11.29.2011

la bilariose pour les enfants/4


Chapitre 4





Johnny, je sais qu'il aime bien voir se lever le soleil mais qu'il arrive jamais à se réveiller à part dès fois en hiver et encore. Maintenant ça va un peu mieux parce qu'il est devenu insomniaque mais pas toute les nuits. Johnny il est comme ça, inconstant, c'est pour ça que j'arrive pas toujours à le chopper. Il a les habitudes des lieux mais pas des heures, parfois même pas des jours. Il a pas de montre, ça lui fait le poignet tout bronzé, c'est pas comme les épaules parce qu'il met des marcels, on dirait une gonzesse qui ose pas faire topless. Comme moi. Mais j'ai mes raisons, pas comme ces tas d'os qui ont des nichons comme dans les magazines, c'est-à-dire de différentes tailles mais qui plaisent. Johnny, sur son natel, il a mis une heure, faut faire sept heure de moins et douze minutes de plus et la date, j'arrive même pas à compter, mais plutôt quelques mois avant. Ou après, mais là, ça fait vraiment tirer par les cheveux, surtout que l'année, c'est celle d'avant. Je le sais parce qu'une fois qu'il était au toilette, j'ai fais comme si j'avais pas vue que la place était prise, pis j'ai fouillé un peu dans ce qui traînait. Pis j'ai fais comme si j'avais remarqué que la place était prise et je me suis barrée. Johnny, il a dit un jour à quelqu'un qu'il semblait connaître que c'était sa machine à remonter le temps. C'est Greta qui m'a racontée, parce qu'elle était assise pas loin et qu'elle avait pas encore trop bu.

11.23.2011

la bilariose pour les enfants/3

Chapitre 3
Quand je m'emmerde vraiment, je prend ma vieille gourde isostar, du temps où je faisais encore du vélo et je m'en vais faire le tour des églises de la région. En général, je fais gaffe que personne ne me voit, mais dès fois je m'en tartine la crampe, comme l'autre jour où deux Marie-couche-toi-pas m'ont choppée alors que je remplissais tranquillement popol, le petit nom de ma gourde, au bénitier de la chapelle de Finhaut. Elles se sont senties toutes curieuses, pensant qu'elles avaient à faire avec une espèce de missionnaire, alors que moi, à part la position et encore, je m'en tarte le cul des missionnaires, puis carrément blanche comme de la jute de syndic quand je leur ai expliqué que je transportais cette flotte à la grande mosquée de genève, là où on se rince les pieds, histoire de faire un échange de culture, une rencontre des religions. C'est ma façon de montrer que la flotte c'est comme dieu, y a peut-être plusieurs mer, mais c'est toujours là-même. Elles ont rien compris et j'ai du filer assez rapidement vers la gare, ma gourde à moitié pleine, en les entendant encore me menacer des flammes de l'enfer dans leur abominable accent de gouâtreuses. M'en fous des flammes de l'enfer, de toute façon Maurice il est pompier, vu qu'il est obligé sinon il doit payer la taxe. Enfin, personnellement je pense qu'il aime bien ça, parce que, qu'est-ce qu'on picole à la caserne. J'y ai accompagné Maurice une fois et pour tout dire c'est une chance qu'il n'y ait pas eu d'incendie ce soir-là. En règle général, c'est toujours une chance qu'il n'y ait pas d'incendie les jours où les pompiers s'entraînent. En parlant de chance, je suis bien contente d'être née à La Conversion plutôt qu'à Vich, parce qu'à Vich, les filles elles ont pas le droit de faire les pompiers mais elles sont obligées de payer la taxe qui est plus chère qu'à Gland.

11.17.2011

Nouvelle/6 : Premier matin calme


Quelques heures auparavant. 3h du matin. Sortir de l'usine, rentrer chez soi. Un temps, juste un temps. A vie? Pas fou. Les chaînes, de la plonge aux récoltes, de l'usine au service et ainsi de suite.
Rentrer chez soi.
Qui donne le temps de faire quoi?
Rien à faire. Pour personne. Des bandes. des gens forcés de s'apprécier. Tenir ensemble, se faire aller. Des groupes. Les jeunesses. Des clubs de foot. Des tables rondes et des carrées. Des cantines. Des dimanches.
Se lever. Une fois ou l'autre sortir du lit et se lever. Après être rester coucher se lever et sortir. Déjà de la chambre. Un lit. Personne d'autre que soi. Pas toujours, des fois des accompagnants, des accompagnantes, des jours sans. Aujourd'hui par exemple. Du soleil. Par la fenêtre comme une tombée. En ouvrant les yeux, se dire avoir un chez soi ou plutôt un toit. Se dire, être vivant, personne à côté, pas aujourd'hui.
Fin d'usine insomniaque, fin de semaine. Jour de pause, jour de liesse. La neige recouvre le torrent. Il n'y a plus rien à faire. Prévenir les survivants. Ecrire enfin ce livre. Le guide des survivants.
Première chose. Pour survivre, ne pas essayer de modifier son environnement mais s'y adapter.
Toute l'Histoire est une erreur.
Ceux qui suivent le chemin des civilisations industrielle sont sur le déclin.
Oui l'erreur est humaine. Dans tout son sens.
Il faudrait tout arrêter.
Matin calme. La brume se dissipe. Un moment sur le lac. C'est l'hiver qui s'en vient.

