11.03.2014

Sur la vague des Clowns et le Grotesque merveilleux

Le grotesque est solitaire et errant, son visage blafarde sous les spots ou les néons ou le soleil même. La réalité autant que le peu de vérité qu'il pourrait encore supporter se dissimule derrière le grimage d'un spectacle où la sémantique des mots et des gestes ne parvient plus à imposer le sérieux d'une pose, une posture, même sans idée, ni même proposer quoi que ce soit à un public devenu sourd à lui, parce que le public, lui, n'a plus rien que la réalité entre l'ennui et les hurlements pour en rire. Et le sourire qu'il fige dans le morne qu'il offre est l'unique de son sérieux, les dividendes de son sérieux, lui, le bouffon qui devait être le merveilleux, isolé dans le monde dont il s'est totalement séparé. Il porte alors, vidéo après vidéo, d'images en images, la violence totale du cirque qu'il illumine.

Le clown hante les rues et court après les passants une hache à la main.

Le clown est tout autant Hollande que Michel ou Obama ou...ou...ou... Le clown est le séparé qui n'assume que dans le masque. Il est là dans son rare, dans l'image idéal qui traverse ses vitres et ses écrans, sur les fiches qu'on lui glisse et qui lui raconte le monde dont il parle mais qu'il ne vit plus depuis si longtemps.

C'est un ivoire taillé, qu'il s'est taillé, lui, l'autre de derrière, l'autre de classe, l'autre qui lit la réalité dans les rapports qu'il commande, l'autre qui ne sort d'une tour que pour pénétrer dans une autre, parce que la certitude de la distance est le voile nécessaire de ceux qui font l'histoire, d'abord par et dans son économie.
Dans le monde entièrement séparé où les politiques doivent courir les télé-réalité pour entrer dans la réalité, où les journalistes analysent la réalité dans les résumés de Google, où les économistes calculent des variables de variables et où les porcs de toutes les Histoires, les rares à être encore honnêtes et conséquents, porcerisent dans les couloirs, le vrai n'est plus un moment du faux, mais une envie du feux.

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