9.16.2014

Haïku de route/6 - Vers Sunset

Tellement de visages à décrire. A deux mains, devant la maison quand on recule et longe pour redescendre, tellement de visages différents dans un visage. Le soleil dans Redondo qui rebondit les façades à un étage, cossue vers des bribes d'océan et les lignes interminables à chevaucher, la fenêtre ouverte, vers Beverly Hills. Santa Monica, Lax, Freeway en plein centre, les traces de freinage, les arbres rares et les murets, Jefferson Blvd à la sortie 50B, la grâce beef-burger des scientologues et les chiks à volonté devant le palais-bite mormon.


Tellement de bitume à décrire comme une raie au gel dans les architectures gavées et sans goût de l'orgie nantie de Beverly, sous les palmiers, l'ombre, Sunset à gogo de mes mythologies, Jimmy Choo me paume ses lunettes de soleil à droite de l'épée qui gravit l'affiche de Transformer en bas de la colline. Dans toutes les villes du monde les corvidées plannent sur le ciel bleu qui surplombe les catins black and white de Prada.


On parle. Janos raconte sa ville, son retour à sa ville de celle de l'autre côté, les heures à prendre faites pour la route et l'avion, un train comme un autre. Je passe mes yeux de gauche à droite, ma mère à l'arrière qui somnole un peu ce Sunset qu'on traverse des océans pour n'y rien voir. Mon cousin nous lâche et on s'embrasse. Ni la distance, ni le temps n'ont rien à voir. 12'000 km, 4 heures, peut-être 5. Quantifier ne crée que des regrets, des remords, des attentes, des désirs ou de l'ennui. La vraie vie n'a pas de mathématique.

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