3.19.2012

la grammaire est sexy/4 la création du temps comme outil politique


















Ainsi donc le présent n'est nulle part, sphère instable et insaisissable, éternité de notre condition, fondement de nos terreurs et des moyens que l'on se donne pour tenter de les résoudre.
Le présent nous a ouvert le temps et nous y avons plongé.

Ce présent si vide nous a abreuvé le vertige et la perspective et nous l'avons empli de temps et ce temps nous l'avons étiré et segmenté.
Parce que, avant Bergson, avant Einstein et encore aujourd'hui, après eux nous l'avons défini en espace et continuons à en nier les intervalles, parce que nous sécantons nos existences et parce que nous sommes toujours persuadés qu'il existe un futur et un passé.


Ces notions qui nous projettent ou nous ramènent, que nous utilisons quotidiennement, que nous manions d'ailleurs plus que le présent lui-même ne représente en elles-même strictement rien.


Ce n'est pas que le passé n'existe plus, c'est qu'il n'est pas. Il n'est pas une disparition, ni une absence, il est un écho tout au plus et ce que l'on peut en dire, ce que nous en disons, n'est qu'une infime partie de ce qui a été. De ce qui est. Une impression, toujours vague, toujours floue, imprécise, interprétée, relue, revue, re-présentée au moyen de mot qui eux-même, en eux-même ne signifient rien.

Même dieu ou les dieux ne peuvent pas changer ce qui a été.


Le futur est une absurdité. Il est à la fois l'infime probabilité de sa réalisation et la totalité de ce qui peut être. il n'est même pas un possible, parce que celui sera en étant, sa preuve est son existence. On ne peut rien dire de ce qui vient.


En français le seul temps ayant une éventuelle consistance est le conditionnel. Cette création merveilleuse qui chevauche et le passé et le futur par sa construction et son usage au présent.
Les autres temps ne servent qu'un usage immédiatement politique qui se résout à relire l'histoire et imposer en ordonnant les volontés à venir.



Le temps a été créé uniquement pour assurer la stabilité sociale quel que soit le système politique appliqué.

En peinture, la seul manière parfaitement réaliste de figurer ce qui est, ce qui a été et sera est l'abstraction.









































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