1.31.2015

Haïku de route-31/ The Mad Greek

Exit pour Bun Boy. On ne pouvait pas se tromper, la première route importante à gauche. L'est, l'ouest, tout ça, je n'ai jamais bien compris. Je suis comme Perceval. Et je suis trop gorgé de suissitude, j'aime les indications, le clair, j'aime la signalisation et les balises. C'est à cela que sert la vie, le faire de la vie, le présent où je construis, sans joie particulière, des situations à relire pour d'autres présents. Je vis mes instants en bâtisseur, des chantiers où je morfle pour revenir en rêves éveillés le long des avenues et m'arrêter en flash devant les traces-statues, inaltérables de mes avants. Non, du présent, la joie est rare, elle l'a été encore plus dans l'adolescence et toute la vingtaine. Et pourtant tout est là encore, gravé et même le pire est joli. J'aime les balises et j'aime les déposer. C'était l'errance, sa nécessité. Ici, à Baker, je suissise, j'attends un flèche avec 127 inscrit dessus. Et plus j'attend, plus ma mère roule sur Baker Blvd et plus la route se fait goulet à une voie qui nous aspire sans rien sur la gauche et la 15 qui attire comme une bouteille sur une table.


J'ai raté donc. On s'enfile. Je lorgne et traque sur la carte, sortir dès qu'on peut maman. La 15 est une évidence et sur ma Californie étalée sur mes genoux, il n'y a plus grand chose avant un bail. J'essaie de pas montrer. Après 11 Miles, il y a un noeud perdu pour Halloran springs Road qui lascive dans les montagnes du Mojave et tant bien que mal rejoint la 127. Heureusement que je ne savais pas, j'aurais pu proposer et même faire le sûr et nous embrigader vers le nulle part, c'est tôt le matin encore quand on pense que toutes les journées sont longues et qu'il n'y a pas de raison, comme un enfant à qui rien ne peut jamais arriver. On fait la boucle, simplement,  et on revient sur nos roues, 11 Miles pour Baker où l'on frôlera lent et concentré le boulevard pour ne rater aucune droite cette fois. 11 et 11 ça fait 22, je l'ai toujours aimé ce nombre. Je suis né un 22, mon père en 22, j'habite un 22, j'ai habité des 22, les pauvres fois où j'ai joué, j'ai toujours mis 22 (et toujours perdu, mais c'est pour ça qu'on joue). Je n'ai jamais fait Nerval, je ne suis pas tombé comme dans Aurélia, je ne me suis pas pendu au petit matin. C'est un amour sans délire ni kabbale fumiste ce 22. C'est un bon calibre aussi pour commencer le tir, efficace et léger si on sait se servir d'une arme.


Pas deux fois. Le panneau existait bien. Il avait été tagué. Bourgade de parking et d'attente, Baker est à cheval sur tout, à stand bye dans la poussière. Jack in the Box, Alien Fresh Jerky, Del Taco, un Motel d'une lignée de bâtiment avec une piscine au milieu du parking comme un coeur en gelée, atrophié sous le soleil et le dioxyde, Wills Fargo, la bifurquation pour la Vallée de la Mort est juste après ou juste avant si on vient de Barstow et qu'on ne se trompe pas, le Mad Greek. Ulysse à la porte des Enfers n'est jamais reparti. L'Odyssée nous ment. Il s'est arrêté, fatigué et tranquille d'être revenu de la mort. Ithaque et l'ennui, les périples encore pour retourner dans un chez soi qui était devenu un nulle part, l'avaient dépité. Il avait ouvert, au croisement, un bar de route où il faisait griller des pitas.  Orphée passait de temps en temps, ils parlaient de la vie qui perd et la course pour retrouver du rien. Orphée et Ulysse, au Mad Greek trinquaient et raillaient les quêtes inutiles, se foutant des jeunes cons persuadés que la vie devait se poursuivre. Comme ce crétin d'Enée qui s'était posé deux fois. Avant les Enfers pour prendre conseils et après, pour reprendre des forces. Eux, s'étaient arrêtés. Orphée, parfois, donnait un coup de main en cuisine. Ils avaient la belle vie.




















1.30.2015

La poésie est un langage clair/ Certitude

















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Je veux être inhumain-1



Je suis humain. Mais ce n'est pas assez. Pas assez de bassesses à engloutir.

 Le Surhomme ne peut être que fasciste et je ne veux rien regarder de haut.

Animal?

 Je le suis, bien entendu, ma part, mais m'en contenter? Je ne veux pas me regarder d'en dessous.

La foi est le même miroir d'asservissement que les files frigorifiées et excitées qui s'arrangent le long des barrières, se selfiant devant les vitrines de Primark.

La réponse de Hollande à la foi folle était, déambulant dans les allées du marché de son fief, de nous pousser, de nous repousser, de nous enjoindre de jouer aux soldes, de réintégrer les magasins, de consommer pour manifester plus que par la paroles, de résister mieux qu'avec nos idées, à la terreur.


Un cocon pour un cocon.

Un cocon contre un cocon.

D'un cocon à un autre cocon.


Mais moi, je suis né!

J'ai éclos. Il est loin, loin derrière, mon cocon.


Il semberait aujourd'hui presque acquis que la réponse à la mort de la vie qu'est la marchandise, cette marchandise que nous regardons, achetons, vendons, rêvons, soyons, ce soit la foi, la religion qui est le fiel de la mort, la même mort.

Ou l'inverse.


La vraie vie, c'est-à-dire, la vie froide, la vie seule, la vie biologique, dans la cruauté qu'elle propose ne peut pas être une réponse suffisante. Certains appellent à un retour au source, mère-nature. Mais pourquoi se réduire? Pourquoi encore et encore se soumettre?

Nous devons à notre part animal prendre le meilleur, l'instinct et l'évidence.
Et nous devons à notre part "humaine" prendre la froideur du temps long qui cagne les émotions qui nous dirigent.

Le chaud de nos joie et le froid qui l'enrobe et la conserve, la distance qui ne juge pas mais comprend sans accepter et pardonner cet air que tu respires parce qu'il est aussi à moi.


