10.31.2015

Haïku de route-83/ Just a Piece of Water










Un univers. Une chanson parfois qui vient et qui reste. Les chemins sont des pontons de bois. Ils coulent. Ma mère, son pantalon court, en jeans, un t-shirt et le bandana à tête de mort regarde et me regarde. Une chanson que je ne connais pas, que je n'ai pas encore entendue et qui raconte là si bien. Je rejoins ma mère. Je ne m'assieds pas à côté d'elle. Ca aurait pu être joli. C'est aussi joli de se lever ensemble et de marcher sur les pontons de bois avec les tâches rouges qui poussent entre le vert et retourner vers la voiture et peut-être le serpent. La vie vitale. Ce qui dure et ce qui meurt et ce qui s'adapte. LA encore, la pompeuse, la ravagée, la soiffarde. Le lac devait être condamnée à se tarir après que le compté des Anges a détourné le cours de quatre des sept rivières qui le nourrissait. Encore et encore. Les eaux de Californie pour la ville plate, pour l'étendue du diabète et des piscines privées. Le Sel aspiré des rivières qui salifie Mono, la taxe bleue. On longe le lac puis on lui tourne le dos. La Ford nous attend. La sieste de maman aussi. Il va être temps pour moi de faire un tour sur la Main street de Lee Vinning.


Je n'essaie pas la radio. C'est court pour rentrer. On est tous les deux contents. Les Hollandais avaient raison. Une journée arrêtée. Je n'ai pas faim. Je sais qu'on a déjà manger. Mais j'ai toujours faim en voyage. Ma mère est égale. Elle a trouvé l'équilibre. Moi je suis adapté par les choses. Je suis battu par les choses. J'y oscille. Je suis une goutte d'eau. Ce n'est pas moi qui me transforme, c'est moi qui suis transformé. Ma mère, elle, elle est. Pareille. Les joies. Les peines. Elle les vit dans un rythme construit, organisé. Moi, je ne sais pas tenir. Je ne sais pas durer. Je ne sais pas répéter un même. Je suis tendu. Même mes détentes sont tendues. Je n'ai pas allumé la radio. Je marcherai dans la Main street et je me ferai mes propres musiques où j'y mettrai mes propres paroles. On passe la station service et on tourne à droite. On se parque devant notre chambre. Je pourrais aller voir la fille de la réception. Mais rien n'a changé. Je m'en fous. J'ai besoin de voir, de faire, de marcher. Ma mère se réjouit du lit. Il est super confortable.


J'ai le sel dans la bouche. Je mets mon veston. J'ai un peu soif. J'ai soif. J'allume une cigarette sur le pas de la porte. Ma mère s'est posée. Je n'ai pas trouvé de Lucky Strike. J'ai toujours pensé que ça faisait si américain Lucky Strike. Je me voyais les fumer, les laisser pendre aux lèvres, être un cliché. Mais je dois me contenter de Camel. C'est pas la même chose. ce n'est pas que c'est pas le même tabac, le tabac a disparu des cigarettes, ce n'est pas la même chimie, les Camel ne laisse pas le même métal dans la bouche le lendemain d'une soirée torraillée. C'est un autre métal. L'après-midi est lancé et figé. La ville traîne, semble traîner. Peut-être que les gens célèbrent encore les guerres en famille. Peut-être qu'ils tous foutu le camp, par le col, dans la montagne. Peut-être que les choses ne sont pas si importantes. Des gouttes d'eau qui se balancent et oscillent dans les variations de chaleur ou les dénivellation de la vie. Peut-être qu'il suffit juste d'être conscient de ça et fumer une clope pour l'éternité sur le pas de la porte que l'on referme doucement pour ne pas déranger les mères qui font la sieste et les pères qui sont déjà morts.























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