3.30.2012

Pourquoi Sarkozy va gagner

C'est une question d'opposition et l'opposition comme une force factice ou plutôt une opposition qui admoneste pour absoudre qui critique pour conclure, qui crie pour en fait se taire.

Bien entendu que Sarkozy va gagner.

Et il va gagner parce qu'il est méritant.

Celui qui mérite le fait en contre-partie de ce qui l' a fait échouer, le bilan de son action est sa réaction à ses chutes.
Le fait que lui et ses lieutenants bandent actuellement dans des shows dans lesquels on nous fait passer l'action pour le décors et vice-versa c'est-à-dire où la récupération de l'immonde et le dragage supposé des alluvions sous-éduqués et épuisés de l'aile droite-droite n'est qu'une bagatelle aux alouettes et en sus, un os bien saignant dont Hollande, gaudriole de la lissitude se repaît mollement, plongeant niais dans la voie de garage où on l'engage, presque jubilant de pouvoir continuer à ne rien dire, ne rien proposer, dans un stand-by de logorrhée fade, quasi muette dans l'attente d'une date qui n'advient que trop lentement, tétanisé dans l'inertie flasque qui pourrait rendre le temps élastique.

Sarkozy lui, se repent des erreurs qu'il a crû devoir commettre pour. Ou qu'il a commis sans un fait-exprès mais qui sont son unique atout pour continuer ce qu'il n'a jamais vraiment commencer.
Son théâtre permanent ne cache pas qu'il a été le président du statut-quo, d'un continuum d'un état de fait d'une France qui n'a jamais cessé de vivre dans les années 50.

Oui. Il se repent. Et oui, il suffit qu'on enlève une Rolex pour être un homme non nouveau mais refait. Et oui, ce simple fait est l'élément crucial de cette campagne. Il n'a jamais été question que de ça.
Le mérite en France (et ailleurs) n'est pas conditionné par une somme d'actes mais bien cette faculté de reprendre par-devers soi des moments décalés, des fautes (aux yeux d'une masse facilement clivable) et de les recaler en conscience. C'est réagir contre soi et le montrer.

 Ce pays presque plus spectaculaire que les Etats-Unis a historiquement prescrit le cirque comme condition déterminante et définitive de l'accession au pouvoir quelle qu'en soit la manifestation et le tremblement d'images répétées ad nauseam par les médias de l'imagerie blingblingienne de la faute (bien que les menteries, coucheries morales, contre-vérités, dé-vérités, suffisances, arrogances, injures et parjures soient règles adoubées mais tant consenties par lui comme par tant d'autres dans toutes les sphères de la présences) ne sert qu'à projeter encore plus puissamment le seul credo/projet politique du candidat Sarkozy, c'est-à-dire cette contre-image du repenti, du "je vous ai compris", du je-suis-vous assimilé et contrit, en somme du pécheur qui ne gagnera le paradis que parce qu'il a péché, la reconnu et a fait oeuvre (de la manière et avec l'intensité qu'il veut) de repentance.

Le paradis ou l'Elysée ne sont pas fait pour les vertueux, bien au contraire.
Il faut s'échouer pour se vaincre et se vaincre ne consiste parfois simplement qu'à reconnaître publiquement. La conscience n'entre ici nullement en ligne de compte.
Et cette France fille-mère de l'Eglise, comme génétiquement programmée à la critique permanente, à l'exaspération, à la détestation du bouc, infiniment fébrile de justice, donc d'injustices concrètes, ne jubile que du pardon qu'elle accorde, pardon post-confesse, honorant comme se doit l'aveu, chérissant le fouet qu'elle prend et redonne à celui qui frappe et se flagelle.

Hollande le vertueux va perdre, car il ne mérite rien, n'ayant rien tenter, rien échouer et n'étant revenu de nulle part tandis que Sarkozy la putain respecteuse avancera sous des caudines de plumes vers une prolongation de son règne.  

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