3.16.2016

Chronique d'un fumeur qui s'arrête/ jour 3






















Bon, ça allait jusque là, ça va plus là. C'est presque comme hier. Hier c'est devenu tendu vraiment vers 20h30, là c'est plus tôt. Mais le soir c'est dur, c'est toujours dur, même en fumant, ça a toujours été des sales heures les heures de début de soirée, je ne m'en étais jamais rendu compte comme hier soir et là, maintenant, ces heures je ne les aime pas vraiment, elles me tendent, dans la vie idéal il n'y aurait rien entre 18h et 22h.
Putain ce que ça tire là. Toujours rien, pas de mâchage, pas de machouillage ou de vapotage. J'ai des moments de descente de tout comme une vie évidente et posée et calme où je pourrai jouer au grand sachem et faire chier tout le monde de manière fat et pompeuse puis les nerfs reviennent. Cette nuit je n'ai pas eu de vertige en me réveillant, mais je me suis réveillé le t-shirt trempe de sueur qui sentait bon la nicotine et le goudron. Je croyais être tranquille parce que je n'avais pas de cours aujourd'hui, j'ai passé une bonne partie de la matinée dans la salle de bain, mais les nerfs se sont réveillés avant le premier café, je me suis bougé le cul, j'ai répondu à des mails, j'ai bu ce café, j'ai fait du sport et je me suis rasé le torse sous la douche et j'ai attendu les miens. On a mangé, j'ai fini le sandwich du petit, nous avons marché, j'ai marché, beaucoup, je l'ai accompagné au cours je suis revenu, je suis retourné le chercher , on est rentré ensemble, je parle différemment, je lui parle différemment, ce n'est pas seulement le rythme, c'est le son et le ton. On est rentré, je sens que je suis un peu dur avec lui. Je sens que ça tend puis que ça se calme, ça se tasse, ça se tasse plus quand mes doigts occupe ma tête de manière compulsive, je vais me mettre au tricot. J'aimerais savourer chaque seconde de ma vie. J'aimerais me dire que c'est bon de sentir, là, son corps, de le sentir tendre à vouloir, tendre à désirer, tendre à vivre en somme et être heureux de le réaliser, j'aimerais trouver de la joie dans ce moment ou du moins une utilité, j'observe mes nerfs, mes réactions, mon corps en attente et en traque, je regarde quand et quoi et selon quoi et comment. En fait, excepté les aspects physiques et psychologiques, le manque est une expérience fascinante et fantastique à vivre.
Je vais passer les trois jours parce qu'un jour c'est une limite et que trois la seconde, que si on passe un on doit tendre à trois et qu'à deux c'est con d'avoir passer un et de ne pas aller à trois alors il reste quelques heures pour passer le troisième jour et je pense qu'ensuite nous parlerons de semaine, de la première semaine, parce que le plus important c'est de passer chaque jour avec la particularité de chaque journée et montrer au corps qu'à chaque instant particulier de chaque habitude de chaque jour particulier, l'on peut ne pas fumer et le vivre en le vivant simplement, même sans paliatif, en somme de montrer au corps et à cet autre corps qu'est l'esprit que l'on peut vivre sans adjuvent, que l'on peut vivre sans avoir besoin de quelque chose pour vivre, que l'on peut vivre de vivre, simplement vivre de vivre.
Putain, c'est beau la théorie... On verra demain si je n'ai pas craqué ce soir....
































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