L'humain est la faiblesse parce qu'il ne sait se définir à la souffrance fondamentale qu'est le monde que par une souffrance équivalente qu'il s'inglige ou qu'il inflige.
L'humain a toujours cherché à se libérer en se soumettant. La liberté c'est l'esclavage.


Je vous propose la joie. Animale et humaine.
Je vous propose de quitter ce monde du spectacle et de devenir inhumain.














1.29.2015

La poésie est un langage clair/ les croyants sont des enfants


























Dieu existe
et
On n'en veut plus

























Houellebecq est un peq/ Vive le monde!

Bon, c'est un constat. Notre monde occidental est bien fatigué.

Fatigué de vouloir avoir à la place de vouloir être
et
de vouloir être à la place d'être.

Il ne suffisait pas d'avoir tué dieu, il aurait fallu encore et encore remettre de la terre sur sa tombe toujours trop fraîche.
Seules les féministes savaient encore le travail à perdurer pour nous achever nous, hommes, dans nos phallocraties, même inconscientes.

Je ne suis pas un athée de comptoire. Je ne suis pas un Houellebecq lassé, geignard, faible,
je suis un beau vivant de l'Ici et du Maintenant

Je me fous de savoir si dieu existe ou pas.

Partons du principe qu'il ou qu'elle existe, cela nous évitera de gloser et de perdre du temps,
le reste est simple, le là est simple,

Je n'en veux pas.

Je n'en ai pas besoin.

Je n'ai pas à devoir tuer deux pères, je suis sans père, je suis moi, Mathias Domahidy, adulte et voulant et assumant l'être, je suis là et seul au monde et heureux de cette solitude.

Je suis là sans ailleurs et sans vie après, j'ai résolu le problème de ma propre mort, je n'ai pas peur, je marche et m'ennuie apaisé de vos délires.

Les points communs entre les religions du livre et l'athéisme matérialiste, ce sont le meurtre, le viol, l'inceste, le vol, la peur et la nuit.

Ce que la religion a séparé, le matérialisme à tenter de l'oublier dans et par la marchandise et la marchandise ultime qu'est devenu l'homme.

Les deux pensées se sont livré une guerre qu'elles croyaient à mort, mais, les mots, les corps, les idées étaient les mêmes.

Je ne veux pas de réponses, je veux des questions, pas de solution mais du doute, pas de hasard mais des concours de circonstances.

Je veux être seul. Je veux avoir peur. Je veux que la totalité de mes possibilités soit là, dans ce monde, ici et uniquement dans ce monde.

Les croyants sont des petits enfants terrorisés. Ils méritent la compassion ou la pitié. Ils méritent les contes, mais les contes explicités. Ils méritent la peur, le doute,
ils méritent le courage



Soumission.



Va chier. Je mourrai comme je meurs tous les jours, dans la joie, la joie, la plus pure et belle joie de la peur, de l'inconnu, la joie du rien, du vide, de la totalité.


Mort à dieu et à allah, mort aux idéologies, mort à la marchandise, mort à la société du spectacle,


Vive la joie
Vive le monde




1.28.2015

Haïku de routes-30/ Royal Hawaiian

Quand on prenait la voiture et qu'on allait faire de longues routes pour les vacances, il y avait des cassettes. Branduardi. Brassens. Les Beatles. J'ai été fait comme ça. On approche de Baker. Je ne sais plus pourquoi je m'étais retrouvé seul dans les rues d'Essaouira. On avait loué un appartement en retrait. Samir, Gustavo et Seti. qu'est-ce que vous foutiez quand, dans une rue je suis tombé sur cette fille? Qu'est-ce que l'on s'est dit pour qu'elle m'invite chez elle pour le thé avec ses parents dans un intérieur sombre? Je ne sais plus de quoi on s'est parlé. On a pris le thé à quatre. c'était presque normal pour moi. Avec Samir on allait et on rencontrait et on aimait s'attarder et boire le thé. Pour la remercier je lui avait laisser ma cassette de Brassens, celle qui avait fait les routes de mes vacances. Est-ce qu'elle l'a encore? Les lignes dans les gauches et les droites de la routes martèlent le paysage et me tendent un immense ouvert et la violence de la joie. On fumait un haschich merveilleux, j'avais 16 ans et un matin, à Ouarzazate, Samir m'avait réveillé à coup de bite sur la joue. On avait rit comme on devrait toujours rire.


La sortie pour Baker prend la droite, juste après le Lac Mojave que nous n'avons pas vu et fait son noeud jusqu'au pont qui chevauche la 15. C'est le croisement, la 127 part de là. Normalement nous devrions y trouver de l'essence et de l'eau. On roule une centaine de mètre sur Baker Blvd et on s'arrête à la première station. Des palmiers pauvres au bout du parking, un tronc décapité, des feuilles basses jaunâtres, nicotines, comme des corps secs et pelés, cassés, le dos tassé, battus et figés dans le sol, jamais trop loin de l'asphalte en rêvant des routes dans une attente assidue et claquée. Food Shop 24H en face du Royal Hawaiian en enseigne gris-de-bleu. Station Shell. J'entre pour demander une pompe, j'oublie de prendre de l'argent, je ressors, je reviens avec 40 dollars que je donne à la fille basse, les cheveux tirés durs en queue de cheval qui ne comprend pas que je ne comprenne pas et qui me regarde, tenant la porte entrouverte hêler ma mère et la guider à la pompe 5. On n'est pas encore très sûr de l'emplacement du réservoir. Elle manoeuvre son automatique. L'aventure c'est le nouveau qui oblige à réagir vite. Derrière un autre autochtone se demande.


La densité des habitants de Baker est de 106 au kilomètre carré. Ils sont 735, environ à se partager les stations services et les restaurants de transit tout sauf intestinal. Sa superficie ne comprend pas d'eau, sa curiosité locale est un thermomètre géant que nous dépasseront, que je verrai et que je ne remarquerai même pas. La ville est une CDP, une Census-designated place, une zone spéciale dévolue au recensement, une station statistique comme certaines bases militaires par exemple, ou Fort Knox. Le Census Bureau considère tous les townships comme des zones non-incorporées, même dans les États où les townships sont incorporés suivant la loi de l'État. Mais Baker n'est pas un township. Vous pouvez y aller et vous y arrêter sans risque, ne vous inquiétez pas. Je fais quelque pas sur le parking. J'ai acheté deux jerrycans en plastique d'eau. Je m'éloigne des pompes pour fumer une cigarette. Je regarde la route, la 15 que nous ne serions pas censé reprendre, si je n'allais pas me tromper quelques minutes plus tard. Je regarde ma mère qui attend devant la voiture qu'elle a parqué à l'ombre, ma portière ouverte. Il commence à faire chaud.