11.13.2011

Nu

C'est pas facile à comprendre. C'est comme ces cris d'oiseaux, là. Dehors. Vers l'arbre. Puis sur le champs, avec le brouillard qui fait qu'on voit rien.
J'avais 14 ans, plus ou moins, même avant, déjà, rien n'est précis, les choses se construisent, on ne peut rien isoler comme ça, il n'y a pas de date limite.
C'était tout vouloir, manger la gloire, prendre l'entier, être le meilleur, devenir le plus grand écrivain, avant tout le plus grand poète, puis le plus grand n'importe quoi,
l'invention du VollKunst,
l'Art Total,
être une conscience vivante et conséquente de tous les outils de l'art.
Et être un tout.
Stirner l'apprenait, "L'Unique et sa propriété" et Nietzsche et les Beat, une individualité qui se devait de se faire progressivement et ne rien laisser, ni abandonner, ou laisser ce qui appartenait déjà à d'autres, se faire en fonction, contre
envers et contre tout.
Se faire entre, tanner dans les interstices,
glaner dans les gênes, se défaire, usurper ce que l'on pouvait et lâcher les chiens,
être une guerre douce,
laisser les autres crever, ceux qui ne savaient pas,
laisser les autres se faire récupérer, s'abandonner, glisser, s'enbourgeoiser,
faire tout ce qu'il fallait pour être une merde ou rien, simplement.
Etre l'inverse, réagir. Ne rien dessouder, être un soi, fière et différent.

Puis comprendre l'Ubris, et l'Ego, et le ridicule de cet Ego. Sentir le jeu qu'on nous imposait, la nécessité pour la société d'avoir ses icônes successives, ses référents, ses récupérés,
l'architecture des Je,
leurs fondamentales fonctions pour une suite éternelle,

Tous ceux que j'adulais l'était, adulé, dans des soirées classieuses et rances,

Debord.

Il fallait être invisible.
Il fallait disparaître.

Il fallait créer sans rien montrer. Sans se montrer.
Il fallait faire sans être,
sans paraître.


Alors j'ai bossé à l'usine, dans les bars, les restaurants, comme pécheur, déménageur,

j'ai achevé toute considération sociale pour travailler dans la nuit.

Aujourd'hui, je reprends ce que je dois à la lumière pour pouvoir m'y flinguer.

Quoi que vous fassiez, ne le faîtes pour personne.
Ne le faîtes pour rien.
Même pas pour vous.

Faîtes.


Et Faîtes-le nu.

11.09.2011

l'idéal socialiste et le cinéma occidental





















Interchangeable, une étendue sans facette alors qu'on désirerait un oedème,
le cinéma français sublimant l'idéal socialiste sublimé par hollywood.
On se désagrège comme Opalka dans des sérigraphies du désir qui jubile le même et nous l'exige, nous le rappelle en mouillant des mêmes cons sur des faces qu'on bande,
ad VITam aeternam.
Il y avait cette femme dans ce film, couchée, puis cet homme après un plan de coupe
et son visage à lui était son visage à elle,
neutralisé dans l'envie du spectateur d'être eux pour pouvoir se haïr et se sortir de soi en zappant.
Nous inversons l'image, la figure au vent et le point tendu vers l'avenir glorieux,
nous sommes apostrophés et éclatés dans nos désarrois, nous avons la gloire déprimée, nous nous devons d'être splendidement abattu ou alors nous sommes calcifiés dans nos assurances, nous sourions, annonant des dialectiques implacables,
experts en tout,

mais avant toute chose, nous sommes comme dans tout fascisme respectable, parfaitement interchangeables.











































11.08.2011

Nouvelle/5 : Parkings lents

Grèbe de vent, une attention à une table, 6 corbeaux couchés au sol que personne ne doit approcher.
Des parkings lents, du mascarpone et deux flaques de vieilles eaux, un incendie sur deux collines de cèdres surplombant une rigole d'abattoire à 09h19.
il y a d'imperceptibles flammèches de vie dans la dernière part quand werner quitta Munich et maurice chercha le sommet.
Laisser l'argent à côté du verre qu'on viendra finir hier.
Garder des rènes et glacer les diférences pour que sous la roche les pierres se tiennent chaud.
Chercher un lac qu'on mènera à la brume pour n'y rien voir comme quand on fume trop dans une pièce avant de finir les fenêtres.
Acheter des bananes pour le transit, puis des endives rouges, du produit pour la vaisselle et le regard d'une vieille femme parce qu'elle était jeune en même temps que moi.
Juste assez d'envie pour se dire que sans hier, je ne mourrai pas aujourd'hui.

