3.26.2016

Sur la semaine qui vient de s'écouler et la difficulté de cuisiner mon lapin








En fait je ne le vis pas si bien que ça. Je pensais que je traverserais avec un verre ou deux, quelques blagues, ma guitare et mon roman en cours.
Je pensais que je traverserais ça comme je traverse à peu près tout.
Mais c'est ça qui n'arrive pas à me traverser.
Je me demandais ce matin pourquoi je me sentais un peu down, pourquoi j'avais pas la motte pour faire mes exercioces, pourquoi je n'avait ni envie de rester à la maison, ni de bouger.
Là je viens d'écrire trois lignes du roman, de la merde et rien ne vient. J'ai rien écrit depuis cinq-six jours, déjà avant, alors je croyais que ça venait d'autre chose.
Tout va continuer. Tout continue déjà. Tout va reprendre. Je me connais. Tout va rouler.
Il y a du soleil dehors mais je n'ai pas envie de sortir. Je suis allé acheter du lapin pour cuisiner du lapin. Mais je n'ai pas envie de cuisiner mon lapin.
J'ai envie de jouer à Fifa et de gagner la ligue des champions. J'ai envie de boire du vin blanc en jouant à Fifa.
Je sais que la seule bonne réaction c'est de créer, de bosser, de penser, de construire. Mais j'ai juste envie de laisser ma guitare éteinte en haut, mon lapin au frigo et de fumer des clopes en attendant l'heure d'aller se coucher, en regardant le vent dehors avec un morceau en repeat one dans mes oreilles avant un autre morceau en repeat one dans mes oreilles.


Je ne crois que ce soit particulièrement parce que c'est Bruxelles qui est touchée, que je connais les lignes de métro, que je les prends, que je connais les quartiers, que j'y vais, que je connais l'aéroport.
Je suis juste fatigué d'entendre les mêmes conneries, les mêmes décisions qui sont des absences de décisions, des bombardements et des mesures sécuritaires, des plans d'urgences et des flics et des flics et des flics. Fatigué d'entendre qu'il ne faut pas ou plus chercher à comprendre mais qu'il faut frapper et frapper encore comme si une idée, une idéologie ça se cogne avec des poings et des balles de 9mm. Fatigué de voir les média du monde entier nous bouffer comme de la pornfood et verser des larmes de rimmel sur des dessins à la craie. Je ne crois pas que ce soit parce que je connais cette ville, que j'y vis et que j'y bosse que je n'ai pas la motte de reprendre le roman ou ma guitare, mais que nos gouvernants sont tellement englués dans leur idéologie capitaliste qu'il préfère continuer à tuer le travail, à tuer les acquis sociaux, à se réjouir de la baisse du chômage quand les inscriptions au cpas se multiplient, qu'ils croient que toute cette merde vient de rien et de nulle part ou qu'ils savent très bien d'où elle vient mais ne veulent rien abandonner du grand rêve ultra-libéral.

Leur rève est un mur. Un mur entre l'Europe et le reste du monde. Un mur entre ceux qui travaillent et qui devraient fermer leur gueule parce qu'ils ont bien de la chance de pouvoir travailler et ceux qui n'en auront pas. Un mur entre les communauté. Un mur entre la pensée et l'action. Le rève de l'Europe c'est du béton, le plus haut et le plus épais possible.

Voilà ce qui me fatigue. Je vais finir le championnat. Je vais regarder le vent. Et je finirai bien par cuire mon lapin.




























 

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