1.24.2015

Haïku d'images-32/ Vastness







Jouir l'immense
de
vivre
entre 
le 
Rien




























Un Passage
et
Des lignes
cassées
La violence
de 
la Joie














Haïku de route-29/ Sailer's Pant

Elle a mis ses sandales et un short en jean coupé au dessus du genoux, un haut léger à motifs que je ne sais pas décrire. On vient de finir de faire nos bagages. Je mets un pantalon, léger, un truc pour la voile que m'avait donné François Brossy quand j'avais été son aide, l'été où mon père avait vraiment commencer à foutre le camp. J'accompagnais François les matins sur le lac, quand il avait décidé d'être pêcheur. Il partageait la cabane de Manigley, on posait les filets en fin d'après-midi, on partait à 3 heures pour les poissons profonds, à 5 heures pour les perches. On tirait les filets, j'ai appris, puis au poinçon on extrayait les poissons des mailles. Je me concentrais pour ne pas les trancher trop, je me coupais aux écails et plus tôt j'avais vu le soleil se lever sur le Léman. On rentrait couper les filets de perches et les mettre sous vide en chambre froide, puis on retendait les filets. c'est une science et un touché pour moi qui suis si mauvais de mes doigts. Et retourner sur le lac les poser. Je n'ai jamais été aussi mal payé de ma vie en travaillant aussi dur et je n'ai jamais été aussi heureux dans un métier. François c'est une autre histoire. C'est pas toujours facile d'avoir 20 ans en Suisse.


J'ai mis mon gilet de costume à même le corps, mon veston par dessus et la casquette du petit pour la faire vivre sur la route, que sa tête quand il la mettra écoute les histoires qu'elle aura vue. Les Allemands sont devant leurs motos, cuir et levé tôt post-cuite. LA ou Vegas. Etre gras et heureux quelque part. Nous, on va traverser la Vallée de la Mort, moi et ma mère. Elle a oublié sa jambe gauche. Il est tôt encore. On prend à gauche, la 15 est simple, on a de l'eau sur la banquette arrière, j'aimerais en acheter un peu plus. Je suis heureux. Ma mère roule, elle porte des lunettes de soleil. Je mets la radio, j'espère trouver une station avec des vieux tube, on enclenche la Highway avec les Doors, j'adore les cliché, j'ouvre la fenêtre. On perdra rapidement la station. Je mettrai un peu, dans mes oreilles, d'autres routes qui m'ont faites sur mon I-pod. Je veux être un tableau qui n'a jamais existé. Juste un peu. Le jouer et y croire vraiment. La route n'est joyeuse que dans les souvenirs qu'on décide d'en garder. Je connais bien les règles. Je suis toujours revenu vivant.


Barstow Fwy, Mojave Fwy, choisis ton nom, sois l'image que tu veux être. J'ai éteins la radio. J'aimerais connaître le nom des pierres, connaître les noms de la végétation, j'aimerais parfois avoir plus que juste mes yeux pour découvrir. Je ne sais pas grand chose. Je suis un absorbant. Tout est simple. On parle peu. Les barrière de sécurité gardent la civilisation, parfois des idées de pistes partent par-ci, par-là, des gens fusent sur des quads, jamais trop loin de la Freeway. Des virages légers pour ne pas s'endormire. Les pylônes ressemblent toujours à des statues, le progrès porté à bout de bras, partout. Nous ne seront pas des dieux. Nous avons vaincu en Titan. Prométhée nique Zeus. In God We Trust. L'Amérique est une joueuse, elle minaude à dieu comme une ombre, mais elle est homme, envers et contre tout. Un support publicitaire décharné, Gufe, un And vacillé, Aware, Wheater traffic, Get INFO, Come, des invitations en train de s'effondrer, la vitre fermée, je ne sens pas le Mojave offert en transit, des monts partout autour, sombres sous le soleil global et lent. Et là, vers le loin et le rien, une trace qui voudrait souffler. On va s'arrêter à Baker faire le plein et acheter de l'eau.

Haïku de route-28/ Breakfast in Amerika

Le jet-lag est monacal. Je fais les aubes et couche aux poules, il est 5h30, les rideaux tirés, je m'extrais, le plus silencieusement possible, sur la table de nuit, un livre que je n'arrive pas à commencer et que j'adorerai plus tard et ma mère, à côté, qui dort encore, toute bien. Je prends une douche, très chaude puis très froide, la porte de la salle de bain fermée, je m'habille, pieds nus sur la moquette, j'ouvre doucement la porte fenêtre et m'adosse sur le balcon minuscule et sur le Mojave, la route et la piscine, je tape le code sur l'I-pad. Je regarde le décalage, la journée déjà bien entamée de ma femme et du petit. Je pense à eux, les yeux encore brouillés, je leur écris. Le temps est dilaté, ce temps qui n'existe pas, qui n'est qu'un espace qui oscille, ici, contraint. Le temps s'étire, je regarde la piste sur google map. Hier soir au DiNapoli ma mère et moi on s'est dit que ce serait bien d'anticiper le motel suivant. Je regarde la carte de Californie, sur du vrai papier, je calcule les distances. Aujourd'hui on traverse la Vallée de la Mort.


