9.27.2014

Contre l'intervention en Irak et en Syrie/C'est toujours ici et maintenant

De toutes les éloges de la fuite nous transportons, menons, conduisons avec nous, où que nous allions, où que nous nous posions toutes les causes, évidentes ou cachées, de notre fuite.
Mal à soi ou mal aux autres, nous nous perdons au bout du monde. parfois même, certain que la vraie vie est ailleurs, nous partons en humanitaire, emportant avec nous, nos névroses et nos masques.

Le désir d'oubli et l'aveugle que nous sommes, les voiles par couches et notre terreur au monde, ravalant au fin fond des nerfs les origines de nos mal-être, digérant à l'ulcère ce trop-connu que nous ne pouvons et ne voulons résorber ou résoudre, le confort à se plaindre, et la bravache de toute l'éloge de nos faiblesses.

Nous bombardons à des milliers de kilomètres. Nous définissons le plus loin possible ce qui, en fait, nous ronge là, de l'intérieur, dans nos institutions, nos structures, nos sociétés, les valeurs que le spectacle ne peut pas posséder, ne veut pas définir, nous laissant-là, entre la marchandise et la marchandise, les lignes de bétons, les banlieues séparées, les rings toujours plus loin des cercles de nos enfers.

Nous bombardons à des milliers de kilomètres alors que nous devrions éduquer ici. Alors que ce sont nos sociétés qui appellent un autre et un ailleurs. Peut-être pas assez fort.

Les causes ne sont pas en Syrie ou en Irak, elles ne sont pas l'EI, ni la Libye, ni le Mali, ni et ni.
Elles sont encore pétrole bien sûr, même si gentiment, sans s'en rendre compte, cette icône de la société marchande est en train de disparaître. Pour l'uranium aussi, bien sûr, même si, ce lieu-dit de notre confort, glisse lui aussi.

Les causes sont là. Dans notre vie ensemble, alors que nous avons passé un siècle à nous structurer comme séparé et comme marchandise en voilant à chacun de ces individus, qu'on a voulu individualiste, ensemble de "Je" noyés dans un ensemble sans sens, non pas les réponses, mais les questions-mêmes de leur être-au-monde.

Eloge de la fuite de toutes les responsabilités et éloge de la faiblesse de nos sociétés qui se regardent s'écrouler, presque paresseuses, là où il n'y a bientôt plus d'ombres dans nos cavernes, tant elles sont sorties prendre l'air et le soleil.




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