2.07.2016

Sur la question de l'accent circonflexe/ Un avis de professeur de français/ La grammaire est sexy
















Pour être clair dès le départ, je me contrefous de cette réforme, qu'elle existe ou pas. J'ai bien rigolé avec les "situations" qui ont pullulé sur les réseaux sociaux, même si, dans la plupart des cas, une bonne virgule règle le problème.

Je donne des cours de français. Je suis en train de terminer la rédaction d'un livre de grammaire. Une des premières choses que j'explique à mes étudiants (non-francophone, je précise) c'est que, dans toute langue, il faut séparer l'oral de l'écrit. J'ai un énorme travail de déconstruction à faire, tant l'enseignement normal du français est absurde et déstructuré, créant de fausses impressions de complexité.

Clairement, le cauchemar, en français, commence à l'écrit. En simplifier certaines absurdités ne peut pas faire de mal et on est loin encore du langage sms que je trouve pour ma part, assez créatif.

Les pertes en grammaire, la disparition du "ne" de la négative, de certains usages du subjonctif, du "dont", ... m'interpellent un peu plus.

Le manque de créativité de la langue française pour inventer de nouveaux mots m'interpelle un peu plus.

Le côté archaïque, conservateur, bureaucratique et macho de la grammaire française m'interpellent un peu plus.

Et pour en revenir à l'écrit, je pense pour ma part qu'il faut en finir avec les lettres, l'alphabète et passer à l'écriture phonétique. Ce problème ou cette question ne concerne pas exclusivement le français, mais toutes les langues.

L'alphabète phonétique est un code international partagé qui transcrit les sons. Nos langues sont de l'air, rien que de l'air, du souffle, du son, de la musique.

Nos codes d'écritures alphabétique retranscrivent ce que la grammaire voudrait dire, une unification, un même pour tous, la même langue de Rennes à Bamako, de Marseilles à Sion.
L'utilisation de la phonétique décentraliserait la langue, la rendrait aux dialectes, aux prononcés, à toutes les musiques que nous sommes à nos mondes. L'alphabète phonétique nous rendrait le local et la proximité que le global nous réduit. Et il nous parlerait cette fameuse identité (qui n'existe pas pour moi), non par l'exclusion, mais par le dialogue des nuances et le vrai intérêt de s'attacher à découvrire l'autre.


La grammaire est sexy.


La phonétique aussi.






















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