Ma mère s'extrait, d'un rite l'autre, hors la brume. J'essaie de faire du café filtre avec ces machines que je ne comprends pas. J'y parviens à peu près. l'eau est noirâtre, je la sucre. Je me suis beaucoup demandé. J'ai joué la sécurité. C'est loin. J'ai réservé à Long Pine, mais peut-être qu'on trouvera avant et tant pis. Pour l'instant tout est simple. On a faim. j'ai un bouton sur le nez. Je me suis rasé le jour du départ. Je commence à me tapisser. Ma mère a des beaux yeux. On descend manger ce qui sera, mais nous ne le savons pas encore, le meilleur petit-déjeuner des routes. La salle est une salle. Ce n'est pas comme à Los angeles, serrés sur les canapés et les clients monstrueux, devant la réception. Les Allemands ne sont pas là, quelques clients, on prend une table. Saucisse et oeufs brouillés, toasts et toaster, café et jus d'orange, corn-flakes de toutes les couleurs. Je me gave. Ma mère prend des corn-flakes, les normaux, un peu de pain, un café. Je ne me rappelle pas avoir pris des petits-déjeuner en famille quand j'étais petit. On se réveillait. Chacun nos heures. Quand j'ai commencé à passer du temps dans la salle de bains de mes parents, à côté de leur chambre, couché avec le ventilateur à air chaud, je mangeais d'abord vite en bas, à la cuisine, des frosties souvent, un bol de corn-flakes, rarement des tartines, seul. Le café est arrivé plus tard. Avant je crois que je ne buvais rien. Personne ne se réveille de la même manière. Je n'ai jamais compris ces familles qui s'obligent à prendre le petit-déjeuner ensemble. Laissez-nous entrer au monde à notre rythme.


Nos chaussures sont posées à chaque extrémité de la commode de la télévision que nous n'avons pas allumée. Ma mère a déposé ses petites affaires sur la gauche de l'écran. Je me suis répandu entre le micro-onde et la table de nuit. Des sachets en plastique sur le sol. On compartimente nos espaces. Ma mère je l'aime et mon père aussi et mon frère aussi, chacun d'une manière différente. Mais, d'une certaine manière, nous avons toujours vécu séparé, un ensemble séparé, un séparé protégé et protégeant. Nous mangions ensemble le soir. A midi, mes parents travaillaient. Il n'existait pas de cantine dans mes écoles. Je rentrais à la maison tous les midis. Pendant longtemps j'ai eu des jeunes filles au pair qui remplissaient mes assiettes. Je faisais les trajets à pied, parfois à vélo. Quand j'étais à l'école du haut, la compagnie de bus scolaire considérait que j'habitais trop près de l'école pour venir me chercher. Et quand j'ai été à l'école du bas, la compagnie de bus scolaire a considéré que j'habitais trop bas pour venir me chercher. C'est une des plus belle chose qui me soit arrivée dans la vie. J'ai appris à marcher, à marcher vraiment, grâce à la compagnie de bus et à mes parents qui ne pouvaient pas venir me chercher à midi. Avant les jeunes filles au pair il y avait eu Mamie Gallet, celle qui m'a brûlé le bras avec du café. Mais c'était ma faute. Les framboises à la crème m'avaient sucré les doigts. Je l'avais bousculée pour me laver les main. Elle a laissé tomber la cafetière sur mon bras. A trois ans et demi, j'ai appris à être poli. Et j'aime toujours ma cicatrice.



Haïku d'images-31/ Dare, baby, Dare












Aware

To Dare

To be Aware































1.22.2015

Vidéo de chat










Une toute lente descente. On est bien rentré.









Mise à vide.








Respirer. Ce n'est pas tout ce qui nous reste. C'est la seule chose qui fonde.








Les belles descentes.







Elles s'échappent. Par nous.







Elles montent la vie.





Et la vie, c'est naviguer. Connaître les noeuds. Jouer la tension des voiles. Lire l'autour.











Mer d'huile.


















Pictures-Clear Line





La vie est une ligne claire.
Mais.
Toujours décalée.



































1.20.2015

Manifestations dans le monde arabe/ Pourrait-on avoir un peu de proportionnalité?

Cet intriguant des médias qui se déchirent entre la culture des moules et les décapitations floutées, masquées, simplement dites,
entre le néant et la peur ou plutôt du néant à la peur et entre, la résolution de la peur, la marchandise, l'avoir.

Drôle de théâtre et à peine critique tellement c'est su et connu, accepté et regardé, re-regardé, les joies spectaculaires des heures passées, guilleret et fasciné devant le teleshopping.

Hier, on nous montrait un tour du monde des manifestations de haines contre la France ou les chrétiens ou la liberté d'expression ou tout dans tout, litanie des mises à sac, des flambées, des slogans et des crillardises sponsorisées par les bons régimes de toutes ces places en ordre respecté, les manifestants, dociles, de bonne guerre, soumis quoi, à la criée vendaient le mépris au nom d'un livre ou de sa lecture ou de son absence de lecture ou simplement parce qu'on leur a dit de le faire.

Mais ça, c'est su et connu et vu et revu et compris et regardé et lu et accepté, plus ou moins comme une normale du monde, toujours en devenir.


Mais ce qui serait intéressant, ce serait de montrer de ces manifestations de haine précuite, le nombre exact de secondes proportionnel au pourcentage de musulmans à travers le monde qui auraient participé, de plus ou moins bon gré, à ces descentes de rues.

Un flash quoi.


Quitte à retourner ensuite paisiblement à nos moules le reste du temps.

1.19.2015

Haïku d'image-30/ Life Locked-Motel Life













Locked Free

Swimm Locked

Dream Locked





































Urbicande/ Les territoires en laisse










Urbicande.
Les cris, la laisse dansée, lassée, laissée vague, presque longue, à l'usure ton joli collier, on mettra la ligne, les lignes, nos lignes en valeurs où confinés, on riait et j'étais devenu si perdu de tant d'herbes et qu'il ne fallait mieux rien dire et que je n'arrivais plus à suivre quoi que ce soit, racontez-moi encore les histoires et les dialogues et tous les mots que j'ai fumé et que j'ai oublié.
Totalement.


Urbicande. Le cri. La terre, l'acnée, l'humus, les après-midi, les plaques sur les bras et les paupières arrachées, des éclats de rire, des oublis, une ligne, la ligne, confinée, l'embuée, les matins clairs, le brouillard des matins clairs, les wagons fumeurs, les quais qui attendaient les wagons fumeurs, Urbicande, totalement.



Basukiste à jamais, traîne de trime, les lattes, la coulée des sols, les triques, les lignes, la défile, les zones transitoires, l'obscure encore, l'aube à peine, défoncée, les descentes d'asphalte, les sacs, les jolies et la tête enfermée, totalement, j'ai oublié, j'ai oublié, j'ai oublié. Totalement.


