commence à réaliser. On commence à prendre le risque de perdre.
On entame et on entre dans le temps. On conditionne les rencontres. On spatialise le désir.
On est réellement là. On a réellement abandonné l'idée et l'image. On a réellement décidé.
On a fait ce qu'on attendait de nous. On a matérialisé.
On a volontairement quitté la perfection.

L'âge adulte ne commence pas à une date donnée. L'âge adulte est l'adultère de l'enfance, une terminaison, l'entrée dans le goût, la fiente du rêve et l'adorable totalité bandante du monde.

La jouissance virtuelle que nous offre toute l'absence côtée en bourse de facebook est un déréglement volontaire, une acuité tendre et violemment bicéphale à vouloir et à nier le monde.
Un caprice à 30 milliards, un caprice jubilatoire et vital pour un monde trop confortable à priori, affreux réellement, auquel quelque centaines de millions d'individus n'étaient pas préparés.

Parce qu'impréparable.

Asseyez-vous un moment au bord du lit. Nourrissons-nous sans image. Les yeux crevés. Laisse les rideaux tirés, non, laisse-les ouverts sur le périphérique et les pendulaires. Nous sommes terrorisés par ce qui devient réel.
Lascaut est la plus effroyable découverte de l'humanité. La seule chose qui peut contenir le monde.

Une grotte. Et un écran.


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