3.15.2016

Chronique d'un fumeur qui s'arrête/ Jour 2




















Voilà, ça me traverse l'esprit juste quand je veux commencer à dire que ça m'a moins traverser l'esprit. J'ai une des formes de vertiges cette nuit, je me me suis réveillé et c'est comme si je partais et que ça descendait très vite puis je revenais et me retournais dans mon lit et ça recommençait encore quelques fois et je me suis finalement rendormi. Mon cerveau m'envoie de drôle d'image, comme celle d'un prof de gymnastique qu'on avait, enfin, moi jamais j'avais Merina mais un prof qu'on voyait et qui fumait entre un cours et un autre et il avait les cheveux grisonnant et grand, l'oeil bleu et la clope au bec sur le haut des marches devant l'entrée de la salle de gym. Mon cerveau me remontre ce film. Mon inconscient n'est pas con. Mon inconscient sait me tâter et me draguer, mon inconscient lèche bien. Je suis capable de courir une heure sans m'essouffler alors pourquoi arrêter? En fait je ne sais pas. En fait je crois que je veux être juste plus fort que moi. J'ai continué la même stratégie qu'hier malgré son succès relatif et ma léthargie pendant la journée. Je n'ai pas bu de café. J'ai pris cul sec presque un thé et un shake de protéine parce que j'étais à la bourre. J'ai bouffé un pain saucisse au Panos de la gare et mon premier café avant d'aller au Ministère. Mes yeux floutaient moins, moins de vertiges ce matin, moins cette impression d'être dans une bulle qui presse sur les pommettes. Moins de café, du vin à midi avec du boeuf et moins de pression juste une grande fatigue vers 15h, une qui ferme les yeux, je propose la pause à mes juges et je vais fermer les yeux trois minutes dans les chiottes. Et ça me traverse l'esprit. Mais il y a plus de moments qu'hier où je suis à ce que je fais. Hier j'ai senti chaque seconde de ma journée. C'est presque une réalisation dans la voie du guerrier de Shambala. Même si ce n'est pas le manque qui doit nous faire prendre conscience des secondes. Et qu'est-ce que je dis? C'est toujours là. C'est juste moins. Mais je crois que c'est pour endormir et revenir demain plus fort. J'essaie de me savoir si ce sera pire ou plus simple quand la nicotine sera sortie de mon corps. Est-ce que mes nerfs courront dans mon sang à la recherche des molécules absentes et râcleront et rongeront en me tendant la vie? Ou est-ce qu'ils se résigneront et passeront à autre chose? Est-ce que le "à sec" est une bonne ou une mauvaise stratégie? Est-ce que la disparition de la substance contribue à réduire le manque ou, au contraire, à l'augmenter? On verra bien. On verra bien. J'ai déjà envie de tenir 10 jours pour pouvoir dire j'ai tenu et puis recommencer... On verra bien... Bordel, on verra bien.

























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