Les plaques, je m'aligne dessus, je les suis, je les lis, je m'y coule, je connais, je me sais, je me continue, je veux voir, je veux m'être, je plaque, je cogne, j'herbe, j'oublie, les mots, toujours en retard, je réagis toujours en retard, j'ai 16 ans, je vis en urbicande.
















1.18.2015

Haïku de route-27/ Camp Sugarloaf, Grapevine, Waterman Junction, Barstow

Les voitures sont rares, les parkings presque vides, le silence presque là. Je me demande ce que font les Marines, si la base est occupée, s'ils viennent danser les jours de permission, s'ils tuent quelque part. Barstow dans la nuit, défonce probable et putains édentées au Cactus, le reste de la communauté à vaquer entre les Interstates, la fête chez la fille hugante du Liquor, la route que l'on traverse en digérant DiNapoli, longeant la réception et les motos au repos. Les noms d'une ville. Sa traversée. Ses identités. Ses peaux, plusieurs renaissances, l'or et l'argent, le Camp Cady à 32 miles dans les troubles indiens des ruées vers l'ouest, Paiute, Mojave, Chemehuevi à pacifier, Camp Sugarloaf, Grapevine quand l'eau d'hiver jaillit verte sur les sol et gorge la rivière puis Waterman Junction et l'eau qui bout comme le rêve de l'or et fuse les chevaux vapeurs, William Barstow Strong et la Santa Fe Railroad qui tranchait ce bout de terre où les autoroutes ont fait pousser Chevron et le béton et l'asphalte et les motels où j'ouvre la porte de notre chambre et la fenêtre pour l'air.


D'autres traces dans la nuit, les lumières alignées qui sont descendues du ciel pour filer sur la I15, le fuite entre tous les Vegas, le rêve de l'or encore, tendant dans les nerfs les bras sur les changements de vitesse, milliers de lucifers dans les rouages de l'ennui et le manque qui ronge, le manque des chasses, le manque des belles sueurs, le manque d'être et de jouer à tout perdre en filant la nuit et les jours. Je n'irai pas me baigner, l'eau est trop froide, je regarde la piscine, je prends la bière qui me reste, un linge au cas où, ma mère dans la salle de bain se prépare, méthodique, enlève ses boucles d'oreille, se démaquille dans son pyjama vert, doux et concentré, crucial comme sont tous les rituels. Je sors, sur la droite vers le bout, je descends un étage, la machine à glaçon et la porte, le silence, la route, loin, le métal froid de la grille, les Hollandais. Hi. Cet accent qui les cibles tout de suite, je m'assieds avec eux. Ou peut-être que j'étais allongé sur un transat, avant qu'ils n'arrivent. Je ne sais plus, ça ne change pas grand chose de toute manière.


Comme la ville, j'aimerais trouver des noms pour mes métarmophoses à venir. J'aurais voulu un ciel et une bière, seul, les constellations rassurantes à plus de 8000 km, les retrouver. On peut courir les espaces, s'effacer, déménager pour tout reprendre mais l'oeil levé, la fuite s'éteint, c'est toujours Orion, la première que je repère, le Chasseur, l'odeur de la chasse, la constallation du désir. J'aurais voulu un transat et l'eau seule, me baigner d'être en silence mais pour cela, il faut le courage du désert et le fond des grottes sans ciel, Nix et Ouranos effacés dans la pierre, les tanières lentes, lointaines des lampadaires et du couple de Hollandais qui me raconte les trois mois de route à travers le Nevada et la Californie, les enfants grands qui se débrouillent enfin, la paix sur une route à se retrouver sans rien réserver, construire un rythme pour souffler les années à donner, les expirer et reprendre du vif. Le temps est un espace comme un autre. J'essaie de parler néerlandais, des bribes, des phrases hâchées, des verbes mal placés, le retour à l'anglais, l'échange sous la pergola et dans la dernière gorgée, un retour vers la grille où je les enferme à eux et je vais me coucher.



































My Song's Lyrics/ No Leader
















You wanna see them walking on my own
You need a leader
You wanna see them walking on my own
You need a leader







Everywhere I walk, it is just my own
I don't need a leader
Everywhere I walk, it is just my own
I don't need a leader 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1.16.2015

Haïku d'image-29/ Ignorance








L'Ignorance

Ici et là

Ignore                    


























Utopia/ La fin des idéologies

Comment vivre ensemble?
Ce n'est plus le quoi des explications vides et vaines, des projets mis à mots, ni des lignes qui ne dirigent plus que la perspective des mirages.
Comment.
Le modus opendi du modus vivendi.
Nous ne savons même pas qui nous sommes et nos démocraties ne sont même plus capable de nous expliquer, de nous décrire,
notre unité déclinée, in uno multiplex comme ces salles de cinéma qui nous proposent en dégradé la suite sans fin d'un langage identique
et sous couvert d'identité sans définition car indéfinissable nivelle nos multiples dans le désir de désirer, ayant depuis longtemps abandonner la solidiarité du mieux.
Mieux être, mieux vivre, mieux apprendre, mieux comprendre,
dans un monde que la science n'explique pas totalement mais nuance indéfiniment, la paresse d'être et la paresse de désirer nous réduit à séparer la réalité en nuit et jour, haut et bas, bien et mal,
le binaire rassurant, la simplicité fondamentale fourvoyée dans un simplisme facile
et la guerre est toujours simple, la paix, elle, nécessite à la seconde lecture et relucture, dialogue et critique, compromis et concession, écoute et silence, amour en somme.


L'identité n'existe pas. L'identité est une mythologie. Ce que Chrysippe disait des valeurs vaut pour nos être-ensemble, nous sommes inséparables et différents. Mais nous vaguons dans les idées, tendons dans le "quoi" et sans 'comment" vers le Phédon, cette unité que nous voulons de toute force et non pas le mélange. Dans nos mesures nous faisons aveuglement confiance dans un déterminisme quasi naturel de ce qui nous compose. Nous devons couler de source.

Oui, nos mythologies, nos légendes, nos illusions "rationnelles" sont l'ombre nécessaire à former l'unité tout d'abord, si bancale elle est, brouillée et aspirée par ce qui la compose. Alors, du "Politique" faire un avec plusieurs ou suivant Ménon, faisant plusieurs avec un?


