3.14.2016

Chronique d'un fumeur qui s'arrête/ Jour 1



















La journée est pas finie, ça c'est évident.

J'avais mis une stratégie. Je me suis réveillé avant les oiseaux, mais ça ne faisait pas partie de la stratégie. J'ai fait un drôle de rêve. Des gens qui disparaissais sur une route et qui se retrouvaient enfermer dans une usine sans savoir où ni pour quoi faire. Ma stratégie c'était de ne pas boire de café, pour éviter les nerfs trop tôt et parce que j'avais lu un truc hier soir sur facebook à propos de médecine chinoise et des heures de la journée et du fonctionnement de nos organes durant ces heures et qu'en gros ce n'était pas super de boire du café entre 7h et 9h. Donc je n'ai pas bu le café du matin, à la maison et j'ai attendu d'être en ville. J'ai donné des cours de merde jusque vers 11h, heure à laquelle les cafés ont commencé à faire de l'effet et à tendre ma tête vers la tension. Là, j'y suis toujours. J'ai ma tête dans mon sang, dans mes veines et mes artères qui court chercher la nicotine stagnante d'hier, qui l'aggripe et l'arrache et qui fera pareil dans deux heures et probablement demain et après-demain.Mais il y a pire, bien entendu. Je relis les mots et les motivations que j'avais posées hier à la première page de mon agenda. C'est vraiment whaow, c'est vraiment les 10 sentiers mayas de la libération, c'est vraiment une source de courage et de force, c'est puissamment que de la merde de mots qui ont autant de magie qu'une boîte de tours pour gosse sans bras. J'ai toujours le goût de métal dans la bouche, sur la langue, j'ai toujours les yeux pris, j'ai eu toute la journée les yeux pris, comme pressé avec des pré-vertiges et toujours des images aux moments-clés (quand tu sais que tu vas sortir, que tu sais que tu vas attendre le train, que tu sais que tu vas finir de manger, que tu sais que tu as 10 minutes de pause, que tu sais que tu sais qu'il y a un geste clair pour ces moments-là), l'image, le geste, l'aspire et le goût. Et tu effaces et ta tête te contrit la poitrine et le ventre et tu as envie de chier un bon coup. Mais tu gardes tes nicorettes pour le soir ou pour demain et tu te dis que ce n'est en fait pas grand chose et que tu exagère et que tu surjoues et qu'avec un petit effort tu penserais à autre chose et tu te demandes pourquoi, en fait tu arrêtes, pourquoi tu ne continuerais pas, pourquoi puisque tu cours, tu danses, tu marches et tu souffles et que tu ne pues pas plus du bec que les gars du métro et que tu es de toute manière dépendant de tant d'autres trucs et que tu avais beau te dire à 15 ans que tu ne serais jamais dépendant de rien et que tu as raté et que ce n'est pas, quand même, juste la cigarette qui changerait quoi que ce soit à ta dépendance à la salle de bain ou à foutre le camps ou à l'air à respirer et l'eau à putain de boire, alors, à quoi ça sert de se priver d'un des rares trucs constants et clairs qui soulage et accompagne et raconte et partage et rassure et tend et rejoint et rallie et réjouit et



La journée est pas finie,....


























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