11.07.2011

Abolissons la dette de la Grèce/1

On ne va pas revenir sur ce qu'on leur doit.
Ou peut-être peu.
Une histoire.
Où pour prendre la mer, on a dû passer par Milet et lire les étoiles, entre autres, ne pas se perdre
et moins couler,
on invente de rien une science, on trace des cartes d'Anaximandre à Sophocle, les étendues à survivre et les territoires de la psyché,
les parhélies de la mer Noire d'Anaxagore et les choix perdus d'Oedipe.
Et dans cette force qui contemple et caresse, conquiert et y meurt l'eau qui l'entoure, on y invente un dieu qui la sublime et n'en est pas un, juste homme et c'est Ulysse qui rentre chez lui.
Nous tremblons des fuites et des sols qui s'effacent, nous cherchons Parménide, à le croire, nous voyons d'Héraclite un mouvement qui nous terrifie et nous excite.
Et malgré la pauvreté des textes, c'est Démocrite que l'on raillait et qu'on l'on s'est absenté de traduire pour sublimer ce qui sera le fondement et la soudure de la chrétienté en occident, Platon, Plotin, qui nous a ouvert l'Espace, infime et sans limite.
Sans certitude. Hypothèse. Un terme de plus qui n'a qu'une source.
On marche pour s'entendre et se comprendre, on se parle des langues qu'on affine comme une fonction à vivre et à dépasser ce vivre,
Hérodote, Sapho
on crée l'origine, on s'apaise en s'unifiant, on justifie tous les meurtres, toutes les morts,
on interpelle la condition,
Hésiode.
On découvre le rire dans les pires temps, comme une respiration, une cachette, une soupape,
Aristophane.
On reprend au tyran la subtilité, les feintes, les menteries, les jeux de droit, on jongle avec le peuple, on le replace dans les enjeux,
Solon.


Pour en revenir à un certain délire qui voudrait sans histoire et sans mémoire abolir et avilir un peuple pour des attitudes tant sues, tant connues et même voulue depuis des décennies,
pour des questions sombres de milliards et de matière

il s'agirait de se rappeler que nous ne serions rien,
rien
et rien
sans les Grecs.
Que l'Europe EST grec,
qu'ils ont amené la lumière et le doute
Et qu'ils sont le début et la fin de notre Histoire.

Abolissons la dettes de la Grèce et donnons-leur 100 milliards d'euro en remerciement pour qu'ils se détendent quelques années à nos frais.

11.01.2011

Nouvelle/4 : La ville est juste et autour d'elle


Il y aura du retour parce qu'on a oublié de se dire des choses.
J'ai tracé les lignes, lentement, une à une, j'ai gratté une lèche sans force et sèche,
puis je suis revenu.
Tout semblait si tremblant mais si sûr, quelles questions poser encore et encore,
comment comprendre en prenant si peu de temps.
Des heures pour les mots, lettre à lettre leur dire quelque chose, qu'elles reviennent toutes, une fois, qu'on s'asseye un moment sans se dire et qu'elles nous écoutent nous comme on les écoute elles.
On a tué les mots en leur enlevant leur goût.
Et moi qui me plie jamais, je me suis plié pour les parler une à une sur le papier.

Ensuite c'est d'autre chose et pour cette autre chose, il fallait une autre matière et c'est pour suivre un fil qu'on ne comprend toujours pas, qu'on prend du fer et c'est justement pour faire quelque chose qu'on entendra avec les yeux qu'on tisse chaque lettre avec la même lenteur du trait noir.
On les sent alors comme des nervis, avec dans le mot ce quelque chose d'organique qui manque au langage,
et c'est toujours l'espace qu'on prend dans le jour qui fera le sentir qui fera le comprendre, parce que c'est lettre à lettre que le mot est et que rien n'est là par hasard.
Parce que rien n'est là par hasard et c'est toujours une histoire qui doit en rencontrer une autre parce qu'il n'y a jamais eu d'autre choix et parce que ce qui arrive doit continuer à arriver et que des jours, être doit devenir s'être
et que 1+1 ne peut rien faire d'autre que 1 ou 3.
Et toute la mathématique qu'on gangrène aux enfants n'est qu'un vaste mensonge pour faire de demain un hier permanent.