12.27.2015

Haïku de route-101/ Crane Flat Gas Station






















On ne sait pas bien encore, ni comment lire la carte, ni quoi y trouver et si c'est loin et si on pourra s'asseoir et s'il y aura des fruits et même, peut-être des légumes ou s'il faut tout voir plutôt et s'organiser et puis, quand c'est bon et beau, on peut très bien trouver un bord de route et manger après les brindilles, entre les troncs ou sur un autre lisse plus bas et un peu plus tard. Elle était bien l'épicerie de Lee Vinning. On aurait dû penser et s'y arrêter en partant. Mais on avait autre chose en tête et déjà la journée et la carte sur les genoux et le ventre plein et on s'arrête jamais à penser à manger en entrant dans des épicerie le ventre plein. C'est comme s'il était vraiment plein et que la chose était faite et que c'était fait pour la vie et que ça ne reviendrait les lacets de cols avec le ventre moins plein et que toute l'histoire est encore à recommencer. C'est drôle de croire qu'on est bien fait, que tout est bien fait et que la machine est si merveilleuse que tous les organes sont là et là pour une bonne raison et pas un de trop ni un oeil de trop et les deux oreilles qui font l'équilibre où l'on tient debout et droit sur deux jambes qui ont elles aussi le bon nombre et tout un cerveau qui pense à ce que l'on doit pas penser comme respirer quand on dort ou bander quand la fille est bonne. Alors qu'on n'à que faim tout le temps et soif tout le temps et chaud et froid et que trop des choses si bonnes dans la vie te ronge le foie ou les poumons ou l'estomac et qu'il faut encore se lever pour manger et boire et s'habiller pour avoir chaud et trouver un toit pour être aussi heureux de n'avoir que ça à faire.


On prend longtemps à gauche, par à coup jusqu'au virage final devant Tuolomne Grove Trailhead qui finit la boucle autour d'un trou d'arbres, d'une herbe encore humide où passe la Crane creek et quelques restes de troncs morts. Je repère à un miles à peine, plus bas sur la route une station service où l'on pourra faire le plein pour la journée et acheter deux-trois trucs à manger pour plus tard, de l'eau et deux cafés pour faire tenir et fouetter jusqu'à la vallée. On se parque. Là, après, on bifurque sur Big Oak Flat Rd où alors on remonte par la 120 sur Manteca mais ce serait con.  Je sors des dollar de ma poche tandis que ma mère m'attend devant la pompe 3. On reviendra ensemble pour les deux trois trucs. Un pick-up est garé sur la place handicapé devant les poubelles Recycling only No Trash. Je traverse droit. Un vieux barbus en veste militaire regarde les huiles de moteur. Une petite fille cours entre les bacs à surgeler. Le père hésite sur des marques de jus de fruits. La mère regarde les cartes postales. La mienne m'attend, debout devant la Ford à regarder vers les arbres autour. Je reviens avec le pouce levé. Elle nourrit la voiture. Le sol devant les pompes a été refait en beaux bien plats qui font un petit niveau avec le vieux sol granuleux. Une voiture monstrueuse et noir s'engage dans le parking et s'arrête sous les arbres. Un homme en sort, seul. Je ne vois rien de ce qui se passe à l'intérieur, s'ils sont autres, nombreux ou juste que lui et le monstre uniquement pour lui, les vitres y semblent être faites pour voir la vie en sombre.


Ce sont toujours les frigos le long des bords et les grands congélateurs qui font les travées et au bout des frigos, sur la gauche, dans le fond, à l' angle, un autre frigo avec des sandwichs emballés comme les vitres du monstre. Il faut lire entre les conservateurs, la composition pour savoir le thon ou le jambon-fromage. On va se fier au pain je crois. Ma mère regarde. Je fais un tour. La petite fille semble s'être calmée, elle tient la jambe de son père qui paye à la caisse. Sa femme est en train de sortir. Le vieux attend derrière avec son huile et un produit que je ne connais pas. Les choses sont hors de prix. Et un peu partout, là, là et encore là, des souvenirs avec des ours ou des castor ou le mot "Yosemite". Des ours miniatures, en peluche ou en plastique, des casquettes avec des ours ou avec des castors rigolos ou avec "Yosemite" ou avec un peu de tout, des cartes postales avec des ours ou des castors, des planches à couper le pains, décorées et des stylos en plastique ou en bois avec écrit dessus avec un autre stylo plus chinois et plus industriel, "Yosemite". Je ne prends à boire que de l'eau, je redemande à ma mère s'il est veut un café "Mais un petit alors..." J'en prends deux, les plus petits qui sont plus grands que les plus grands chez nous. Je refais le tour à tout hasard, je regarde, je soulève, je repasse les travées pour me retrouver devant le frigo à gauche dans l'angle du fond avec les sandwichs tellement emballés et hors de prix. Ma mère m'a dit que c'était égal pour elle. J'en prends deux avec du pseudo-pain de campagne et des pommes et des sucrés. J'ai quand même bien hésité et encore à la caisse. on pourrait aussi se dire et s'il y avait un endroit plus loin avec des tables et des plats chauds et des cars de chinois ou de gras vieux d'ici aux tables, en salle ou en terrasse et le temps qui compte et qui tourne pour faire tout le tour des gras de la carte. De toute façon c'est sans choix avec les montagnes autour, les entrées sur les doigts d'une main et la route, toute seule et les arrêts de la route qui font que c'est comme ça qu'on se retrouve avec des trucs au thon et jambon-fromage probablement tellement emballés et hors de la prix à la caisse de la Crane Lake Gas Station.











































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