3.22.2015

Haïku de route-42/ No Pool Bungalow





Est-ce que seul je serai aller plus loin? A pieds, j'entends. Bon, pour être honnête, je ne serai pas aller très loin, je n'ai même pas mon permis de conduire. J'aurais fait du stop probablement. J'ai l'impression que dans la Vallée de la Mort, on vous laisse moins facilement goger sur le bord de la route; Mais, c'est vrai que le stop n'a jamais été une science exacte. Je me sentais quand même bien timide là, sur les talus, à faire trois pas avec toujours la voiture en ligne de mire. je voudrais pas trop inquiéter ma mère non plus... C'est pas que je ne l'ai jamais fait. Je pourrais même dire que j'en ai fait des belles. Sous les yeux ni les attentes de personnes. sous ses yeux à soi, ses joies et ses hontes. Garder ou raconter, on faisait ce qu'on voulait. Mais c'était l'époque bénie où on pouvait vivre sans téléphone portable ou adresse mail, où on pouvait si facilement disparaître en promettant simplement qu'on rentrerait vivant, le reste, c'était juste vivre et voir et rentrer vivant.


La majorité des voitures que nous croisons sont des modèles suréquipés, glacière dans le coffre, air conditionné, GPS et lecteur DVD, des véhicules fait pour se perdre, pour se retrouver nulle part et jouir comme d'un studio fonctionnel et bien chauffé en hiver. Pourtant, ces monstres se traversent de banlieues léchées en banlieues aisées sur les asphaltes lisses, d'un Peggy Sue 50's Diners à une station Chevron. Ce n'est même pas l'amour trouillard de la route, c'est la pérennité de l'immobile confortable en mouvement, c'est chez soi partout. L'Amérique, ce n'est pas une route, c'est une banlieue résidentielle qui se déplace et pour le reste, le diabète qui vaque glauque dans les banlieues rances. Badwater Road croise la 190 à la hauteur du Furnace Creek Inn. L'oasis est plus bas, sur la gauche. C'est peut-être dans cet hôtel que cet acteur était descendu, celui qui est mort quelques mois après qu'on soit passé, par là, dans la Vallée de la Mort après une ballade déshydratée.


J'aurais peut-être pu réserver là. Une Deluxe King Room ou une Deluxe Room/Double-Twin ou la Standart Hillside Room ou même la Pool Bungalow avec l'accès direct à la piscine et la vue sur le désert. On s'imagine les prix en prenant sur la gauche vers le ranch, probablement l'équivalent de quatre ou cinq nuits dans les Motels où l'on s'arrêtera. On ratera les télévisions avec plus de 60 chaînes satellites, les massages, la salle de bains moderne, le sèche-cheveux, les horloges électriques et la faune upper-class dorée au bord de la piscine. Mais il va tout de même falloir s'arrêter un peu, trouver de l'ombre, essayer le melon qui voyage dans le coffre, se dégourdir les jambes. La radio passe mal. J'essaye parfois, j'abandonne vite. Un panneau indiquait Zabriski sur la droite, mais ma mère est un peu latée et Artists Drive nous a un peu déçu. Je vais prendre le temps de regarder sur la carte, voir si ce n'est pas trop loin, sinon tant pis. J'espère qu'elle n'aura pas mal à la tête.






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire