11.12.2014

Ethaque à Nicomique/Une morale de seconde main (malgré Elise Lucet)



La société de l'information n'est pas la société de la connaissance.

Dans l'exponentielle de l'accès, la quantité noie et la connaissance s'amibe et c'est la mare un peu glauque du savoir.

Nous picorons et la marche court, l'intérêt digresse et cut-up le savoir réel.

Nous savons par bribes alors et ce que la société de l'information nous offre, ce sont des ruines de connaissances, des phrases-clés aux contextes démultipliés où l'exponentielle explose dans une sieste du savoir et une mise de côté de tous les manques.

Mais il reste toujours quelque chose.

Mais même si ce quelque chose résonne et tente de nous arrêter, il est déjà remplacé ou repris ou écarté par un autre quelque chose.

Elise Lucet nous a offert sur le service publique deux reportages dernièrement, consacrés à l'industrie du tabac et celle du téléphone portable. Même si les informations données étaient déjà connues, via d'autres chaînes et sur la Toile depuis longtemps, elles ont permis à ceux, moins bouffis d'infos de découvrir des envers de décors.

Je ne veux pas parler de ces sujets. J'ai regardé une autre émission dans laquelle l'on filme des gens en train de regarder la télévision.

Certains commentaires était joliment honnête. "Oui je le sais, mais demain j'oublierai"/ "Business is Business, comme on dit",...


L'intérêt pour moi est de constater que même informé du dégueulasse, l'éthique ne pèse pas lourd, aujourd'hui, contre le désir.

On pourra me retorquer, le besoin. Arrêtons de rire. J'ai besoin de manger. Pas de manger de la viande tous les jours.

L'usage aujourd'hui doit être démonstratif et accumulé. Accumulé et renouvellé.

La société de l'information, dans la multiplications des données disponibles où gauche égale droite, où le tiers n'est plus exclu, mais exclusivement soumis à la relativité, nous permet à la fois d'avoir conscience et de se constituer une conscience variable, une conscience selon, une conscience momentanément absoute, jamais présente, en latence, entre "un peu avant" et "plus tard",

une éthique de seconde main, entièrement soumise à un désir, qui lui est toujours absolument présent.


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