Devons-nous vivre une unité des séparés et continuer à communautariser par paresse et lâcheté ou devons-nous trouver les comment et y mettre les moyens de nous considérer comme plusieurs et d'exciter le mélange?

La mythologie est à la fois fatiguée et puissante, l'unité ante rem n'est opérante que dans les régimes politiques faibles, c'est-à-dire les dictatures, Chine, Russie, Arabie Saoudite,...,
mais dans nos démocraties c'est la mixité post-rem qui doit s'ériger en dialogue permanent dans des micro-sociétés de micro-économie,
dans des interactions qui seraient à la fois des interactions de la nécessité (nourriture, énergie,...) et de la joie.

1.15.2015

Boko Haram contre Aqmi/ Areva voir ailleurs

Les hommes rêvent. Ils s'unissent en société et ils rêvent. Et ils tracent dans leurs sociétés les mirages qui étancheront leurs soifs.
Mirages et mythologies, les illusions nécessaires et fondamentales, constitutrices et constituantes de l'être-ensemble, inatteignables mais moteur des unités et des perspectives.
Les hommes ont rêvé et inscrit leurs droits.
La France s'est auto-proclamée pays des droits de l'homme. Elle paye cette chimère et cette image trop lourde à assumer.
Ni chez elle, ni à l'extérieur. On ne peut pas lui en vouloir; tout est très normal. L'idéal est fait pour ne pas être réel.
Areva.
Les intérêts supérieurs de la nation.
L'indépendance dépendante de l'énergie française.
Le coût des frigos et de l'éclairage publique, le lave-linge, les diodes allumées de nos écrans endormis. Le coût de notre confort. Le coût de notre quotidien. Notre coût au monde.

La France fière de ses centrales et de son autonomie énergétique ne possède sur son sol pas la moindre tonne d'uranium, l'aliment central, le bon Yellow cake qui nous illumine.
Autonomie relative, dépendance totale aux gisements extérieurs, dépendance avide à l'Afrique saignée, dépendance vitale aux vieux liens, l'Afrique, la chasse-gardée de tous les gouvernements de la Ve République.

Aqmi, nourrie des armes profusées de Libye, des stratèges et combattants expérimentés du GIA, des soldats de misère et des gamins perdus du Sahel s'étend et ronge des territoires qui lèchent les prairies Yellow Cake du Niger.
On estime à environ 7000 le nombre de tonne d'uranium naturel nécessaire à la paix sociale (ou au confort énergétique, mais c'est tout comme) par année en France. En 2011 par exemple, Areva a produit 9142 tonnes d'uranium dont 41% provenait du Niger, 2700 tonnes extraites des mines à ciel ouvert de la SOMAÏR et 1075 tonnes des mines souterraines de la COMINAK.  La commune d'Arlit (112 000 habitants) comprend les villes d'Arlit et d'Akokan, créées spécifiquement en plein désert pour accueillir les travailleurs des mines et leurs familles. Ajoutons la nouvelle mine d'Imouraren, la plus grande d'Afrique à ce jour.
Aqmi joue là, pas loin, aux frontières des zones parmi les plus stratégiques pour Areva et donc pour l'Etat français. Pour rappel ou pour information, le premier actionnaire d'Areva est le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (le côté alternatif ayant été ajouté en 2010), organisme d'Etat, à hauteur de 61,52% et l'Etat français à hauteur de 21,68%.

L'intervention au Mali n'est pas humanitaire, elle n'apporte pas la bonne parole des droits de l'homme à coup de sains missiles et bonnes cartouches, elle castre, elle endigue, elle réduit, elle protège la manne.

En Centre-Afrique le gisement de Bakouma, moins prometteur visiblement que lors de la signature de l'accord qui offrait 90% des part à UraMine (société canadienne rachetée par Areva) mais néanmoins intéressant et ce que les sous-sols centrafricains pourraient encore offrir dans l'avenir justifie naturellement une présence d'un contingent français et des opérations de "pacification".


On m'appelle le naïf lorsque je dis que je suis un gentil, qu'il faut défendre la gentillesse, qu'il faut être vigilant contre tout patriot Act, qu'il faut même plus de liberté, que les problèmes sont profond et ancien et les solutions lentes et longues,
mais qui sont les naïfs qui se demandent, innocents, le chauffage électrique sur 22°, la machine à laver en marche, les lumières allumées, les écrans allumés pourquoi personne ne lève le petit doigt contre Boko-Haram?

Je vous laisse faire vos propres recherches sur l'économie du nord-est du Nigéria et tirer vos propres conséquences "real politik".
Boko ne descend pas au sud. Bien que le Nigéria soit souvent qualifier d'émergent, de tête de pont économique de l'Afrique avec l'Afrique du sud, les disparités économiques sont hallucinantes et la redistribution des richesses un terme joli et très vague. La richesse est au sud et elle est très très bien gardée.


Boko rêve. Et les rêves de Boko sont de sang. Mais Boko n'est pas débile, ignoble mais pas débile. Il garde et contraint le problème au Nigéria, tend vers le Cameroun.


L'atroce ne mobilise pas les ressources de l'Etat. L'atroce ne chauffe pas, n'illumine pas, ne relie pas.


Et chaque français, quel qu'il soit, quel que soit sa sensibilité politique finance et justifie deux fois toutes les interventions et toutes les non-interventions de son Etat. En finançant l'effort de guerre par les impôts et en consommant ad nauseam l'énergie électrique fournie par Areva.


La révolution, quelle qu'elle soit commence toujours par soi et chez soi.

















 

1.14.2015

La poésie est un langage clair/ Mort à la Mort









La liberté
toujours floue
l'exigeante


l'évidence
et la boue
la paresse


Tous les ailleurs
des simples
l'espérance


L'attente
est ample
et lente


et le monde
est rêche
beau


la peur croit
et la nuit
seule espère


La vie, là
a du goût
et des odeurs


les ailleurs 
ont toujours été
trop blanc 


Mort
à
la 
Mort











1.12.2015

Patriot Act? Allez... Soyons sérieux...

























