1.02.2016

Haïku de route-103/ Cheese at Tamarack Creek























On se parque au renflement parce qu'en bas ça coule et devant ça s'ouvre sur des flans qui se superposent avec des lignes de vert sur des lignes de vert comme deux sangles au ciel qui tient toujours son bleu sans traces. Les deux pans s'accrochent aux bords de la Tamarack creek et les serrent et les ramènent à eux et les veulent et se regardent les vouloir, chacun son flan, chacun son bord pour avoir tous les flans et tous les bords. L'équilibre est dense et dru et trop tendu. J'ai beau y tendre moi, à cet équilibre, mais il force et il sent dans la force et il vit tendu et la rivière entre, en-bas, qui finit sa cascade et s'enfile dans la vallée avec les première fonte, elle semble si facile et si légère et si aisément là et si désirée. J'aimerais être les deux blocs qui pentent et désirent et qui s'aggripent et qui, tout seul et à deux, tiennent toute la vallée. Cette discipline et ce quotidien aussi bandant qu'ennuyeux de la discipline. Et ce que j'y reste, ce que j'y suis resté si souvent, je l'ai toujours abandonné dans le cours clair d'un torrent.


Ma mère est jolie et se tient dans la vue et la regarde puis me regarde et puis, ensemble, contre les blocs de roches taillées qui empêche de tomber, on regarde et tout s'ouvre et derrière la route qui va et qui vient et qui s'arrete là plus haut, comme nous et qui claque les portes et redescend le long de Big Oak collé au muret et se tienne à côté de nous et s'extasie tout comme nous et se recule et se cale et tende la perche pour la selfie qui fait "HI!" et qui fait "Cheese" et qui moue et qui montre des dents américaines, du lisse et blanc sur du corps pas encore gras et des joues pas encore flasques. Et même ceux qui remontent s'arrête là plus haut comme nous et celles de la perche et se parque juste en-dessous de nous et c'est encore une autre langue qui remonte la Big Oak, en file avec les enfants entre le père devant et la mère derrière et les chapeaux sur toutes les têtes et les enfants, un garçon et une fille assez grand pour marcher sagement et trop petit encore pour ne pas s'emmerder d'un énième arrêt sur du rien vert et par couche de vert qui coule dans le fond avec un ciel trop bleu et sans nuance.


On se regarde et encore un peu d'oeil sur la vallée pour qu'elle happe encore et nous dise qu'il est temps et qu'il y a encore derrière des renflements de beaux et que chaque arrêt en rate un autre. On laisse les enfants qui regardent la route et se poussent contre le muret et les parents qui crient à la place de voir et les selfies qui continuent pour le rictus idéal et la moue contre la moue de l'autre sous la moue de la troisième pour que chaque moue soit bien en place et qu'ensemble, elles montrent et la vue et la joie et la mode d'être dans la joie avec une vue derrière et tout le code pour que les likes tombent dans le cadre parfait. Il y a ceux qui passent dans l'or des choses et ceux qui sont des choses du monde des choses. La vie, là, dans le cadastre de leurs vies à eux et ce courant de vie d'ici qu'on n'a pas encore su peindre pleinement et ce courant de vie de là qui poste pour les instagrams et les facebook et qui se poste lui-même dans sa vie à lui comme un câble vert contre un câble brun dans un tuyau d'existence tout droit, enterré dans les murs et qui coule et ça fait un canal tranché et qui parfois fait le coude entre 9h et 17h et le week-end pour faire mine alors que c'est une suite de suite de code qui fait le coude pour une autre ligne droite et bien enterrée. Un bout de monde encore vu et nous de le voir et elles de s'y faire voir. On rejoint la Ford et on a qu'à démarrer tout droit, dans la pente.







































Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire