1.15.2015

Boko Haram contre Aqmi/ Areva voir ailleurs

Les hommes rêvent. Ils s'unissent en société et ils rêvent. Et ils tracent dans leurs sociétés les mirages qui étancheront leurs soifs.
Mirages et mythologies, les illusions nécessaires et fondamentales, constitutrices et constituantes de l'être-ensemble, inatteignables mais moteur des unités et des perspectives.
Les hommes ont rêvé et inscrit leurs droits.
La France s'est auto-proclamée pays des droits de l'homme. Elle paye cette chimère et cette image trop lourde à assumer.
Ni chez elle, ni à l'extérieur. On ne peut pas lui en vouloir; tout est très normal. L'idéal est fait pour ne pas être réel.
Areva.
Les intérêts supérieurs de la nation.
L'indépendance dépendante de l'énergie française.
Le coût des frigos et de l'éclairage publique, le lave-linge, les diodes allumées de nos écrans endormis. Le coût de notre confort. Le coût de notre quotidien. Notre coût au monde.

La France fière de ses centrales et de son autonomie énergétique ne possède sur son sol pas la moindre tonne d'uranium, l'aliment central, le bon Yellow cake qui nous illumine.
Autonomie relative, dépendance totale aux gisements extérieurs, dépendance avide à l'Afrique saignée, dépendance vitale aux vieux liens, l'Afrique, la chasse-gardée de tous les gouvernements de la Ve République.

Aqmi, nourrie des armes profusées de Libye, des stratèges et combattants expérimentés du GIA, des soldats de misère et des gamins perdus du Sahel s'étend et ronge des territoires qui lèchent les prairies Yellow Cake du Niger.
On estime à environ 7000 le nombre de tonne d'uranium naturel nécessaire à la paix sociale (ou au confort énergétique, mais c'est tout comme) par année en France. En 2011 par exemple, Areva a produit 9142 tonnes d'uranium dont 41% provenait du Niger, 2700 tonnes extraites des mines à ciel ouvert de la SOMAÏR et 1075 tonnes des mines souterraines de la COMINAK.  La commune d'Arlit (112 000 habitants) comprend les villes d'Arlit et d'Akokan, créées spécifiquement en plein désert pour accueillir les travailleurs des mines et leurs familles. Ajoutons la nouvelle mine d'Imouraren, la plus grande d'Afrique à ce jour.
Aqmi joue là, pas loin, aux frontières des zones parmi les plus stratégiques pour Areva et donc pour l'Etat français. Pour rappel ou pour information, le premier actionnaire d'Areva est le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (le côté alternatif ayant été ajouté en 2010), organisme d'Etat, à hauteur de 61,52% et l'Etat français à hauteur de 21,68%.

L'intervention au Mali n'est pas humanitaire, elle n'apporte pas la bonne parole des droits de l'homme à coup de sains missiles et bonnes cartouches, elle castre, elle endigue, elle réduit, elle protège la manne.

En Centre-Afrique le gisement de Bakouma, moins prometteur visiblement que lors de la signature de l'accord qui offrait 90% des part à UraMine (société canadienne rachetée par Areva) mais néanmoins intéressant et ce que les sous-sols centrafricains pourraient encore offrir dans l'avenir justifie naturellement une présence d'un contingent français et des opérations de "pacification".


On m'appelle le naïf lorsque je dis que je suis un gentil, qu'il faut défendre la gentillesse, qu'il faut être vigilant contre tout patriot Act, qu'il faut même plus de liberté, que les problèmes sont profond et ancien et les solutions lentes et longues,
mais qui sont les naïfs qui se demandent, innocents, le chauffage électrique sur 22°, la machine à laver en marche, les lumières allumées, les écrans allumés pourquoi personne ne lève le petit doigt contre Boko-Haram?

Je vous laisse faire vos propres recherches sur l'économie du nord-est du Nigéria et tirer vos propres conséquences "real politik".
Boko ne descend pas au sud. Bien que le Nigéria soit souvent qualifier d'émergent, de tête de pont économique de l'Afrique avec l'Afrique du sud, les disparités économiques sont hallucinantes et la redistribution des richesses un terme joli et très vague. La richesse est au sud et elle est très très bien gardée.


Boko rêve. Et les rêves de Boko sont de sang. Mais Boko n'est pas débile, ignoble mais pas débile. Il garde et contraint le problème au Nigéria, tend vers le Cameroun.


L'atroce ne mobilise pas les ressources de l'Etat. L'atroce ne chauffe pas, n'illumine pas, ne relie pas.


Et chaque français, quel qu'il soit, quel que soit sa sensibilité politique finance et justifie deux fois toutes les interventions et toutes les non-interventions de son Etat. En finançant l'effort de guerre par les impôts et en consommant ad nauseam l'énergie électrique fournie par Areva.


La révolution, quelle qu'elle soit commence toujours par soi et chez soi.

















 

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