"La question n'est pas de savoir si la France sera touchée par un attentat mais quand elle le sera"

On l'avait déjà entendue avant, cette phrase et devant les parterres multipliés de spécialistes pressés par les caméras et les journalistes de rassurer et dire, c'est fini, enfin et maintenant
quelle déception d'entendre que tous s'accordent sur l'inexistence et l'impossibilité du risque zéro.

En quelques sortes heureusement.

Car si ce Graal était atteignable alors il serait la justification des pires rétorsion de liberté par ce conseil de marcheurs internationaux où la vision hongroise de la liberté de la presse, s'expliquait avec la vision russe des droits de l'opposition et Bongo était très beau dans l'écran.

Non, il n'y a pas de risque zéro.

Heureusement, encore, parce qu'il n'y a pas de solution miracle court-termiste et légiférée à la hâte dans les salles des pas perdus des Assemblées de-ci, de-là.

Franklin en 1755, "ceux qui renoncent à une liberté essentielle pour obtenir un peu de sécurité temporaire ne méritent ni liberté, ni sécurité".

Alors oui, ce sera long, parce que cela vient de loin.

Quel barbare? Drôle de mot galvaudé, aujourd'hui où les mots, certains du moins perdent du sens, le leur, où tout est extraordinaire tout le temps.
Barbare, c'est l'ailleurs, c'est par-delà les frontières, c'est en horde, dans la différence.
Mais ici, c'est là. Et bien là. Nés ici. Eduqués ici. Dans la vie d'ici et les images d'ici et les portes ouvertes ou fermées d'ici dans les émissions tv d'ici, les rues et les odeurs d'ici.

La misère de la vie contemporaine, la maladie contemporaine ne s'appelle pas Islam. Ni même islamisme ou salafisme.
Le rance il vient de loin. Il vient de la séparation. Celle des banlieues avec le centre. Celle du travail. Celle de classe (oui, oui, il y a toujours des divisions de classe). Celle du spectacle de la matière et de la marchandise qui nous sépare de nous et nous sépare entre nous.

Plus de quarante ans de construction méthodique de la séparation.

Et l'abandon. La mise au rebut d'une partie de la société et la paresse de l'autre partie, les yeux fermés, parce qu'il n'y avait jamais eu de raison que ça aille autrement que bien,
une suite de jours,
de hier à hier
dans l'éternel de la classe moyenne et son ennui et ses désirs.



Alors non. Il n'y a rien à légiférer, à sur-sécuriser, aucune liberté à limiter. Au contraire.

Le combat est ailleurs. Il est économique mais pas austère. Il est éducatif.



Et je veux toujours danser et rire de vivre.











































1.11.2015

Une chance en or pour le sunnisme/ Et pour les autres

Ce serait tellement plus simple sans passer par la religion, en faisant simplement confiance à l'enseignement et au temps pédagogique, mais bon, malheureusement les jours sans dieux vont encore se faire attendre et il va falloir trouver d'autres canaux pour faire comprendre l'humour, la distance, la critique.
Faire comprendre donc, pas imposer à coup de bottes ou de loi, en expliquant, en dialoguant et en déconnant. Parce que oui, la pensée peut être une vaste déconnade, moyennant quelques bagages s'entend.
Ce n'est pas à moi, petit-bourgeois, blanc et athée de faire la morale. Moi je dois juste continuer à faire ce que je fais, ce que j'ai à faire, dans la joie de la critique de ma société, dans ses délires, ses misères et ses conneries.
L'éducation publique doit simplement faire ce qu'elle a à faire ou plutôt ce qu'elle devrait faire, c'est-à-dire générer, développer, subtiliser l'esprit critique, la possibilité de la critique, l'opportunité de la critique, l'opportunité de pouvoir prendre de la distance, de pouvoir échanger sans se perdre, sans nécessairement abdiquer ou se sentir humilié.
Les parents qui adorent abandonner à l'école publique certaines de leurs prérogatives devraient respirer un bon coup et retourner vers leurs enfants et ne pas s'en débarasser quand ils demandent "pourquoi?", ni leur laisser les pleins pouvoirs parce que c'est plus simple de dire oui ou oui oui que non.
Ce genre de trucs tout cons vaut pour tous. Ce n'est pas une question de République ou de Nationalité, de passeport ou de frontière, c'est une simple question de vivre ensemble. Les gouffres de l'ignorance nourrissent TOUS les fascismes.

Quant à la question des dérives religieuses, à l'intérieur des religions, la question de toutes les fanatisations, c'est une question, une problèmatique qui doit être prise en compte par les autorités de ces religions. Les délires de la Manif pour tous sont entre le fait de courant rance du christianisme, de la transmission et de la pérennité de ces courants rances. Les choix d'alliance politique à la Knesset, les bras tendus aux ultra-orthodoxes sont des stratégies politiques du repli et de la peur.

Le sunnisme de France ou à plus large échelle européen ou à plus large échelle le sunnisme en général souffre de plusieurs maux dont un aurait pu ou dû (ou l'a été) être un facteur d'ouverture et de responsabilisation.
L'absence de hiérarchie et de clergé (pour facilité la compréhension, mais sans tirer aucun parallèle, aucune comparaison, AUCUNE, on pourrait dire avec mille guillemets que c'est une position qui rappellerait le protestantisme face au clergé catholique, même si la comparaison je le répète s'arrête là sans même en partir) cette absence donc serait une chance en plaçant le croyant face à son propre rapport à dieu, mais est devenu une de ses tares, parce qu'elle a ouvert les voix et multiplié les "savants".
C'est donc extrémement difficile pour les imams de France en l'occurence de parler d'une voix ou de transmettre la même lecture, la même interprétation du coran.
Les maux suivants sont le développement de deux lectures, vendues à travers le monde qui sont le wahhabisme et la doctrine inventée par les Frères musulmans.
J'appelle cela des maux.
Le wahhabisme a été vendu par l'Arabie Saoudite et ce, depuis longtemps et ce avec les applaudissments et l'aval des Etats-Unis, désireux de soutenir leur précieux alliés.
Ces courants sont des courants que connaissent toutes les religions, qui sont prisés et pratiqués et ce de plus en plus par toutes les religions qui sont des courants de lecture rigoriste, sans degré, simplifié et simpliste, pur et dur des textes des livres.
Bush junior avait et a probablement toujours, une lecture simplifiée, ne nécessitant pas de hautes compétences intelectuelles ni un vaste degré de subtilité de son livre.


Je ne comprends pas les religions. Je ne comprends pas que l'on puisse encore croire en dieu. Tout cela me fascine, me terrorise, me fait rire ou pleurer selon mon humeur, mais bon
je dois m'y faire, même si cela me fait mal à l'esprit et tant que cela reste du domaine du privé.

Je suis même capable de comprendre qu'il existe des savants en religion, des théologiens et qu'il existe des subtilités, des finesses et des profondeurs dans les textes sacrés. C'est dire l'effort que je conscens.

Par contre les instances religieuses, quelles qu'elles soient se doivent, elles, de faire l'effort non pas simplement d'attirer le troupeau ou de garder le troupeau, mais d'ouvrir le troupeau (j'utilise troupeau, parce que je suis baptisé, à l'insu de mon plein gré, protestant et que mon "curé" est un pasteur), de le subtiliser, de l'approfondir, de lui enseigner le dense des textes, la complexité des textes.

Et par dessus tout, puisque toute religion se dit tolérante, la définition de la tolérance.


oui, c'est une chance historique pour le sunnisme, mais également pour l'éducation au vivre ensemble en général!

1.10.2015

Rester attentif/ On ne nous privera de rien

On va en entendre des conneries et les récupérations purulentes ne vont pas tarder à se déverser.
Il ne faut pas se disperser et rester très très attentif et concerné, concentré et vigilant, gentil et virulent.
Dans un premier temps, la nécessité s'est de rester uni ou de montrer, quoi qu'on pense, même si on pense à des saletés, même si l'émotion prend le pas sur la raison, même si c'est dur, de montrer une unité.
Et parfois le mieux, c'est de se taire, d'être ensemble ou simplement le vouloir très fort.
C'est très naïf, c'est très bisounours, c'est très "flower", mais c'est en même temps très compliqué et ça nécessite une vraie force de l'esprit et de la raison.

Ce ne sera que dans un deuxième temps qu'il va falloir être vif, sans concession, rude, rugueux, d'une dureté joyeuse, d'une verve vivante contre tous les -ismes


Contre tous les -ismes, toutes les idéologies!

Non la religion n'a rien à faire dans l'espace public, rien. Elle est une idéologie comme une autre,

une idéologie de l'incertitude, une idéologie comme toute idéologie, de l'après et de l'ailleurs
et nous
nous sommes ici
ici et maintenant
sur cette terre, dans ce monde
sans dieu ni sphère des Idées qui nous gouverneraient d'on ne sait où.


Nous devrons aussi être puissants, rudes et assurés contre toutes les tentatives de réduction des libertés, toutes les lois rances qui vont vouloir pulluler et polluer l'essence de la démocratie,
la liberté de dire, d'écrire, de sortir, d'aller et venir.

parce que ça va commencer très vite.












1.09.2015

L'instinct de mort/ Sur les journalistes (et autres) qui se réjouissent de la mort des deux frères/

Entendre les journalistes manifester leurs joies de la mort des deux frères me trouble, est-ce normal docteur?
Oui, àa l'est.

Se réjouir de la mort de quelqu'un, quel qu'il soit est dégueulasse.

J'entends, "les prendre vivant aurait été un risque inutile pour les forces de l'ordre"!
Mais c'est quoi cette misère morale?
Le rôle de la police, de la gendarmerie et plus encore du GIGN est de prendre des risques, de risquer sa vie pour, oui, protéger les otages, mais aussi pour faire en sorte que justice puisse se faire.
Oui, il aurait fallu prendre le risque de les prendre vivant, parce que oui, nous avons et aurons tous besoin de comprendre, du moins d'essayer de comprendre, et oui, il fallait une justice et ne pas leur offrir leur martyr en cadeau.

Qui sont ces journalistes qui se réjouissent de la mort?
Qui êtes-vous qui vous réjouissez de la mort?

L'instinct de mort est un des écueils qui nous attend.
Nous sommes des humains, mais peut-être devrions nous être plus que des humains et ne pas répondre à la haine par la haine, à la violence par la violence.
Nous devons être exemplaire, parce que ce que la barbarie espère, c'est de nous abaisser jusqu'à elle.

Jours noirs/ Contre la peur!

Les jours sont noirs. Les gentils ne doivent pas perdre parce qu'ils ne peuvent pas perdre.
J'ai beaucoup à écrire et beaucoup à dire. Je le ferai dans des posts suivants.
Mais nous devons être là, présent, sûr et sans peur. sans peur d'écrire et de penser contre la nuit, contre la bétise, contre l'ignorance.

nous devons écrire contre la nuit de tous les fascismes.

J'ai peur que des idiots attaquent des mosquées les jours de prière (tiens... C'est vendredi aujourd'hui)
J'ai peur qu'on enferme préventivement des gens qui serait de retour de Syrie, j'ai peur de Guantanamo à Paris (C.F. un post que j'ai publié il y a trois mois).
J'ai peur qu'on continue nos délires interventionnistes en Irak.
J'ai peur qu'on parle et qu'on ne fasse rien.
J'ai peur qu'on continue à ne rien faire dans les quartiers difficiles.
J'ai peur qu'on continue à ne pas éduquer.
J'ai peur qu'on continue à communautariser par défaut.
J'ai peur qu'on généralise par paresse.
J'ai peur qu'on s'abaisse à défendre la peine de mort, parce que ce serait se mettre à la hauteur de la barbarie qu'on dénonce.
J'ai peur que le comptoire devienne la norme de la pensée.
J'ai peur que les passéistes (Finkelkraut, Zemmour,...) continue à être invités sur les plateau et que la pensée se résume à deux voies.
J'ai peur qu'on réduise notre liberté à la protection de nos corps et non de nos valeurs et qu'on vote un Patriot Act à l'européenne.


Mais évidemment, la peur est belle et nécessaire parce qu'elle nous oblige à être courageux et à passer par dessus elle.


Je n'ai pas de dieu, je n'ai pas d'idéologie.


Je veux danser et rire.